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Économie - Électricité

Les appels d’offres pour remplacer les fournisseurs d’EDL enfin lancés

Les appels d’offres pour remplacer les fournisseurs d’EDL enfin lancés

Les heures de rationnement de l’électricité ont augmenté dans toutes les régions du pays, dont Beyrouth, à cause d’une baisse des stocks de carburants, a expliqué EDL. Photo P.H.B.

Deux mois après l’arrivée à terme du contrat entre l’État libanais et la compagnie algérienne Sonatrach pour l’approvisionnement du pays en carburant pour ses centrales, sans qu’aucun remplaçant n’ait été encore trouvé, la Direction des adjudications (DDA) et le ministère de l’Énergie semblent finalement avoir accordé leurs violons, alors que la crise entamée il y a un an et demi est toujours profonde.

Hier, Jean Ellieh, directeur général de la DDA, a annoncé le lancement de trois appels d’offres pour l’importation de fuel oil de grades A et B et de gasoil, à destination d’Électricité du Liban (EDL), afin d’approvisionner les centrales électriques du pays, alors même que le courant est de plus en plus rationné dans un Liban en pleine crise. Les dates d’échéance ont été respectivement fixées aux 19, 20 et 21 avril. « L’ouverture des plis et l’annonce des vainqueurs seront faites les mêmes jours, indique Jean Ellieh à L’Orient-Le Jour. Ces appels d’offres portent sur la durée restante de 2021 et devront être relancés chaque année. Les quantités de fuel oil et de gasoil à importer seront annoncées ce lundi par le ministère de l’Énergie », a-t-il précisé.

Les contrats liant l’État libanais aux compagnies Sonatrach et Kuwait Petroleum Corporation (KPC) étaient arrivés à terme fin décembre. Mais suite au scandale du fuel défectueux qui a éclaté, celui du partenaire algérien n’a finalement pas été renouvelé, tandis que celui du koweïtien aurait été prolongé pour seulement trois mois, selon nos informations.

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L’appel d’offres qui devait être lancé avant l’expiration de cette échéance avait fait quelques semaines auparavant l’objet d’une polémique acerbe entre la DDA et la direction générale du pétrole, qui relève du ministère de l’Énergie. La DDA reprochait notamment à la direction générale d’avoir préparé des cahiers des charges qui pourraient mener à un accord « discutable » entre Beyrouth et le nouveau fournisseur de carburant, en raison entre autres de « spécifications techniques exagérées, qui gonflent le prix » du pétrole importé.

Depuis, et pour éviter une grave pénurie de fuel (Sonatrach en étant le principal importateur), le ministère a eu recours à des appels d’offres de type spot-cargo, réservés aux commandes ponctuelles. Derniers en date, ceux annoncés le 16 février pour l’importation de 30 000 tonnes de fuel de grade A, 70 000 tonnes de fuel de grade B et de 55 000 tonnes de gasoil, tous destinés aux centrales d’EDL et dont la réception devrait se faire courant mars. Les échéances pour remettre les offres étaient fixées aux 22 et 23 février. En revanche, aucune précision concernant l’ouverture des plis ou d’éventuels vainqueurs n’a encore été communiquée.

Rationnement plus sévère

Si EDL ne produisait pas déjà en temps normal assez de carburant pour satisfaire la demande, l’établissement public a en plus dû baisser sa production de près de 20 % en 2020 pour des raisons financières. Et la situation ne s’est pas améliorée depuis. Dans un communiqué publié hier, ce dernier indique avoir dû prendre « des mesures de précaution nécessaires » pour maintenir une certaine stabilité dans l’approvisionnement en courant électrique le plus longtemps possible, en raison des difficultés financières que connaît le pays. L’office a d’ailleurs ajouté qu’il finançait ses dépenses à partir des montants alloués dans le budget de 2020, celui de 2021 n’ayant toujours pas été adopté.

Conséquence de ces difficultés, « deux tankers contenant du fuel de grades A et B sont amarrés dans les eaux territoriales libanaises », sans que leur cargaison ne soit déchargée, « les lignes de crédit nécessaires n’ayant pas été ouvertes et les transactions bancaires requises étant difficiles à finaliser », précise EDL. Cela a provoqué « une baisse des stocks de ces produits jusqu’à leur niveau le plus bas et donc une diminution de près de 400 mégawatts de l’approvisionnement en courant électrique » (sur un total d’environ 1 400 mégawatts). En conséquence, les heures de rationnement dans toutes les régions du pays, dont Beyrouth, ont augmenté, a encore expliqué le fournisseur. Il ajoute toutefois que dès que ces cargaisons seront déchargées, la situation s’améliorera « progressivement », annonçant par ailleurs l’arrivée d’un chargement de gasoil destiné à une partie des centrales samedi soir, « si les procédures bancaires sont finalisées d’ici là ».

Deux mois après l’arrivée à terme du contrat entre l’État libanais et la compagnie algérienne Sonatrach pour l’approvisionnement du pays en carburant pour ses centrales, sans qu’aucun remplaçant n’ait été encore trouvé, la Direction des adjudications (DDA) et le ministère de l’Énergie semblent finalement avoir accordé leurs violons, alors que la crise entamée il y a un an...

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