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Lifestyle - La Mode

Joëlle Khawam, de mailles et d’amour

Propulsée par un article paru dans « Forbes » le 16 février, la petite marque de sacs en maille MMMbyJoel sort de l’ombre pour raconter une belle histoire de transmission.

Joëlle Khawam, de mailles et d’amour

Créations MMMbyJoel. Photo tirées du compte Instagram mmmbyJoel

« My sis » : ma sœurette. Le poète et illustrateur Semaan Khawam partage l’article non sans fierté sur son compte Facebook. La créatrice beyrouthine attire l’attention d’une industrie déboussolée, en pleine révision de ses valeurs et de ses ancrages, avec une idée simple transmise par sa mère et sa grand-mère. Depuis toute petite, bercée par le tic-tac des aiguilles à tricoter, elle regarde se dévider comme par magie entre les mains des deux femmes de véritables petits chefs-d’œuvre. Joëlle Khawam, qui a connu la sécurité, la volupté de ces après-midi dans le cocon deux fois maternel, le temps qui se tisse entre la pelote qui tourne, le fil qui remonte, les petits grattements rythmés, le tissu qui se forme, les couleurs qui s’alignent, les bavardages tranquilles du gynécée apaisé par les gestes répétitifs de cet art modeste, archaïque entre tous mais art quand même qu’est la pratique du tricot, s’est lancée dans la création à son tour, enchaînant une formation dans la mode et un stage chez Élie Saab.

Créations MMMbyJoel. Photo tirées du compte Instagram mmmbyJoel

Trois M, une histoire de transmission

Pas plus tard qu’à la veille de Noël, en 2016, c’est avec un regard d’adulte qu’elle assiste une fois de plus à ce rituel, sa mère et sa grand-mère encore, tricotant des sacs en maille pour ses cousines. Et c’est comme un déclic. Comment n’y a-t-elle pas pensé plus tôt ? Elle qui confie qu’enfant, déjà, exaltée par ce talent familial, elle taillait des sacs dans de vieux vêtements et jeans qu’elle ornait ensuite de broderies et de perles, va enfin décider de fonder sa propre marque. Ce sera MMMbyJoel : trois M, onomatopée du plaisir, mais aussi les trois lettres de « ma grand-mère, ma mère et moi », label d’une collaboration circulaire, trigénérationnelle, avec ce précieux échange de savoir-faire qui transforme toute création en patrimoine.

De vieux sacs en plastique

Celle qui, lors de son stage chez Élie Saab, avait absorbé tout ce qui pouvait l’être entre techniques et perception des marchés, lance une première collection de sacs sous le signe de la durabilité. En maille tricotée main, forcément, les sacs MMMbyJoel sont aussi entièrement faits maison, dans la lignée de ceux qu’elle avait présentés pour son projet de diplôme, sous le regard attentif de sa grand-mère qui avait alors veillé aux finitions et cousu les bordures.

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Légers, pratiques, confortables et d’une réjouissante évidence, les produits de la jeune marque préparent leur grand bond dans le up-cycling, la créatrice annonçant que la prochaine version du sac vedette Jumi, baptisée ReJumi, sera réalisée à base de sacs en plastique recyclés ainsi que de cuirs et pourtours récupérés sur d’anciennes collections.

Ressuscitant par ailleurs la tradition moyen-orientale du khayzaran, un motif de vannerie répandu dans la région et servant notamment à la confection de chaises et de chapeaux, Joëlle Khawam annonce pour ce printemps/été 2021 une ligne de sacs en paille tressée relevés par des parties en maille colorée et des calligraphies brodées, notamment de noms de villes. Une pochette de paille, en forme d’enveloppe, sera ainsi dotée d’un rabat en maille frangée de raphia, un détail plein d’humour qui ébouriffe joliment le classicisme du concept. Le sac seau est lui aussi terminé par un haut en maille et grossièrement cousu bord à bord au point de croix, ce qui lui confère une allure de tour et lui vaut son nom de Big Ben.

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Un talent à suivre résolument, parmi ceux qui exportent du Liban une image lumineuse, loin des drames que fait subir à ce pays sa triste gouvernance. Entre crise économique et explosion du 4 août, la jeune marque, comme pratiquement toutes les entreprises au pays du Cèdre, s’est vue freinée dans son élan et ralentie dans ses ambitions. Mais Joëlle Khawam ne baisse pas les bras, prospecte des marchés internationaux et mise sur la vente en ligne.

« My sis » : ma sœurette. Le poète et illustrateur Semaan Khawam partage l’article non sans fierté sur son compte Facebook. La créatrice beyrouthine attire l’attention d’une industrie déboussolée, en pleine révision de ses valeurs et de ses ancrages, avec une idée simple transmise par sa mère et sa grand-mère. Depuis toute petite, bercée par le tic-tac...

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