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Société - Intempéries

La tempête « Joyce » frappe de plein fouet le Liban

Dans la nuit, la neige est tombée à 600 mètres d’altitude et parfois moins, créant de magnifiques paysages en montagne. Mais les dégâts sont aussi au rendez-vous ainsi que des coupures d’électricité sur une vaste partie du territoire.

La tempête « Joyce » frappe de plein fouet le Liban

De magnifiques paysages en montagne, comme ici à Ram, dans la région de Batroun. Photo Roxane Saaiby

La tempête polaire baptisée « Joyce », qui frappe depuis mardi soir le Liban, a provoqué hier de fortes chutes de neige et de pluie ainsi que des averses de grêle, qui ont recouvert de blanc, un moment durant, les routes du littoral. En montagne, une épaisse couche de neige a enveloppé les villes et villages à partir de 800 mètres d’altitude en journée, puis à partir de 600, voire moins selon les régions, durant la nuit. Aujourd’hui, les averses laisseront la place à des températures très basses, qui engendreront du verglas en hauteur, d’où un appel à la prudence sur les routes ces deux jours. Le résultat le plus dramatique de cette journée de pluie hier a été une panne généralisée d’électricité que l’Électricité du Liban a expliquée par le fait que la foudre serait tombée sur des lignes de haute tension. S’en est donc suivie une panne sur l’ensemble des groupes électrogènes du Liban, à partir de 16h35. Hier soir, EDL assurait que les réparations étaient en cours.

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À L’Orient-Le Jour, Abdel Rahman Zawawi, chef du service des prévisions météorologiques à Météo Liban, explique que Joyce est une tempête polaire qui est arrivée au Liban via l’Europe de l’Est, en passant par la Turquie et la Grèce, où il a neigé dans des villes comme Istanbul et Athènes. « Au Liban, nous n’aurons pas de neige sur le littoral, car la température n’ira pas en deçà de 6 degrés. Or pour que la neige tienne sur le sol, il ne faut pas plus de 2 degrés », souligne-t-il. Il n’empêche que les chutes de neige sont abondantes en montagne, surtout depuis hier soir, parfois à moins de 600 mètres d’altitude. « Nous vivons probablement les jours les plus froids de l’année, poursuit M. Zawawi. Voilà pourquoi il faut insister sur les risques de verglas le matin et le soir, et prôner la prudence sur les routes ces deux jours. » Selon l’expert, les averses et les chutes de neige seront intermittentes aujourd’hui, avec de belles éclaircies, mais cela ne veut pas dire que la tempête sera finie, puisque la zone de basse pression ne quittera le Liban que samedi.


Dhour Choueir sous la neige. Photo DR

M. Zawawi note le caractère atypique de cette année, marquée par une alternance de périodes plus chaudes et sèches que les moyennes saisonnières – comme en décembre, début janvier ou encore début février – et de périodes froides et pluvieuses. « Les basses températures que nous constatons aujourd’hui ne sont pas coutumières du mois de février, même si nous avons eu un exemple similaire en 2015 », dit-il. Quant au taux de pluviométrie, comparé à l’année dernière qui était excellente sur ce plan, il est bon au Nord et dans la Békaa, mais la situation est moins reluisante à Beyrouth et au Sud.


Une épaisse couche de grêle a tenu quelques instants sur les routes à Beyrouth. Photo T.A.R

Des panoramas magnifiques mais des dégâts aussi

Si la tempête a apporté avec elle des chutes de neige bienvenues en montagne et des panoramas magnifiques, elle a aussi provoqué des dégâts matériels dans plusieurs régions. Au Liban-Sud, les intempéries ont endommagé le réseau électrique, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah, provoquant un éboulement sur des collines situées près de pylônes de haute tension dans la localité de Nabaa al-Tassé, ce qui a affecté le réseau des villages de Jarjou’ et Louaizé. Les équipes de maintenance étaient hier à l’œuvre pour rétablir le courant dans la région.

Par ailleurs, plusieurs axes routiers du pays étaient impraticables, soit en raison d’inondations, soit en raison des chutes de neige, alors que le réseau routier est notoirement mal entretenu au Liban. De nombreux accidents routiers ont également été signalés. L’un d’eux a coûté la vie à un militaire dans le Hermel.

Le secteur agricole risque, lui aussi, de souffrir des vents violents et du gel qui accompagnent Joyce. Interrogé par L’OLJ, Antoine Hoyek, président de l’Association des agriculteurs, précise qu’il faudra attendre les jours prochains pour évaluer les dégâts. « Mais on peut d’ores et déjà estimer que les cultures saisonnières seront touchées, affirme-t-il. Les rafales de vents, dans la nuit de mardi à mercredi, ont été préjudiciables pour les serres. Par ailleurs, les agrumes, notamment les citronniers, ainsi que les bananiers, pourraient avoir été atteints par les vents et le gel. Enfin, les amandiers étaient en fleurs précocement en raison du beau temps et des températures supérieures aux moyennes de saison durant les jours qui ont précédé la tempête. On ne sait quel sera l’impact du gel sur cette culture. »

La tempête polaire baptisée « Joyce », qui frappe depuis mardi soir le Liban, a provoqué hier de fortes chutes de neige et de pluie ainsi que des averses de grêle, qui ont recouvert de blanc, un moment durant, les routes du littoral. En montagne, une épaisse couche de neige a enveloppé les villes et villages à partir de 800 mètres d’altitude en journée, puis à partir de...

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