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Politique - Conseil supérieur grec-catholique

La réunion du comité exécutif apaisera-t-elle aujourd’hui les querelles intestines ?

La réunion du comité exécutif apaisera-t-elle aujourd’hui les querelles intestines ?

Le patriarche grec-catholique, Mgr Youssef Absi. Photo d’archives

Reportées jusqu’en avril alors qu’elles devaient se tenir en novembre dernier, les élections au sein du Conseil supérieur grec-catholique visant à pourvoir aux sièges de 14 nouveaux membres du comité exécutif seront ce soir au centre d’une réunion de ce comité que dirigera via Zoom Mgr Youssef Absi, président du Conseil supérieur grec-catholique. L’enjeu du prochain scrutin est de taille, parce que c’est au comité exécutif, formé en outre de 14 membres nommés par le patriarche et les évêques grecs-catholiques, et de 10 députés et ministres actuels (membres d’office), d’élire ensuite un vice-président laïc du conseil, qui succéderait à l’ancien ministre Michel Pharaon. Ce poste est convoité notamment par l’ancien ministre Salim Jreissati, conseiller du chef de l’État Michel Aoun, et l’ancien ministre Salim Wardy, proche des Forces libanaises (FL), qui se revendique indépendant. Il y a 15 jours, Mgr Absi avait fait allusion au climat tendu qui sévit au sein de l’organisme religieux, déplorant dans un communiqué « une mentalité et des méthodes politiques, alors que le conseil est ecclésiastique », avant d’appeler à « aborder efficacement la situation au lieu de se disputer des postes, au point d’en arriver à se haïr ». À travers son message, le prélat avait ainsi exhorté le comité exécutif à œuvrer « dans l’intérêt de la communauté grecque-catholique », à l’écart des tiraillements. Si la réunion à laquelle il a convié aujourd’hui a officiellement pour objet de finaliser les 40 candidatures aux 14 postes vacants, il semble que le patriarche grec-catholique veuille surtout tenter de mettre fin aux querelles intestines.

Dans les milieux de la communauté, des sources interrogées par L’Orient-Le Jour ignorent quel moyen compte utiliser aujourd’hui Mgr Absi pour y parvenir. À une personnalité qui lui demandait ce qu’il compte proposer pendant la réunion, le prélat aurait répondu qu’il préfère le dire durant la séance. Selon des estimations concordantes, il pourrait soit encore reporter les élections, soit les maintenir tout en suggérant une entente sur un candidat de compromis au poste de vice-président auquel le comité élu devra pourvoir. Joint par L’OLJ, Michel Pharaon relève à cet égard que « les tentatives de conciliation n’ont pu jusque-là avoir lieu » en raison, dit-il, « des difficultés en période de pandémie à entreprendre des contacts pour établir des dialogues ». Au sujet du profil d’un candidat de compromis, un membre du comité sortant juge qu’il devrait être originaire de Zahlé (chef-lieu de la Békaa et fief de la communauté grecque-catholique). Notons que les deux principaux candidats, Salim Jreissati et Salim Wardy, sont tous deux de Zahlé. La coutume veut en effet qu’il y ait une alternance de personnalités beyrouthines et zahliotes au siège de vice-président. Michel Pharaon étant originaire de Beyrouth, son successeur devrait être de Zahlé, insiste le membre précité.

Mascarade

Parmi les autres questions qui pourraient être évoquées durant la réunion, un changement de statuts, voire la suppression du comité exécutif. L’ancien ministre Melhem Riachi, qui a été reçu hier par Mgr Absi, au siège patriarcal à Raboué, affirme à L’OLJ appuyer cette option. « Je suis sans réserve pour une abolition du conseil afin d’en finir avec cette mascarade consistant à faire interférer la politique des sentiers dans les affaires de l’Église », martèle-t-il, rappelant avoir présenté il y a deux ans une proposition visant à supprimer le poste de vice-président et à se contenter d’un secrétariat général formé de 3 membres chargés de préparer les dossiers et mettre au point les ordres du jour.

Pour mémoire

Tensions politiques en vue des élections du Conseil supérieur grec-catholique


De son coté, Salim Jreissati fait état de l’inefficacité du comité exécutif dans son état actuel, déplorant via L’OLJ qu’« à l’ombre des conflits politiques internes, il n’est même pas apte à expédier les affaires courantes ». Si les élections se maintiennent sans que l’on parvienne à s’entendre sur un candidat de compromis, M. Jreissati resterait dans la course. « J’avais choisi d’abord de prendre le statut de “candidat consensuel”, mais au vu des attaques virulentes fomentées contre moi tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du comité exécutif, je suis déterminé à me présenter comme un candidat démocratique en oubliant tout consensus », assure-t-il. Une source proche du dossier affirme que, s’agissant d’une question ecclésiastique, si le Courant patriotique libre n’a pas émis de décision partisane visant à le soutenir, il reste qu’il pourrait compter sur l’appui à titre personnel de députés et ministres aounistes, ainsi que des ministres proches de son camp, comme Raoul Nehmé, ministre de l’Économie, et Ghada Chreim, ministre des Déplacés. Quant à son principal rival, Salim Wardy, les Forces libanaises ne semblent pas non plus avoir adopté sa candidature en tant que parti. Mais lui aussi pourrait compter sur le soutien individuel de membres du comité exécutif parmi les partisans et sympathisants des FL.

Reportées jusqu’en avril alors qu’elles devaient se tenir en novembre dernier, les élections au sein du Conseil supérieur grec-catholique visant à pourvoir aux sièges de 14 nouveaux membres du comité exécutif seront ce soir au centre d’une réunion de ce comité que dirigera via Zoom Mgr Youssef Absi, président du Conseil supérieur grec-catholique. L’enjeu du prochain scrutin est...

commentaires (3)

Quelle honte le Liban n'ira jamais loin ......

Eleni Caridopoulou

20 h 29, le 17 février 2021

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Commentaires (3)

  • Quelle honte le Liban n'ira jamais loin ......

    Eleni Caridopoulou

    20 h 29, le 17 février 2021

  • Je suggere un nouveau schisme. Pourquoi perdre du temps.? L"eglise se renouvelle selon des criteres traditionels datant du 3eme siecle .Pourquoi changer les bonnes traditions. ?

    SATURNE

    14 h 54, le 17 février 2021

  • je croyais en avoir tout entendu de raspoutine salim de baabda et de dahye. mais non je me trompais ferme: car il se veut candidat consensuel aux elections du conseil superieur grec catholique ! rien que ca le mec, LUI CANDIDAT CONSENSUEL.JUSQU'OU L'ARROGANCE DE CE ETRE VA NOUS MENER LUI QUI EST LE CONSEILLER DE AOUN PAR EXCELLENCE ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 05, le 17 février 2021

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