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Société - Incidents de Tripoli

Deux militants ont été relâchés, vingt-deux autres restent détenus

Un des avocats, Ayman Raad, déplore que les services de sécurité continuent d’ignorer le code de procédure pénale.

Deux militants ont été relâchés, vingt-deux autres restent détenus

Des manifestants devant le tribunal militaire réclamant la libération des militants arrêtés suite aux incidents de Tripoli. Photo Joaõ Sousa

Les sit-in organisés depuis lundi par des activistes devant le tribunal militaire pour protester contre l’arrestation de vingt-quatre manifestants, interpellés suite aux violences et émeutes survenues à Tripoli fin janvier, n’ont pas porté leurs fruits. À l’exception de deux militants relâchés hier, vingt-deux autres restent détenus.

Interrogé par L’Orient-Le Jour, Ayman Raad, un des avocats volontaires, affirme que les manifestants tripolitains mis en examen sont au nombre de 18. Les six autres sont issus de la Békaa.Le juge d’instruction auprès du tribunal militaire, Marcel Bassil, a interrogé mercredi quinze d’entre eux, avant d’émettre un mandat d’arrêt contre treize et de relâcher les deux autres. Parmi les dix-huit Tripolitains interpellés, seuls onze sont défendus par des membres de l’ordre des avocats de Tripoli. Les sept autres n’ont pas d’avocat. Les deux personnes libérées font partie du groupe qui n’a pas d’avocat. Trois Tripolitains attendent par ailleurs d’être interrogés aujourd’hui par le juge Bassil.

« Nous voulons que soient déférés devant le tribunal militaire ceux qui sont responsables de l’explosion au port et non pas ceux qui essaient de trouver de quoi subsister », peut-on lire sur cette pancarte.

Les six autres manifestants venant de la Békaa et faisant l’objet de poursuites sont défendus par des membres du barreau de Beyrouth, notamment Me Raad et l’avocat activiste Wassef Haraké. Deux ont été auditionnés et arrêtés. Les quatre autres devraient être interrogés aujourd’hui.

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Ayman Raad est indigné par la manière dont les interrogatoires sont menés par les services de sécurité. Il déplore que ceux-ci ne se soient pas conformés à l’article 47 du code de procédure pénale (dont la nouvelle formule amendée par le Parlement est entrée en vigueur en octobre dernier), qui autorise une personne interpellée à être accompagnée d’un avocat lors de la première audition devant la police. « Un procès-verbal du service de renseignements de l’armée mentionne le fait qu’il a été demandé à un manifestant s’il voulait se faire assister d’un avocat et s’il voulait contacter sa mère. Or lors de l’audience judiciaire (en ligne), j’ai demandé au juge Bassil de questionner le manifestant à ce sujet. Celui-ci a répondu que personne ne lui a rien suggéré à propos des services d’un avocat. En outre, il ne lui a été permis de joindre sa mère que mardi, alors qu’il avait été arrêté dimanche par les services de renseignements de l’armée. Durant sa conversation téléphonique avec sa mère, il lui a demandé de m’avertir qu’il était détenu », confie Ayman Raad à L’OLJ.

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Samir Skaff, journaliste et activiste, dénonce à cet égard auprès de notre journal « des disparitions forcées ». « Nous ne savions pas dans quelles casernes ou dans quels postes de police se trouvaient certains militants. Leurs proches n’avaient aucune nouvelle d’eux, avant qu’ils ne soient déférés devant le tribunal militaire », souligne-t-il. Outre l’impossibilité pour certaines familles de s’enquérir des lieux de détention, M. Skaff stigmatise sur un autre plan le fait que les manifestants sont jugés conformément à une juridiction militaire. « Nous réclamons l’abolition de tous les tribunaux d’exception », martèle-t-il.

Les sit-in organisés depuis lundi par des activistes devant le tribunal militaire pour protester contre l’arrestation de vingt-quatre manifestants, interpellés suite aux violences et émeutes survenues à Tripoli fin janvier, n’ont pas porté leurs fruits. À l’exception de deux militants relâchés hier, vingt-deux autres restent détenus.Interrogé par L’Orient-Le Jour, Ayman Raad, un...

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Toujours la même question: "Pourquoi le tribunal militaire?". Des civils doivent être jugés par des tribunaux civils.

Yves Prevost

06 h 54, le 12 février 2021

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Commentaires (1)

  • Toujours la même question: "Pourquoi le tribunal militaire?". Des civils doivent être jugés par des tribunaux civils.

    Yves Prevost

    06 h 54, le 12 février 2021

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