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Société - Contestation

Des centaines de manifestants devant le tribunal militaire pour la libération de détenus

Il s’agit du second rassemblement en l’espace de 48 heures, alors qu’une vingtaine de militants ont été arrêtés par les autorités depuis les incidents de Tripoli.

Des centaines de manifestants devant le tribunal militaire pour la libération de détenus

Des manifestants déterminés et des forces de l’ordre présentes en force, hier, devant le tribunal militaire. Photo Mohammad Yassine

Plus de 300 manifestants se sont rassemblés hier matin devant le siège du tribunal militaire de Beyrouth pour réclamer, pour la seconde fois en l’espace de 48 heures, la libération de protestataires du Liban-Nord et de la Békaa récemment arrêtés. Plusieurs altercations ont émaillé cette manifestation.

Selon notre journaliste sur place, Mohammad Yassine, les forces de l’ordre, présentes en grand nombre, ont bloqué plusieurs routes menant au tribunal, empêchant ainsi de nombreux protestataires de rejoindre leurs camarades. En début d’après-midi, plusieurs d’entre eux, originaires de Tripoli, sont venus renforcer les rangs des manifestants sur place. Quelques bennes à ordures ont été incendiées et des altercations ont été signalées, notamment entre des manifestants de différents groupes, mais sans faire de blessés.

Tripoli avait été secouée fin janvier par des manifestations contre la situation socio-économique, aggravée par le confinement total, qui avaient dégénéré en affrontements entre contestataires et forces de l’ordre, faisant un mort, un jeune homme nommé Omar Tayba, et plusieurs centaines de blessés.

Par la suite, les autorités ont procédé à une série d’arrestations parmi les militants qui ont pris part à ces manifestations. Selon certains activistes, au moins une trentaine de personnes, en majeure partie originaires de Tripoli et de la Békaa, ont été entendues par les services de sécurité dans ce cadre. Certains auraient été arrêtés de façon musclée par les services de renseignements, tandis que d’autres ont disparu des radars pendant plusieurs jours. La plupart des militants convoqués par les autorités n’étaient pas accompagnés d’un avocat, contrairement aux dispositions de l’article 47 du code de procédure pénale.

« Il y a 24 manifestants détenus, et nous ne pensons pas qu’ils seront relâchés aujourd’hui », a affirmé l’un des avocats des protestataires à notre photographe João Sousa. Plusieurs avocats ont également participé au rassemblement. « Nous sommes là pour défendre notre dignité, nous ne laisserons personne l’exploiter », a de son côté déclaré Rabih el-Zein, l’une des figures de la contestation populaire déclenchée le 17 octobre 2019, à notre journaliste sur place. « À chaque fois qu’il y aura un manifestant détenu, nous protesterons dans la rue », a-t-il promis, insistant sur l’indépendance des contestataires qui n’acceptent d’être affiliés à aucun parti. « Nous voulons changer tout le système en place, mais jusqu’à ce jour, nous n’avons toujours pas atteint ce but », reconnaît un autre manifestant venu de la Montagne, Chadi Hamzé, qui a dénoncé au passage le trafic de biens subventionnés vers l’étranger, alors que l’économie du Liban est en crise depuis plus d’un an.

Lundi, plusieurs personnes avaient été blessées, dont au moins trois femmes, lors d’échauffourées qui avaient opposé les forces antiémeute à des militants rassemblés devant le siège du tribunal à cette même fin. Les heurts avaient commencé quand quelques manifestants avaient jeté des bouteilles sur les forces de sécurité qui ont répliqué en tentant de disperser le rassemblement, notamment à coups de bâton. Depuis le début du mois, trois manifestations devant le tribunal militaire ont ainsi été recensées jusque-là.

Plus de 300 manifestants se sont rassemblés hier matin devant le siège du tribunal militaire de Beyrouth pour réclamer, pour la seconde fois en l’espace de 48 heures, la libération de protestataires du Liban-Nord et de la Békaa récemment arrêtés. Plusieurs altercations ont émaillé cette manifestation.Selon notre journaliste sur place, Mohammad Yassine, les forces de l’ordre,...

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Mon Dieu sauvez le Liban ?????

Eleni Caridopoulou

17 h 48, le 11 février 2021

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Commentaires (1)

  • Mon Dieu sauvez le Liban ?????

    Eleni Caridopoulou

    17 h 48, le 11 février 2021

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