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Nos Lecteurs ont la Parole

Je pars pour ne plus sursauter au moindre bruit

Les valises sont faites. Passeport, check. AirPods, check. Chargeur téléphone, check. Cœur... pas si sûr. J’ai le cœur lourd. Je n’ai pas pu voir mes amis ni ma famille et leur dire au revoir. Les embrasser, les serrer dans mes bras en leur disant « À bientôt, je t’aime, tu vas me manquer ». La faute à ce corona. Ou pas. Car si nous n’étions pas au Liban, nous n’aurions pas à partir. Nous n’aurions pas à nous dire au revoir, le cœur serré et les larmes aux yeux. Nous aurions simplement pensé à l’après-corona, aux sorties que nous prendrons plus pour acquises, aux échanges, rendez-vous amoureux ou même les cafés qui se transforment en happy hours, puis en dîner. Mais voilà, aujourd’hui il n’y a plus grand-chose à espérer. L’après-Covid n’est pas au bout du tunnel, seulement une partie. L’après-Covid c’est le vide, l’incertitude, l’angoisse. Alors je pars, pour de meilleurs cieux. Pour espérer avoir un vaccin alors que je suis jeune mais atteinte de maladie chronique. Je pars pour ne plus sursauter au moindre bruit ni avoir peur de rester près de la fenêtre. Je pars pour oublier un peu la bande de voyous qui nous ont tout pris, même notre dignité. Je pars, mais je ne cesserai de penser à revenir. Je pars, mais je continue de rêver. Le cœur lourd.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Les valises sont faites. Passeport, check. AirPods, check. Chargeur téléphone, check. Cœur... pas si sûr. J’ai le cœur lourd. Je n’ai pas pu voir mes amis ni ma famille et leur dire au revoir. Les embrasser, les serrer dans mes bras en leur disant « À bientôt, je t’aime, tu vas me manquer ». La faute à ce corona. Ou pas. Car si nous n’étions pas au Liban, nous...
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