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Politique - Décryptage

Moins de six mois pour renégocier le dossier nucléaire iranien, selon les milieux du Hezbollah

Depuis quelques mois déjà, le Liban vit à l’heure américaine. On avait dit, lors de la désignation de Saad Hariri pour former le gouvernement, le 22 octobre 2020, qu’il ne pourrait rien faire avant l’élection présidentielle américaine. Puis, lorsqu’elle a eu lieu le 3 novembre de la même année, que le nouveau président ne pourra rien faire avant d’entrer effectivement en fonctions, le 20 janvier, surtout après les menaces de Donald Trump de ne pas le laisser arriver à la Maison-Blanche. Et maintenant, on dit qu’il faut attendre que la nouvelle administration américaine commence à traiter les dossiers en suspens, notamment le contentieux avec l’Iran.

À ce sujet, les opinions sont divergentes. Pour certains, le Liban doit attendre encore longtemps, l’administration du président Joe Biden ayant d’autres dossiers plus urgents à gérer, notamment les problèmes internes, le partenariat avec l’Union européenne et les défis que pose la rivalité avec la Chine et la Russie.

Mais pour d’autres, dont les milieux proches du Hezbollah, l’administration américaine ne peut pas reléguer au second plan le dossier iranien pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il s’agit d’un dossier-clé dans la région, qui implique de nombreuses parties internationales et régionales, ensuite parce qu’il mène à d’autres dossiers compliqués et cruciaux comme ceux de la guerre au Yémen, du conflit israélo-palestinien, des dossiers irakien et syrien, et, dans une moindre mesure, du dossier libanais. Mais ce n’est pas la seule raison. Selon les milieux proches du Hezbollah, la République islamique d’Iran est appelée à organiser des élections présidentielle et législatives en juin. Selon tous les pronostics actuels, les réformateurs devraient perdre la présidence au profit des conservateurs et des gardiens de la révolution qui ont déjà leurs candidats. Or, ceux-là ont déjà déclaré à maintes reprises qu’ils ne croient pas à des négociations avec l’administration américaine, quelle qu’elle soit, et qu’ils n’ont pas l’intention de signer le moindre accord avec elle, l’expérience ayant montré, selon eux, qu’elle ne respecte pas ses engagements. Autrement dit, si vraiment l’administration de Joe Biden souhaite relancer l’accord sur le nucléaire signé en 2015 et l’actualiser en y incluant d’autres dossiers qui seront discutés dans le cadre de nouvelles négociations, elle a peu de temps pour le faire. Elle devrait en quelque sorte profiter de la présence de Hassan Rohani en tant que président de l’Iran pour entamer les négociations avec lui et son équipe.

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Si un accord est conclu avant les nouvelles élections, il sera ratifié par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et, par conséquent, il ne pourrait pas être remis en question par la nouvelle équipe au pouvoir si les réformateurs devaient perdre la présidence. C’est pourquoi, selon les milieux proches du Hezbollah, la nouvelle administration ne dispose pas de beaucoup de temps et sa marge de manœuvre est réduite. D’ores et déjà, les responsables iraniens ont fait savoir que la reprise des négociations au sujet de l’accord sur le nucléaire passe forcément par une levée des sanctions américaines sur l’Iran. Cet obstacle franchi, il sera plus facile de discuter, d’autant que les Iraniens, pour des raisons religieuses, n’ont pas l’intention de se doter de la bombe atomique, selon les mêmes milieux. Ils veulent simplement brandir cette menace et continuer à développer leur arsenal, selon la logique de la dissuasion suivie aussi par le Hezbollah. Le dossier des négociations avec l’Iran est donc, toujours selon les milieux proches du Hezbollah, limité dans le temps et au niveau des sujets qui seront discutés. Par contre, ces mêmes milieux estiment que des progrès plus palpables pourraient être réalisés dans le dossier du conflit israélo-palestinien. Selon un groupe de personnalités américaines d’origine palestinienne et proches de l’Autorité palestinienne, des discussions ont déjà été effectuées avec des représentants de la nouvelle administration. Selon cette première approche, la nouvelle administration serait déterminée à créer un climat favorable pour la reprise des négociations israélo-palestiniennes sous le parrainage des États-Unis. Trois points ont déjà été évoqués dans ce contexte. Il s’agit de la réouverture à Washington du bureau de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ainsi que celle du consulat américain à Jérusalem-Est. Celui-ci avait été fermé lors de la reconnaissance par l’administration Trump de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu et le transfert de l’ambassade US dans cette ville. Les représentants de la nouvelle administration américaine ont aussi évoqué la possibilité pour leur pays de recommencer à verser sa part dans le financement de l’Unrwa, que Donald Trump avait suspendue. De même, il pourrait être question de débloquer les fonds revenant à l’Autorité palestinienne.

Certes, pour l’administration Biden, il n’est pas question de revenir sur le processus de normalisation entre les pays arabes et Israël. Au contraire, l’objectif de ces mesures positives est de créer un climat favorable pour la reprise des négociations avec les Palestiniens afin de revenir à la solution des deux États dans un climat d’apaisement et non de provocation, notamment envers les États du Golfe. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas hostiles à la solution des deux États, et la reprise des négociations israélo-palestiniennes ne pourrait que renforcer leur position au sein du monde arabe. De plus, pour la nouvelle administration américaine, tout accord israélo-arabe resterait instable sans l’approbation des Palestiniens. Toutes ces bonnes dispositions restent toutefois tributaires de la situation en Israël et du résultat des élections anticipées qui devraient s’y dérouler en principe le 23 mars. En somme, l’administration Biden ne dispose pas de beaucoup de temps, et elle doit faire face à de nombreuses inconnues.

Depuis quelques mois déjà, le Liban vit à l’heure américaine. On avait dit, lors de la désignation de Saad Hariri pour former le gouvernement, le 22 octobre 2020, qu’il ne pourrait rien faire avant l’élection présidentielle américaine. Puis, lorsqu’elle a eu lieu le 3 novembre de la même année, que le nouveau président ne pourra rien faire avant d’entrer effectivement en...

commentaires (6)

J'adore la rubrique humour de l'OLJ tenue par madame haddad... Merci pour les vannes marrantes concernant science et religion...

Wlek Sanferlou

18 h 29, le 28 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • J'adore la rubrique humour de l'OLJ tenue par madame haddad... Merci pour les vannes marrantes concernant science et religion...

    Wlek Sanferlou

    18 h 29, le 28 janvier 2021

  • Biden ne fera rien il laissera toutes les choses comme Trump a fait il s'en fout royalement du Liban

    Eleni Caridopoulou

    16 h 09, le 28 janvier 2021

  • Tout cela c'est du pipeau! Foutaises et boule de gomme!

    IMB a SPO

    15 h 44, le 28 janvier 2021

  • khamenai dit la verite dites vous ? en quoi peut il etre un guide supreme s'il ne la deforme pas cette verite ? de toutes facons nasroullah a tout le temps a perdre devant lui. tant que m Aoun & jobran sont la !

    Gaby SIOUFI

    12 h 03, le 28 janvier 2021

  • Mme Haddad nous informe (candidement??) que selon les milieux du hezb." les Iraniens, pour des raisons religieuses, n’ont pas l’intention de se doter de la bombe atomique...". C'est celaaa, oui...

    DJACK

    11 h 07, le 28 janvier 2021

  • Et si les conservateurs, une fois au pouvoir, venaient à faire marche arrière sur un accord potentiel avec Rouhani? Le timing des élections Iraniennes n'est pas un point de pression sur les USA! 

    Zovighian Michel

    04 h 32, le 28 janvier 2021

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