
Des membres du Hezbollah, lors d'une parade militaire à Baableck le 2 janvier 2020, dans le cadre d'une commémoration de l'assassinat de l'Iranien Kassem Soleimani et l'Irakien Abou Mahdi el-Mouhandes. Photo AFP
A l'occasion du premier anniversaire de l'assassinat du général iranien Kassem Soleimani, tué par une frappe américaine de drone à Bagdad le 3 janvier 2020, le Hezbollah a promis que "la riposte est inévitable". Cet assassinat avait fait craindre l'année dernière un conflit ouvert entre l'Iran et les États-Unis, embrasant la région du Moyen-Orient.
Cette promesse a été faite par le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah, lors d'une cérémonie militaire organisée à Maroun al-Ras, au Liban-Sud, durant laquelle des militants du parti chiite ont paradé en tenue militaire et prêté serment de "fidélité".
Les tensions entre les États-Unis et l'Iran ont augmenté à l'approche de l'anniversaire de l'assassinat du général iranien, chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, tué aux côté d'Abou Mahdi al-Mouhandès, numéro deux du Hachd al-Chaabi (paramilitaires chiites intégrés à l'État irakien). L'Iran avait alors riposté en tirant des missiles sur des bases irakiennes abritant des soldats américains. Fin novembre, le porte-avions américain USS Nimitz a été déployé dans le Golfe, et deux bombardiers américains B-52 ont survolé la région le 10 décembre dans une démonstration de force.
Le lieu et la manière
"Les assassins du martyr Soleimani sont stupides. Ils se demandent toujours : y aura-t-il une réponse à l'assassinat ? La question ne devrait pas porter sur la riposte mais sur la manière et le lieu de cette riposte. Celui qui connaît l'Iran et la détermination des siens ne se demande pas s'il y aura une riposte", a estimé Nabil Kaouk, qui a récemment été sanctionné par les États-Unis. "La riposte à l'assassinat de Soleimani est inévitable", a-t-il tranché.
"Nous disons aux assassins : si Imad Moghniyé (ancien responsable militaire du Hezbollah tué dans un attentat en Syrie en 2008) vous a laissé des dizaines de milliers de résistants du jihad entraînés et équipés, alors Kassem Soleimani vous laissera une armée de millions de résistants entraînés et équipés qui aspirent au martyre", a encore averti le dignitaire religieux, en s'adressant aux centaines de miliciens de la la "Résistance islamique" qui ont prêté le serment de suivre le chemin des martyrs, jusqu'à la libération de la terre (de Palestine)".
L'éloge appuyé de Soleimani
Le responsable chiite a ensuite fait l'éloge de Kassem Soleimani, donné pour modèle aux combattants du Hezbollah. "Le hajj Kassem aimait venir ici, parce qu'il aimait la terre du jihad, de la résistance et de la victoire. Le sol du sud témoigne de sa présence aux frontières, de Nakoura à Chebaa, pour préparer la prochaine victoire, comme il avait remporté celle de juillet 2006", a-t-il lancé en référence à la guerre de 33 jours de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah.
L'année dernière, à l'annonce de cet assassinat, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait prononcé un vibrant hommage au "martyr" et promis un "juste châtiment" aux assassins. Le chef du Hezbollah doit prononcer un discours dimanche pour commémorer le premier anniversaire de l'assassinat du général Soleimani.
En Iran, le culte du "martyr" bat son plein : portraits omniprésents dans les villes, sculptures, chansons et même une série télé immortalisent la mémoire de Kassem Soleimani. D'innombrables rues, autoroutes, bâtiments et lieux publics de Téhéran, Machhad, Chiraz, Kerman et Ispahan (entre autres) ont aussi été baptisés en son honneur. Déclaré "martyr vivant" par l'ayatollah Ali Khamenei avant même qu'il ne soit tué, Soleimani avait reçu en mars 2019, des mains du guide suprême, l'ordre de Zulfiqar, la plus haute distinction militaire en Iran.
commentaires (15)
Commémoration à la mémoire de soletmani: les célébrations commencent par les déclarations incendières de coutume et se terminent, du moins on l'espère, par des explosions à la frontière syro libanaise, de dépôts de fioul subventionné offert en cadeau aux frèrots, pour qu'encore une fois on fout la frousse à Israël qui va supplier, pour sûr, pour l'épargner!
Wlek Sanferlou
01 h 05, le 04 janvier 2021