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Politique - Drame du 4 août

Pour le FBI, l'explosion a été provoquée par 500 tonnes de nitrate d'ammonium, affirme Diab

"Si le juge Sawan a quelque chose contre moi, qu'il s'adresse au Parlement", lance le Premier ministre démissionnaire. 

Pour le FBI, l'explosion a été provoquée par 500 tonnes de nitrate d'ammonium, affirme Diab

De la fumée s'élevant du lieu d'une gigantesque explosion dans le port de Beyrouth, le 4 août 2020. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

L'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth a été provoquée par 500 tonnes de nitrate d'ammonium, a indiqué mardi le Premier ministre libanais démissionnaire Hassane Diab, citant les résultats d'une enquête de la police fédérale américaine (FBI).

Le jour du drame, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, M. Diab avait affirmé que 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium étaient stockées depuis des années "sans mesures de précaution" dans un entrepôt du port, imputant l'explosion à la présence de cette cargaison. Des experts estimaient toutefois que la quantité de ce produit à haut risque ayant pris feu était moins importante. Si les autorités libanaises ont refusé les appels à une enquête internationale, elles ont autorisé des enquêteurs français et ceux du FBI américain à venir au Liban pour participer aux investigations préliminaires. 

"Le rapport du FBI a révélé que la quantité ayant explosé était de 500 tonnes seulement", a indiqué Hassane Diab lors d'une rencontre avec des journalistes. Mais "où sont passées les autres 2.200 tonnes ?", a-t-il interrogé. L'AFP n'a pas pu vérifier le contenu du rapport du FBI.

L'enquête piétine toujours près de cinq mois après l'explosion qui a traumatisé la nation et dévasté des quartiers entiers de la capitale. L'opinion publique, en colère, attend toujours de savoir comment un tel drame a pu avoir lieu et réclame aux responsables de rendre des comptes. De nombreux dirigeants, dont le président Michel Aoun et le Premier ministre, avaient été officiellement avertis du danger que représentait la présence du nitrate d'ammonium au port. Le chef du gouvernement avait présenté sa démission quelques jours après le drame, tout en se dédouanant de toute responsabilité. Mais avec trois anciens ministres, M. Diab a été inculpé le 10 décembre par un juge d'instruction. Ils sont accusés de "négligence et d'avoir causé des centaines de décès". Quelques jours plus tard, l'enquête a toutefois été temporairement suspendue, deux ministres accusés ayant réclamé la récusation du juge d'instruction Fadi Sawan. La cour de cassation doit désormais trancher sur cette requête avant une reprise des procédures. Une vingtaine de personnes, notamment des responsables du port et des douanes, ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête.

Concernant son inculpation, Hassane Diab a déclaré : "Si le juge Sawan a quelque chose contre moi, qu'il s'adresse au Parlement. Les choses suivront leur cours, et pour ma part, je me réfère à la Constitution". "L'article 70 réglemente cette question", a-t-il rappelé. Cet article dispose que seule "la Chambre des députés a le droit de mettre le président du Conseil des ministres et les ministres en accusation pour haute trahison ou pour manquement grave aux devoirs de leur charge". Le juge Sawan avait adressé une lettre à la Chambre, avant de prononcer les inculpations, mais celle-ci avait refusé de la recevoir.

"Je ne crois pas au hasard"

"Je lutte contre la corruption depuis le début. Est-ce parce que je ne me suis pas rendu au port que je suis désormais considéré comme corrompu ?", s'est interrogé le chef du gouvernement démissionnaire. Il fait référence à la polémique suscité par le fait qu'il avait annulé à la dernière minute, quelques jours avant l'explosion, un déplacement dans le port, sur le conseil de l'un de ses proches. "Je suis le premier chef de gouvernement et semble-t-il le dernier à ouvrir ma porte au juge Sawan", a encore estimé M. Diab.

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"Sous mon gouvernement, il y a eu vingt réunions du Conseil supérieur de défense et personne parmi ceux qui étaient au courant ne nous a dit qu'il y avait 2700 tonnes de nitrate dangereux dans le port", s'est encore défendu Hassane Diab. "Est-il raisonnable qu'aucun juge n'ait été accusé ? Je ne crois pas au hasard. Des choses contre-nature ont eu lieu et je ne sais pas si cela était planifié", a-t-il encore lancé, sans préciser quelles étaient ces choses.

Six mois de subventions

Sur un autre plan, Hassane Diab a évoqué la question des subventions des biens de première nécessité par la Banque du Liban, alors que le pays est englué depuis plus d'un an dans une grave crise économique et financière. "Le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, nous a dit qu'il y avait encore deux milliards de dollars avant d'atteindre les réserves de la Banque", a-t-il dit aux journalistes présents. "Bien qu'il ne m'ait pas informé directement du chiffre en question, et en tenant compte d'une rationalisation du mécanisme, ce montant nous suffit pour six mois", a-t-il encore affirmé.

M. Diab a réitéré son "refus de lever les subventions". "Elles ne devraient être dirigées que vers ceux qui en ont besoin", a-t-il estimé. Reconnaissant que son équipe avait pris du retard pour trouver une solution, il a toutefois assuré qu'il ne convoquerait pas de Conseil des ministres, "car cela est contraire à la Constitution", le cabinet démissionnaire étant chargé d'expédier les affaires courantes.

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La rationalisation des subventions de la BDL sur le blé, l'essence, les médicaments, les équipements médicaux et certaines denrées alimentaires est actuellement étudiée par l'exécutif, alors que les réserves de la Banque centrale s'épuisent et ne suffiraient plus que pour deux mois comme l'a annoncé M. Salamé, début décembre. La question se pose de maintenir ou pas les différents mécanismes de subvention des importations de produits stratégiques ou de première nécessité, tous mis en place depuis octobre 2019 par la Banque centrale – avec l’appui de l’exécutif pour une partie d’entre eux. Sur la base de mécanismes mis en place pour faire face à la dépréciation de la livre, qui a perdu près de 80 % de sa valeur, la BDL subventionne les produits de première nécessité au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar. Le taux dollar/livre, qui a commencé à s’effondrer au début de la crise il y a plus d’un an, gravite actuellement autour de 8 000 livres pour un billet vert sur le marché noir.

L'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth a été provoquée par 500 tonnes de nitrate d'ammonium, a indiqué mardi le Premier ministre libanais démissionnaire Hassane Diab, citant les résultats d'une enquête de la police fédérale américaine (FBI).Le jour du drame, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, M. Diab avait affirmé que 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium...
commentaires (9)

"... L'article 70 dispose que seule la Chambre des députés a le droit de mettre le président du Conseil des ministres et les ministres en accusation pour haute trahison ou pour manquement grave aux devoirs de leur charge ..." - Justement. Il s’agit ici d’une mise en accusation pénale, et c’est donc soumis à l’autorité du juge. Nuance...

Gros Gnon

20 h 12, le 29 décembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • "... L'article 70 dispose que seule la Chambre des députés a le droit de mettre le président du Conseil des ministres et les ministres en accusation pour haute trahison ou pour manquement grave aux devoirs de leur charge ..." - Justement. Il s’agit ici d’une mise en accusation pénale, et c’est donc soumis à l’autorité du juge. Nuance...

    Gros Gnon

    20 h 12, le 29 décembre 2020

  • 500, 489, ou 813....! La ville a été détruite , et l’on sait les complicités , duplicités de ceux qui ont couvert cette entreprise criminelle depuis le départ !!

    LeRougeEtLeNoir

    19 h 02, le 29 décembre 2020

  • "... Mais où sont passées les autres 2.200 tonnes ? ..." - Ceux qui le savent vont se faire descendre s'il font mine de parler... On pourrait aussi s'interroger sur comment le propriétaire du Rhosus a eu vent de la cargaison supplémentaire cherchant bateau pour la transporter, mais trop lourde pour le Rhosus... Ce bateau a été attiré intentionnellement au Liban dans le but d'être séquestré, et le Nitrate d'Ammonium retiré petit à petit pour fabriquer du carburant pour missiles, et des explosifs pour les barils droppés depuis les hélicoptères syriens, C'est de ce côté qu'il faut chercher...

    Gros Gnon

    18 h 50, le 29 décembre 2020

  • Qui vous a incité pour annuler votre visite au hangar numéro 12? Cette visite, qui devait être faite, aurait épargné le drame du 4 Août.

    Esber

    18 h 28, le 29 décembre 2020

  • ET 1000 TONNES DE NITRATE DU TOTAL INITIAL DES 2750 TONNES ONT ASSASSINE FEU RAFIC HARIRI. D,AUTRES QUANTITES ONT ETE PRISES AUX MAINS DE LIBANAIS PARTISANS DANS MAINTS PAYS DU MONDE. TIREZ LES CONCLUSIONS DE QUI EST LE PROPRIETAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    18 h 26, le 29 décembre 2020

  • MR DIAB LE PEUPLE SI CE N'EST PAS LE JUGE VOUS DEMANDE UNE SEULE INFORMATION QUE SEUL VOUS DETENEZ QUI EST LA PERSONNE QUI VOUS A DIT DE NE PAS VOUS RENDRE AU PORT POUR VOIR LE CONTAINER D'AMONIUM QUELQUES JOURS AVANT LA DEFALGRATION SI VOUS NE LE DITES PAS HAUT ET FORT VOUS ETES NON SEULEMENT COUPABLE MAIS UN MEURTRIER AUSSI CAR VOTRE VISITE AURAIT PU EMPECHER CETTE DEFALGRATION ET SAUVER DES CENTAINES DE MORTS ET DES MILLIERS DE BLESSES LA VERITE OSEZ DONNER LE NOM DE CET INDIVIDU QUI VOUS A ORDONNE EN FAIT DE NE PAS VOUS RENDRE AU PORT OU RENDEZ VOUS AUPRES DU JUGE ET DITES LE ( ou dites que vous etes menace de mort sui vous le dites et le juge et le peuple comprendraont tout de suite de qui il s'agit )JE REPETE C'EST LE PEUPLE QUI LE VEUT AVANT LE JUGE la constitution n'est pas un paravent pour cacher une information extraordinairement utile a la justice OU FAITES UNE DECLARATION OFFICIEL A LA TELEVISION DONNANT CE NOM C'EST TOUT CE QU'ON VOUS DEMANDE AU NOM DU PEUPLE

    LA VERITE

    17 h 37, le 29 décembre 2020

  • Donc le PM n’est pas un justiciable comme les autres citoyens, pas mal !! En France, même les ex présidents de la républiques sont poursuivis, même à tort, par la justice, alors qu’au Liban, un PM peut faire n’importe quoi et il est à l’1bri de la justice

    Lecteur excédé par la censure

    17 h 13, le 29 décembre 2020

  • Le maître des occasions loupées : il aurait pu marquer l'histoire de son passage par un seul acte positif, en voyant le juge Sawan, mais il l'a loupé... espérons pour lui que son passage à l' AUB reste positif... s'il l'est??

    Wlek Sanferlou

    15 h 16, le 29 décembre 2020

  • Même s'il a raison au sujet de l'article 70, le PM devrait écrire au juge pour déposer son témoignage sur l'information qu'il avait reçu le 20 juillet, et la suite administrative qu'il en avait donnée. Il n'a qu'à répéter ce qu'il avait dit à la presse, c'est tellement simple. Pas besoin de faire un problème additionnel ! En tout cas le juge enquête et inculpe pour le moment et ce n'est pas lui qui va juger les éventuels mis en cause.

    Shou fi

    14 h 54, le 29 décembre 2020

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