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Sport - Euro de football

En 2021, cartes rebattues pour les Bleus et leurs rivaux

Après la plus longue éclipse des sélections de l’après-guerre, les cartes sont rebattues pour l’Euro de football, décalé à 2021. Les Français visent le doublé après leur sacre au Mondial 2018, mais il faudra survivre au « groupe de la mort » et à une concurrence aiguisée.

La pandémie de nouveau coronavirus a bousculé les plans de l’UEFA et modifié la préparation des 24 équipes qualifiées pour le plateau final, finalement organisé du 11 juin au 11 juillet 2021 dans douze villes d’Europe, selon le format initial toujours maintenu à ce jour malgré les restrictions sanitaires qui entravent les déplacements à travers le continent. L’incertitude sportive habituelle s’accompagne d’un contexte troublé et d’une saison à rallonge que les favoris devront digérer, avec ou sans public, pour leur conférer un supplément d’âme.

L’équipe qui soulèvera le trophée à Wembley mi-juillet 2021, en plus d’être talentueuse, devra se présenter sur la ligne de départ avec les jambes et la tête légères. « L’aspect psychologique est une donnée car cela s’enchaîne, avec une situation sanitaire lourde qui amène des contraintes, un conditionnement mental pas naturel, comme celui de jouer dans des stades vides », a relevé en novembre le sélectionneur français Didier Deschamps. Par leur statut, les Bleus s’avancent parmi les favoris du tournoi continental qu’ils ont échoué à remporter de peu en 2016 à domicile. Ils ont depuis renversé le rapport de force face aux Portugais, leurs bourreaux en finale (1-0 a.p.), en dominant la Seleçao le mois dernier à Lisbonne (1-0) en Ligue des nations.

Deschamps élargit sa palette

Leur titre mondial de 2018 en fait des prétendants naturels, mais aussi une cible de choix pour des rivaux qui auront à cœur de les faire tomber. Le jeu des champions du monde est toujours celui qui est le plus décortiqué, et Didier Deschamps le sait. Le sélectionneur a d’ailleurs profité du rab d’un an lié au report de l’Euro pour incorporer des nouveaux talents, comme Eduardo Camavinga et Marcus Thuram, et élargir sa palette tactique. « C’était le moment d’avoir d’autres options que je pourrais être amené à utiliser, même en compétition, notamment en fonction de ce que peut proposer l’adversaire », a expliqué le patron des Bleus à propos des nouveautés (formation avec trois défenseurs puis milieu en losange) mises en œuvre.

Malgré ces changements tactiques, a-t-il relevé, l’équipe de France est restée « compétitive » à quelques exceptions près, notamment la défaite (2-0) en amical contre la Finlande. Il n’y a « certes pas eu que des matches aboutis, mais c’est le cas de tous » les rivaux, selon Deschamps. Le tirage au sort du premier tour de l’Euro n’a en tous les cas pas gâté les Français, placés dans un « groupe de la mort » avec l’Allemagne et le Portugal, soit deux autres prétendants à la victoire finale, et la Hongrie qui figure parmi les pays hôtes.

L’équipe de France devra être à 100 % d’entrée et assumer son statut de « grande favorite », relève Youri Djorkaeff, champion du monde 1998 et champion d’Europe 2000. L’ancien joueur de l’AS Monaco et de l’Inter Milan juge la France « capable » de réaliser le doublé une nouvelle fois, mais la dynamique actuelle lui semble moins favorable qu’avant le Mondial gagné en Russie. « Je trouvais qu’il y avait plus d’osmose collective entre 2016 et 2018 que maintenant », juge-t-il. L’équipe a certes « franchi un palier, mais pas dans toutes les lignes », relève-t-il par ailleurs.

Allemagne déprimée, Espagne rajeunie

Le report de l’Euro a permis à certaines sélections de trouver un nouvel élan, à l’image de la Roja espagnole rajeunie et enthousiasmante qui a bouclé son parcours de Ligue des nations par un carton contre l’Allemagne (6-0). Le moral de la Mannschaft n’est, lui, pas au beau fixe, le cauchemar de Séville ayant fragilisé encore un peu plus le sélectionneur Joachim Löw, même s’il a été conforté dans ses fonctions fin novembre. En poste depuis 2006, le technicien allemand a vu son équipe s’affaisser entre le Mondial 2014, gagné contre l’Argentine, et le Mondial 2018 terminé dès le premier tour. Le renouvellement impulsé depuis, avec les mises à l’écart de Thomas Müller, Jérôme Boateng et Mats Hummels notamment, n’a pas fonctionné.

À six mois et demi de l’Euro, la Belgique et le Portugal semblent mieux armés pour la compétition, tout comme l’Angleterre qui aura le privilège d’accueillir les demi-finales et la finale. Mais en ces temps de pandémie, les certitudes sont rares.

Jeremy TALBOT/AFP

Après la plus longue éclipse des sélections de l’après-guerre, les cartes sont rebattues pour l’Euro de football, décalé à 2021. Les Français visent le doublé après leur sacre au Mondial 2018, mais il faudra survivre au « groupe de la mort » et à une concurrence aiguisée.La pandémie de nouveau coronavirus a bousculé les plans de l’UEFA et modifié la préparation...

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