2.708 nouveaux cas en 24h, les appels à des fêtes "prudentes" se multiplient

A quelques heures du réveillon de Noël, et alors que les appels à la prudence face à la propagation du virus se multiplient, le Liban a enregistré 2.708 nouveaux cas de coronavirus et 20 décès au cours des dernières 24 heures, faisant grimper à 165.933 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus au Liban en février, au nombre desquelles 1.353 décès et 117.311 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 1.034 personnes sont hospitalisées, dont 413 en soins intensifs, selon le bilan du ministère de la Santé publié jeudi. 

Le nombre élevé de nouvelles contaminations officiellement déclarées par le ministère s'explique par le grand nombre de tests  (21.277) effectués au cours des dernières 24h. 

Craignant, à l'instar de nombreux experts et professionnels du secteur hospitalier, une recrudescence des cas avec les fêtes, les autorités ont appelé à plusieurs reprises ces derniers jours les Libanais à faire preuve de prudence pendant leurs célébrations de fin d'année. 

Ainsi, le ministère de la Santé a réagi à l'affluence observée mercredi devant les centres de dépistage du virus du pays, où des centaines de personnes faisaient la file afin de se faire tester avant les fêtes, soulignant que "des résultats négatifs ne signifient pas que l'on peut mépriser les mesures de prévention". Les résultats de tests ne signifient pas, selon un communiqué du ministère, que la personne testée n'a pas contracté le virus, la période d'incubation pouvant s'étendre de deux à quatorze jours. Ces résultats ne signifient donc pas que les gens peuvent vivre "comme si de rien n'était" pendant cette période "de fête, de rassemblements et de contacts", insiste le texte, qui appelle également les voyageurs arrivant de l'étranger à prendre des mesures de prévention renforcées, surtout suite à l'apparition d'une nouvelle variante du virus dans certains pays. Le ministère a dès lors appelé les Libanais à porter le masque, à respecter les distances de sécurité préconisées et à éviter les rassemblements, surtout à l'occasion de Noël et du Nouvel An.

Le ministère a par ailleurs mis en garde contre le fait que toute augmentation injustifiée du nombre de tests effectués risquait d'impacter la capacité des laboratoires à mener ultérieurement ces tests et d'aboutir à une plus grande contamination des personnes à risque et, donc, à une saturation plus rapide des hôpitaux et unités de soins intensifs, déjà très chargés. 

Célébrer "prudemment"

Pour sa part, le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a exhorté les Libanais à "célébrer prudemment". "A l'occasion de la fête de Noël, je souhaite aux Libanais de passer les fêtes avec, au moins, la grâce d'une bonne santé, malgré toutes les conditions actuelles", a écrit M. Fahmi sur son compte Twitter. "Ne laissez pas le bonheur de revoir vos proches et vos parents se transformer en tragédie", a-t-il écrit sur Twitter. 

Lundi, le ministère de l'Intérieur avait annoncé que du 23 décembre au 1er janvier, le couvre-feu imposé pour lutter contre la pandémie sera allégé de 3h à 5h, au lieu de 23h30 à 5h. Pendant cette période, les pubs et boîtes de nuit pourront ouvrir leurs portes à condition qu'ils fonctionnent comme des restaurants. Ces établissements, tout comme les restaurants, ne pourront accueillir des clients qu'à 50 % de leur capacité de salle et il sera interdit d'y danser. Les marchés populaires, les centres commerciaux, ainsi que les cinémas et théâtres pourront également ouvrir de 5h à 23h, tandis que les événements organisés à l'occasion de mariages, obsèques et les événements culturels pourront être organisés à 50 % des capacités des salles dans lesquels ils se tiennent. Cet assouplissement des mesures de prévention fait craindre aux experts et au secteur médical une augmentation des cas en janvier, et, dans ce cadre, le ministre sortant de la Santé n'a pas exclu l'éventualité d'un reconfinement du pays en début d'année, si cela s'avérait nécessaire, notamment si les unités de soins intensifs deviennent saturées.

Sur le terrain, et afin de faire face à une hausse des cas dans cette localité, toutes les célébrations de Noël ont été annulées dans la ville de Zghorta, au Liban-Nord, selon une décision du mohafez de cette région, Ramzi Nohra.