Un vendeur de rue proposant des masques sanitaires, le 15 décembre 2020 à Beyrouth. Photo Reuters/Mohamed Azakir
Le Liban a enregistré 1.960 cas de Covid-19 et 14 décès au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié jeudi. Le taux de résultats positifs par rapport au nombre de tests effectués est de 12,6%, en légère hausse par rapport aux derniers jours. Ces chiffres font grimper à 152.893 le nombre cumulé des contaminations depuis l’apparition du virus au Liban en février, au nombre desquels 1.248 décès et 106.705 guérisons. Parmi les personnes actuellement contaminées, 995 sont hospitalisées, dont 406 en soins intensifs.
Le président de la Commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, a estimé que "cette tendance à la hausse se prolongera jusqu'en février". "Le nombre de décès enregistrés a augmenté, ce qui n'est pas bon signe. Je m'attends personnellement à une hausse des contaminations jusqu'en février, pour deux raisons : en premier lieu, le non-respect des mesures préventives et l'allégement du déconfinement. Ensuite, pendant ces trois mois à venir, les infections à la grippe A, B et H1N1 augmentent et peuvent nécessiter une hospitalisation dans les unités de soins intensifs", a affirmé M. Araji depuis le Parlement, exhortant de nouveau les Libanais à respecter les mesures préventives.
Les restaurants "plus sûrs que les fêtes privées"
En dépit des inquiétudes liées à la croissance des contaminations, la Commission nationale de suivi des mesures préventives contre le coronavirus a recommandé mercredi la prolongation des heures d'ouverture dans les établissements touristiques jusqu'au matin à 3 heures, pendant la première semaine suivant l'entérinement de cette recommandation. A partir de la semaine suivante, le secteur touristique pourra fonctionner 24 heures sur 24, toujours selon cette même recommandation. La proposition a été saluée jeudi par le syndicat des restaurateurs et propriétaires de bars et de cafés qui a présenté les mesures strictes suivies dans ces établissements. Outre l'accueil à 50% de leur capacité de salle, ces derniers se sont engagés à maintenir une distance de deux mètres entre chaque table et à limiter le nombre de personnes à six ou huit par table. En outre, les propriétaires doivent signer un engagement de bonne foi auprès du ministère du Tourisme. "Les établissements touristiques qui respectent les mesures barrière sont plus sûrs que les fêtes privées dans les maisons où il n'y a pas de masque ni de distanciation physique", a affirmé le syndicat dans ce contexte.
Le syndicat a en outre dénoncé la "manipulation" par "certaines sources" du nombre de contaminations. "Parfois nous entendons parler de baisse et de succès du confinement généralisé, et parfois nous entendons parler de deuxième, troisième ou quatrième vague à l'approche d'une occasion, en particulier au niveau touristique". Il a rappelé que le secteur de la restauration est le principal générateur de "dollars frais" à travers les expatriés et les touristes qui visitent ces établissements, auxquels l'État n'a pas fourni de compensations pour les pertes subies durant cette année éprouvante.
Le Liban avait entamé le 30 novembre un déconfinement partiel après deux semaines de fermeture quasi-totale. Un couvre-feu est en place de 23h30 à 5h le lendemain, et les bars et boîtes de nuits fermés pendant plusieurs semaines ont pu rouvrir depuis lundi. Les restaurants avaient pu reprendre leur service avec le début du déconfinement. Toutefois, actuellement, ces lieux ne peuvent rouvrir qu'entre 5h et 22h30 et les pistes de danse y sont interdites.
Mise en place des hôpitaux de campagne
Sur un autre registre, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé jeudi que l'installation des hôpitaux de campagne offerts par le Qatar en novembre dernier pour être mis en place à Tripoli (Liban-Nord) et à Tyr (Liban-Sud) avait démarré. Ce retard avait suscité de nombreuses interrogations ces derniers jours, alors que le nombre de malades nécessitant une hospitalisation augmente et que quatre lits sur cinq dans les unités de soins intensifs sont occupés. Ces deux hôpitaux, constitués de 500 lits chacun, sont destinés à augmenter la capacité du Liban à traiter les patients atteints de Covid-19 dans ces deux villes.
Le lieu où va être dressé l'hôpital de campagne de Denniyé, au Liban-Nord. Photo ANI
"L'installation des hôpitaux de campagne a commencé, (...) de Denniyé et Tripoli dans le Nord, jusqu'à Tyr et Jouaya dans le Sud", a écrit M. Hassan sur son compte Twitter, ajoutant que cela se faisait "parallèlement à la préparation de départements coronavirus supplémentaires dans les hôpitaux gouvernementaux". Les travaux pour l'installation d'un hôpital de campagne d'une capacité de 200 lits ont commencé aujourd'hui à Denniyé, dans la cour de l'hôpital public. Ils devraient être achevés début janvier.
L'ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, s'est de son côté rendue à l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth à l'occasion de la signature d'une subvention de cinq millions d'euros entre l'Agence française de développement et le Comité international de la Croix-Rouge pour aider cet hôpital universitaire en première ligne de la lutte contre la pandémie. Reçue par le directeur de l'hôpital, le Dr Firas Abiad, elle a pu faire un tour des unités et rencontrer les équipes médicales.
Signature d'une subvention de 5 millions d'€ entre l'@AFD_MidEast et le @CICR_fr pour aider l'HURH à rester le centre de référence dans la lutte contre la Covid. Un financement complémentaire qui traduit l'engagement pris par le Président @EmmanuelMacron en septembre. pic.twitter.com/BijD3EPvrf
— La France au Liban (@AmbaFranceLiban) December 17, 2020
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