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Société - Covid-19

Les Libanais appelés à redoubler de vigilance durant la période festive

Si le Liban réussit à passer le cap des fêtes sans une forte augmentation des cas, l’immunité de horde nécessaire pour arrêter la propagation du virus pourrait être atteinte d’ici à quelques mois, estime un épidémiologiste.

Les Libanais appelés à redoubler de vigilance durant la période festive

Au marché de Noël de la place des Martyrs, les mesures de prévention contre le Covid-19 ne sont pas suffisamment respectées. Anwar Amro/AFP

Alors que plusieurs pays d’Europe durcissent leurs mesures contre le Covid-19 à l’approche des fêtes de fin d’année, prenant à cet effet des dispositions qui s’étalent jusqu’après la première dizaine du mois de janvier 2021, le Liban a opté depuis dimanche pour un allégement des mesures, afin de permettre une dynamisation de l’activité économique. Ainsi, les bars et boîtes de nuit ont été autorisés à rouvrir à 50 % de leur capacité d’accueil, au terme de plusieurs semaines de fermeture, et le couvre-feu a été légèrement assoupli, s’étendant désormais de 23h30 (au lieu de 23h) à 5h le lendemain. Cela alors que les hôpitaux n’ont toujours pas réussi à souffler, malgré le nouveau confinement général qui avait été imposé du 14 au 30 novembre. Et les unités de soins de Covid-19 qui ont été aménagées en cette période (près de 1 100 lits supplémentaires dont 100 en services de réanimation) sont presque arrivées à saturation. Ce qui était prévisible puisque l’épidémie continue de progresser dans le pays.

De fait, 1 264 nouveaux cas de Covid-19 et 13 décès ont été signalés hier, faisant grimper à 148 877 le nombre cumulé des cas depuis le début de l’épidémie en février, au nombre desquels 1 223 décès et 104 207 guérisons, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé. Parmi les cas toujours actifs, 990 sont hospitalisés, dont 406 en soins intensifs.

Hier, le chef de l’État Michel Aoun a insisté devant le secrétaire général des établissements touristiques, Jean Beyrouthi, et le président du syndicat des restaurateurs, Tony Rami, sur « l’importance de parvenir à une harmonie entre la prévention contre le coronavirus et la préservation de la vie économique dans le pays ». MM. Beyrouthi et Rami ont pour leur part affirmé que les mesures préventives prises par les établissements touristiques « répondent aux plus hauts standards ». Toutefois, un simple tour dans certains restaurants et cafés permet de constater que ce n’est pas du tout le cas.

De son côté, le ministère du Tourisme a précisé dans une circulaire que les établissements qui envisagent l’organisation d’une soirée en cette période de fêtes doivent obtenir une autorisation préalable. Ils doivent s’inscrire à cet effet sur la plateforme eventregistry.net, sachant que ces établissements ne doivent fonctionner qu’à 50 % de leur capacité de salle et que la soirée devra se terminer à 22h30.

Risque de flambée après les fêtes

Les questions qui se posent à ce niveau sont celles de savoir comment les autorités comptent s’assurer de l’application des mesures de prévention en cette période de fêtes, alors qu’elles ont échoué à le faire durant le dernier bouclage total et ceux qui l’avaient précédé. Les hôpitaux sont-ils prêts à accueillir un plus grand nombre de patients en cas de la flambée de cas à laquelle les spécialistes s’attendent ? Que risque-t-on en allégeant les mesures ?

Abdel Rahman Bizri, spécialiste en maladies infectieuses et membre de la Commission nationale pour les maladies infectieuses et contagieuses, explique à L’Orient-Le Jour que pour le gouvernement, « les considérations économiques l’emportent actuellement sur celles de la santé ». « Dans les pays occidentaux, les autorités durcissent les mesures parce qu’elles sont capables d’indemniser leurs populations, même si l’économie de chacun de ces pays va souffrir un peu, poursuit-il. Ce qui ne peut pas être fait au Liban, puisque l’argent du peuple a été volé. »

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Le Dr Bizri, tout comme le président de la commission parlementaire de la Santé Assem Araji, affirme que « c’est à l’individu d’assumer ses responsabilités et de veiller à appliquer les gestes barrières pour se protéger ainsi que ses proches, au risque de voir les cas exploser après les fêtes, comme cela a été le cas aux États-Unis au lendemain du Thanksgiving ». « La période des fêtes est joyeuse et doit le rester, insiste le Dr Bizri. Nous ne voulons pas empêcher les gens de célébrer, mais il faut qu’ils agissent avec responsabilité. Le problème se pose au niveau des restaurants et établissements touristiques qui vont profiter de cette saison de fêtes pour compenser leurs pertes. D’un point de vue économique, cela est compréhensible. Il ne l’est pas d’un point de vue médico-social. »

« Je suis sceptique, déclare de son côté M. Araji. L’expérience des dix derniers mois nous a montré que les gens agissent en toute nonchalance et irresponsabilité. Je crains le pire en janvier, d’autant que nous avons toujours des difficultés à faire hospitaliser les personnes atteintes de la forme grave du Covid-19. »

Une pente favorable

Salim Adib, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’Université américaine de Beyrouth, est lui plus optimiste. « Il ne faut pas céder à la panique générée par l’observation du développement de l’épidémie ailleurs, affirme-t-il. La situation au Liban est différente. » Il explique ainsi que contrairement à d’autres pays du monde où une personne atteinte du Covid-19 contamine en moyenne 2,5 personnes, « au Liban, une personne en contamine 1,2 à 1,5 ».

« Le problème se pose au niveau de la superpropagation du virus par les individus ou dans le cadre des événements, poursuit le Dr Adib. C’est ce que nous avons vécu en été, lorsqu’une personne contaminée par le virus le transmettait à tout un village. Cette superpropagation peut avoir lieu également lors des soirées. Donc, la décision de fermer les établissements touristiques à 22h30 n’est pas mauvaise, puisqu’elle permet de restreindre les rencontres sociales. »

Et Salim Adib de conclure : « Au Liban, nous sommes sur une pente favorable. Depuis une dizaine de jours, nous sommes à un niveau stable de contaminations et de décès. Si nous arrivons à passer le cap des fêtes sans une forte augmentation des cas, nous allons voir le bout du tunnel avant même l’arrivée du vaccin, parce que nous sommes en train d’atteindre l’immunité de horde nécessaire pour arrêter la propagation du virus, qui nécessite que 18 % à 33 % de la population libanaise soit contaminée. Aujourd’hui, nous sommes à près de 15 %. Il est important donc, en cette période de fêtes, que nous soyons vigilants sur l’application de la distanciation sociale. Il faut aussi réduire autant que possible les activités collectives. »

Alors que plusieurs pays d’Europe durcissent leurs mesures contre le Covid-19 à l’approche des fêtes de fin d’année, prenant à cet effet des dispositions qui s’étalent jusqu’après la première dizaine du mois de janvier 2021, le Liban a opté depuis dimanche pour un allégement des mesures, afin de permettre une dynamisation de l’activité économique. Ainsi, les bars et boîtes...

commentaires (2)

Et Salim Adib de conclure : « Au Liban, nous sommes sur une pente favorable. Depuis une dizaine de jours, nous sommes à un niveau stable nous sommes en train d’atteindre l’immunité de horde nécessaire pour arrêter la propagation du virus, qui nécessite que 18 % à 33 % cher confrere : vous confirmez des choses auqu un chercheur dans le monde à confirmer. il faut pas donner des fausses éspoires aux gens qui vont les insiter à relacher leurs vigilences. on verra le bout du tunnel apres une compagne de vaccination massive à suivre de toute facon attrapper le virus au Liban c est la roulette russe car le systeme de santé est délabré , au Liban il y a des exellents medecins mais un systeme lamentable des soins

youssef barada

18 h 02, le 16 décembre 2020

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Commentaires (2)

  • Et Salim Adib de conclure : « Au Liban, nous sommes sur une pente favorable. Depuis une dizaine de jours, nous sommes à un niveau stable nous sommes en train d’atteindre l’immunité de horde nécessaire pour arrêter la propagation du virus, qui nécessite que 18 % à 33 % cher confrere : vous confirmez des choses auqu un chercheur dans le monde à confirmer. il faut pas donner des fausses éspoires aux gens qui vont les insiter à relacher leurs vigilences. on verra le bout du tunnel apres une compagne de vaccination massive à suivre de toute facon attrapper le virus au Liban c est la roulette russe car le systeme de santé est délabré , au Liban il y a des exellents medecins mais un systeme lamentable des soins

    youssef barada

    18 h 02, le 16 décembre 2020

  • Il aurait fallu faire comme la france. Ok pour Noël car en famille Mais jour de l’an , fallait qu’il soit un jour normal avec interdiction de rassemblement. Pour éviter bisous et autres rapprochements physiques à minuit le 31 Decembre

    LE FRANCOPHONE

    08 h 57, le 16 décembre 2020

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