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Politique - Crise

La polarisation politique s’accentue, le Futur se déchaîne contre Aoun

Les quatre responsables inculpés dans l’enquête sur les explosions du port n’ont pas l’intention de se soumettre aujourd’hui à l’interrogatoire du juge Fady Sawan.

La polarisation politique s’accentue, le Futur se déchaîne contre Aoun

Le Premier ministre désigné Saad Hariri reçu par le président Michel Aoun, à qui il a présenté une mouture de son cabinet, le 9 décembre au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

C’est aujourd’hui que le juge d’instruction près la Cour de justice, Fadi Sawan, est supposé interroger le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, et les trois anciens ministres, Ali Hassan Khalil, Youssef Fenianos et Ghazi Zeaïter, inculpés jeudi pour négligence et manquement ayant conduit à la mort de centaines de personnes, dans l’affaire de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth.

À moins d’un rebondissement de dernière minute dans un dossier qui a immédiatement entraîné une polarisation politique et communautaire et qui a envenimé de nouveau les relations entre la Maison du Centre et Baabda, les quatre n’ont pas l’intention de se soumettre à un interrogatoire dont ils contestent le bien-fondé. Ils pourraient faire paraître aujourd’hui une position commune à ce sujet, selon notre chroniqueur politique Philippe Abi-Akl.

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Depuis hier, Hassane Diab n’est plus au Sérail. Il a regagné son appartement pour ne pas avoir à accueillir au siège de la présidence du Conseil Fadi Sawan, dont la mission devient ainsi de plus en plus en difficile avec l’entrée en jeu, et en force, des deux facteurs politique et communautaire qui risquent de compromettre sérieusement la suite de l’enquête.

La polarisation sunnite et chiite induite par l’inculpation des quatre responsables est en train de s’exacerber au point de prendre des proportions qui risquent de déclencher une véritable guerre politique, comme l’a montré hier l’attaque frontale du bloc parlementaire du courant du Futur contre le président Michel Aoun. Ce dernier a été accusé sans ambages par le parti du Premier ministre désigné, Saad Hariri, de « bloquer la formation du gouvernement », de « chercher à isoler et à affaiblir la communauté sunnite » et de « mener un coup d’État contre l’accord de Taëf qui avait institué une participation de tous au pouvoir et mis fin au monopole de la gestion des institutions étatiques ». Dans un communiqué, le bloc réclame « la poursuite de l’enquête pour que les coupables soient sanctionnés du plus haut au plus bas de la pyramide ».

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La veille, c’était au tour du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, de se déchaîner contre Michel Aoun, l’accusant d’avoir « menti pendant trente ans aux Libanais ». Si Samir Geagea a jugé que c’est l’ensemble des dirigeants étatiques qui assument la responsabilité de la double explosion au port et réclamé la mise en place d’une commission internationale d’enquête, le bloc du Futur a concentré sa diatribe sur le volet politique. Il s’est servi de la procédure judiciaire, qu’il a jugée « suspecte et motivée par des politiques vindicatives », pour tirer à boulets rouges sur le chef de l’État, mais sans le nommer, l’accusant de « faire de la provocation et de dénigrer la communauté sunnite ». « Ils s’arrogent le droit de défendre leurs postes, leurs communautés et leurs entités, de paralyser le pays pendant des années (…) afin de hisser le plus fort au sein de sa communauté à la tête de l’État, de bloquer aussi la formation des gouvernements pour faire plaisir au gendre (en allusion au chef du CPL, Gebran Bassil) et pour imposer leurs propres critères (…). Ils n’hésitent pas à mobiliser les foules devant le palais présidentiel pour protéger la première magistrature et fixent des lignes rouges aux mouvements populaires qui contestent pacifiquement les politiques supérieures », a grondé le bloc de Saad Hariri qui a accusé le président et son parti de « (…) violer la Constitution et de couvrir les interventions militaires dans des guerres extérieures », en allusion à l’intervention du Hezbollah dans les conflits et les guerres de la région.

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C’est aussi Michel Aoun et son parti que le bloc du Futur a accusés d’être derrière les inculpations, « dans lesquelles ils ont trouvé l’occasion pour cibler plusieurs personnalités gouvernementales d’un seul coup ».

Quelle marge de manœuvre reste-t-il à Fady Sawan dans ce contexte de crise pour soutirer son enquête à une politisation à outrance ? Pour l’heure, celle-ci se limite à zéro. Des rumeurs circulent d’ailleurs sur une éventuelle récusation du magistrat.

Mais au-delà de la querelle provoquée par la décision du juge, il faut voir dans l’attaque du bloc du Futur contre Michel Aoun une réponse indirecte de Saad Hariri à la formule gouvernementale que le président lui avait remise mercredi dernier et qui incluait une répartition des portefeuilles ministériels. Dans son communiqué, le groupe parlementaire du Premier ministre désigné a accusé Baabda de « bloquer la formation du cabinet » et relevé que la mouture de son chef « transcende les questions de partage des lots partisans et propose une formule qui répond aux vœux des Libanais ».

C’est aujourd’hui que le juge d’instruction près la Cour de justice, Fadi Sawan, est supposé interroger le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, et les trois anciens ministres, Ali Hassan Khalil, Youssef Fenianos et Ghazi Zeaïter, inculpés jeudi pour négligence et manquement ayant conduit à la mort de centaines de personnes, dans l’affaire de la double explosion...

commentaires (8)

Quand on lit les journaux en France, on sait poutqoio le président Sarkozy, ou le ministre de l,intérieur Drarmanin sont inculpés, leurs contact,s ,la nature de leurs actes répréhensibles Selon la LOI leurs complices avec une transparence CLAIRE. Ces hommes se soumettent et se rendent chez le juge avec leurs avocats. Au Liban il y a une forme d’autpcensure, il faut savoir lire entre les lignes pour connaitre les tenants et les aboutissants.,,,,,sur un autre volet celui du gouvernement cëst pareil on n’arrive pas à savoir le vrai responsable du blocage, tous les hommes politique de tout bords déclarent vouloir faciliter sa formation messieurs les journalistes soyez clairs et informez nous avec argumentation du pourquoi c°est votre devoir

Élie Aoun

11 h 06, le 15 décembre 2020

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Commentaires (8)

  • Quand on lit les journaux en France, on sait poutqoio le président Sarkozy, ou le ministre de l,intérieur Drarmanin sont inculpés, leurs contact,s ,la nature de leurs actes répréhensibles Selon la LOI leurs complices avec une transparence CLAIRE. Ces hommes se soumettent et se rendent chez le juge avec leurs avocats. Au Liban il y a une forme d’autpcensure, il faut savoir lire entre les lignes pour connaitre les tenants et les aboutissants.,,,,,sur un autre volet celui du gouvernement cëst pareil on n’arrive pas à savoir le vrai responsable du blocage, tous les hommes politique de tout bords déclarent vouloir faciliter sa formation messieurs les journalistes soyez clairs et informez nous avec argumentation du pourquoi c°est votre devoir

    Élie Aoun

    11 h 06, le 15 décembre 2020

  • S'il y avait une transparence dans ce pays, personne ne peut accuser l'autre de quoique ce soit. Si Hariri accuse le président de retarder la formation du gouvernement, qu'il se présente devant le peuple afin de montrer où c'en est, quels sont les ministres proposés, par qui et qui bloque? Ainsi la transparence dévoile les cartes cachées et donne la chance à chaque accusé se présente devant les juges afin de défendre sa bonne foi

    Citoyen

    23 h 03, le 14 décembre 2020

  • S.IL SAVAIT LE CHRETIEN FORT QUEL TORT IMMENSE IL FAIT AUX LIBANAIS CHRETIENS PAR SES COMPORTEMENTS DE PARAVENT. IL LEUR DIT COMME IL L,A DEJA FAIT QUE CEUX QUI NE SONT PAS D,ACCORD AVEC SA POLITIQUE N,ONT QU,A QUITTE LE PAYS. QUELLE HONTEUSE PAROLE D,UN CHEF D,ETAT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 55, le 14 décembre 2020

  • Les mots manquent.... Franchement, des bibelots comme ça, ça existe encore ? Ce serait un fascinant spectacle burlesque, s'il n'était à ce point sordide et mortifere... Pour ceux qui hésitent encore: Kellon Ya3ne kellon. L'exil ou la potence à tous !

    B Malek

    20 h 35, le 14 décembre 2020

  • JE M,ETONNE ENORMEMENT QUE MON COMMENTAIRE CLAIR ET PRECIS SOIT CENSURE PAR L,EQUIPE ULTRA DEMOCRATIQUE DE L,OLJ QUI SE PRETEND ETRE LA LANCE DE FER DE LA LIBRE EXPRESSION. QU,EST-CE QUE JE DEMANDE ? POURQUOI ON IGNORE DE POURSUIVRE L,IMPORTATEUR ET LE PROPRIETAIRE DU NITRATE. PRIERE D,AVOIR L,AMABILITE A LA PLACE DE LA DEMOCRATIE DE PUBLIER MON PRESENT COMMENTAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 08, le 14 décembre 2020

  • A chaque fois que nous nous retrouvons devant un soupçon de justice pointant son nez pour remettre le pays et ses dirigeants sur les rails, on entend le même refrain communautaire par ceux là mêmes qui réclament une condamnation des corrompus et criminels. Si on laissait la justice faire son travail avant de monter sur ses grands chevaux pour l’accuser de sectarisme peut être arriverons nous à inculper les parrains de cette mafia qui de fil en aiguille apparaîtront sur la liste des premiers coupables dans la chaîne et seront ainsi épinglés. Toutes ces ridicules simagrées ne font que précipiter le pays vers un chaos qui fera qu’il restera un pays de non droit et reste une jungle où les plus venimeux séviront pour tuer les plus forts tout en sachant que jamais ils ne seront les rois de cette jungle mais que ces parasites. Alors pour remède à ces parasites il n’existe qu’une chose, le feu pour les détruire au prix de quelques espèces sacrifiées.

    Sissi zayyat

    11 h 59, le 14 décembre 2020

  • Des "responsables politiques"...toute cette classe régnante ? Non...!!!...de minables commerçants incapables et malhonnêtes. Il y a bien parmi eux quelques exceptions...mais les autres les empêchent d'agir par tous les moyens à la libanaise, pour ne pas perdre leurs avantages de corrompus. - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 16, le 14 décembre 2020

  • Finalement , si aucun responsable politique , ( ministre ou autre) , sécuritaire , administratif répondant à un parti , ne sera/devrait ètre inculpé . alors partant de ce tollé , il ne resterait plus que nous le peuple à ètre inculpé . Les surenchères politques et communautaires à toute action , changement , responsabilisation , ont conduit le pays là où il en est . Ils ne veulent pas une '' accountability ;' qui est le bon et qui est le mauvais ? , qui est le corrompu , qui ne l'est pas , qui est l'opportuniste menteur et qui ne l'est pas . Triste pays .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    08 h 42, le 14 décembre 2020

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