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Moyen-Orient - Israël

La coalition Netanyahu-Gantz sur le point d’imploser

Vote préliminaire des élus appelant à la dissolution du Parlement et la convocation de nouvelles élections.

La coalition Netanyahu-Gantz sur le point d’imploser

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu quittant la Knesset hier après le vote des députés. Alex Kolomiensky/Pool /AFP

Six mois après sa formation, le gouvernement d’union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz a fait un premier pas hier vers sa chute, lors d’un vote préliminaire des élus appelant à la dissolution du Parlement et la convocation de nouvelles élections en Israël.

Accusant l’actuel gouvernement d’union d’être le « pire de l’histoire d’Israël » et de ne pas avoir su gérer la crise du coronavirus, le chef de l’opposition Yaïr Lapid avait demandé la tenue d’un vote hier pour dissoudre la Knesset, le Parlement.

Dès mardi soir, Benny Gantz avait annoncé son soutien à la motion accusant notamment Benjamin Netanyahu de servir ses intérêts plutôt que ceux du pays.

La motion a obtenu hier après-midi 61 votes favorables, y compris celui de Benny Gantz, tandis que 54 députés ont voté contre, selon la Knesset.

À la suite de ce vote, la motion de l’opposition peut désormais être débattue en commission parlementaire, ouvrant ainsi la voie à une dissolution à terme de la Chambre et à la convocation de nouvelles élections, les quatrièmes en moins de deux ans en Israël.

Mais pour y parvenir, le projet de dissolution du Parlement devra faire l’objet de trois autres votes et recueillir à chacune de ces étapes un minimum de 61 appuis, seuil de la majorité à la Knesset (120 députés).

Mariage de raison

Ce vote témoigne d’emblée des limites du mariage de raison entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz.

Au printemps, après trois élections législatives ayant placé au coude-à-coude M. Netanyahu, le plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël, et M. Gantz, ex-chef de l’armée, les deux camps avaient convenu de forger un gouvernement d’union et d’urgence.

Objectif annoncé de la manœuvre : mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire israélienne et assurer que le pays sorte le plus indemne possible de la pandémie de Covid-19.

L’accord prévoyait une répartition équitable des portefeuilles entre, d’un côté, le camp Netanyahu et ses alliés de la droite religieuse, et, de l’autre, celui de Benny Gantz avec ses appuis à gauche, son associé centriste Yaïr Lapid refusant de se joindre à un tel gouvernement.

Les deux leaders devaient en outre faire une rotation de 18 mois au poste de chef de gouvernement, à commencer par Benjamin Netanyahu qui pouvait ainsi se maintenir au pouvoir.

Divorce annoncé ?

Mais six mois après les noces politiques, rien ne va déjà plus... « Il (Netanyahu) se concentre sur sa propre survie politique, c’est la seule chose qui dicte ses décisions », a dit mardi soir M. Gantz, accusant son partenaire dans le gouvernement d’union de « décevoir » la population. Et il a exhorté M. Netanyahu « à faire voter le budget par le gouvernement afin que les citoyens d’Israël ne se retrouvent pas aux urnes en mars ». Depuis des mois, les deux hommes s’opposent sur le budget 2020 qui n’a toujours pas été adopté, laissant le pays sans cadre financier clair, et celui de 2021, année au cours de laquelle M. Gantz doit succéder à M. Netanyahu. Sans accord d’ici au 23 décembre sur le budget, la Knesset se dissoudra d’elle-même, et des nouvelles élections législatives seront convoquées trois mois plus tard, en mars 2021.

Outre un différend sur le budget, M. Gantz ne semble pas être dans la boucle pour les décisions stratégiques. Ces derniers mois, Benjamin Netanyahu à normalisé les relations d’Israël avec des pays arabes. Si Benny Gantz soutient et se félicite des accords de normalisation avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, il semble avoir été écarté de certaines décisions, comme la visite secrète la semaine dernière de M. Netanyahu en Arabie saoudite, relève la presse locale.

En votant pour la dissolution du Parlement, il a peut-être cherché à faire pression sur M. Netanyahu, notamment sur l’adoption d’un budget, mais a aussi peut-être choisi d’en découdre dans de nouvelles élections que plusieurs commentateurs jugent désormais inévitables.

Source : AFP

Six mois après sa formation, le gouvernement d’union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz a fait un premier pas hier vers sa chute, lors d’un vote préliminaire des élus appelant à la dissolution du Parlement et la convocation de nouvelles élections en Israël.Accusant l’actuel gouvernement d’union d’être le « pire de l’histoire d’Israël » et de ne pas avoir su...

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