Des poursuites ont été engagées mercredi pour "enrichissement illicite" par le Parquet de Beyrouth contre l'ancien commandant en chef de l'armée libanaise le général à la retraite Jean Kahwagi, ainsi que sept autres haut gradés de l'institution militaire. Il s'agit de la première affaire lancée en vertu de la "loi sur l'enrichissement illicite", adoptée le 30 septembre dernier par le Parlement.
Ce texte fait partie des lois mises en avant par les autorités pour défendre leur bilan en matière de lutte anticorruption, un an après un soulèvement populaire inédit qui dénonçait l'intégralité d'une classe politique jugée corrompue et incompétente. Mais dans un pays en plein effondrement économique, les détracteurs continuent d'accuser les dirigeants d'entretenir un réseau où règnent le népotisme et l'affairisme.
Cette affaire avait débuté il y a plusieurs semaines, lorsque l'avocat Wadih Akl, proche du Courant patriotique libre du député Gebran Bassil, avait présenté à la chaîne OTV (proche de la formation aouniste) des copies du procès-verbal d'une réunion du Conseil d'administration de la "Finance Bank", autorisant l'ancien commandant en chef à déposer 1,2 million de dollars sur des comptes qu'il détient avec des membres de sa famille, rappelle l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). L'avocat s'était notamment interrogé sur la source de tels fonds. Des médias locaux pointent également du doigt le fait que les responsables sécuritaires concernés possèdent un grand nombre de propriétés et de bâtiments, au Liban et à l'étranger. A la suite de cette polémique, l'avocat a témoigné, documents à l'appui, devant le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire par intérim, le juge Fady Akiki, qui a diligenté une enquête sur plusieurs hauts gradés des forces de sécurité. Dans ce cadre, le dossier a été transféré au procureur général près la cour de cassation, Ghassan Oueidate, qui, dans le cadre de la loi sur l'enrichissement illicite, dispose de prérogatives exceptionnelles pour obtenir des informations auprès de la Banque du Liban concernant les avoirs de fonctionnaires.
A son tour, le juge Oueidate a transféré le dossier devant le Parquet de Beyrouth, qui a lancé les poursuites contre huit responsables sécuritaires, dont le général Kahwagi. Toutefois, l'Ani ne mentionne pas les noms des sept autres haut gradés. Mais d'après des médias locaux, ces poursuites visent notamment, en plus du général Kahwagi, un ex-directeur des services de renseignement de l'armée, le directeur des services de renseignement chargé de Beyrouth, le directeur du bureau de l'ancien commandant en chef et quatre autres officiers.
Les huit officiers seront interrogés par un juge d'instruction le jeudi 10 décembre, a précisé une source judiciaire à l'AFP.
Les députés avaient adopté fin septembre la loi sur l'enrichissement illicite, qui vise la hausse substantielle et injustifiée d’un patrimoine détenu par une personne liée de près ou de loin à la fonction publique. Ce projet s’inscrit dans le sillage des efforts que le pays doit engager pour renforcer ses moyens de lutte contre la corruption, une des réformes phares réclamées depuis des années par les soutiens du pays – dont la France – ainsi que par le Fonds monétaire international (FMI), démarché cette année en vue d’un déblocage d’une assistance financière, dans un contexte de crise économique et financière aiguë.
En 2017, l'armée s'était déjà retrouvée au cœur d'un scandale concernant le versement de pots-de-vin à de hauts officiers et des civils pour faciliter l'accès de jeunes postulants à l'Académie militaire. Sept personnes avaient été appréhendées dans ce cadre, avant d'être relâchées, sur fond d'accusations d'ingérences politiques.
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NE CRIER PAS VICTOIRE TROP TOT ILS ONT TOUS HERITE CELA D'UN LOINTAIN ONCLE DECEDE, PREUVE A L'APPUI ET SONT INNOCENT COMME BLANCHE NEIGE PERSONNE NE PEUT AUTORISER QUE CETTE FICELE SE DEROULE CAR TROP D'AUTRES SUIVRONT, ON PEUT FAIRE CONFIANCE A LEURS SOUTIENTS ET L'AVENIR LE PROUVERA CAR DEJA ON LES CONVOQUE QUE POUR LE 10 DECEMBRE, LE TEMPS DE PREPARER TOUS LES DOCUMENTS NECESSAIRES POUR PROUVER LEURS INNOCENCE LA VERITE SI LES SANCTIONS MEME AMERICAINES DE LA PLUS HAUTE CORRUPTION POSSIBLE CONTRE BASSIL N'ONT RIEN CHANGE A SON COMPORTEMENT, JE DOUTE QU'UNE CONVOCATION SANS SUITE D'EX MILITAIRES DE HAUT RANG CHANGE QUELQUE CHOSE. NON SEULEMENT ILS SERONT INNOCENTS MAIS LES PERSONNES QUI LES ONT ACCUSES SERONT EUX POURSUIVI PAR LA JUSTICE POUR DIFFAMATION ET COMDAMNEES
LA VERITE
00 h 51, le 03 décembre 2020