Douze banques libanaises ont réfuté hier avoir pris part au financement du Hezbollah, après que des poursuites ont été engagées à leur encontre par des proches de victimes de l’armée américaine en Irak, a rapporté hier le Daily Star, reprenant le contenu d’un communiqué publié jeudi soir par l’Association des banques du Liban (ABL).
Cette réponse a été rédigée en réaction à la publication, mercredi, d’une décision préliminaire du tribunal de première instance du district de New York se déclarant compétent pour statuer sur le dossier « Bartlett », du nom d’un des plaignants. Sur le banc des accusés, se trouvent ainsi Fransabank, Société générale de banque au Liban (SGBL), MEAB Bank, BLOM Bank, Byblos Bank, Bank Audi, Bank of Beirut, Lebanon and Gulf Bank, Banque libano-française, Bank of Beirut and the Arab Countries, Jammal Trust Bank (JTB, sanctionnée en 2019 par l’organisme du contrôle financier, dépendant du département du Trésor des États-Unis) et Fenicia Bank. Une liste confirmée à L’Orient-Le Jour par l’ABL mais ne figurant pas dans son communiqué.
« Ces familles accusent les banques (citées) d’avoir financé le Hezbollah (listé comme un groupe terroriste aux États-Unis, NDLR) qui aurait mené des attaques, tuant ou blessant leurs proches sur le sol irakien », a déclaré au quotidien anglophone une source bancaire. Qualifiant ces accusations « d’absurdes », cette dernière s’est montrée confiante, les banques concernées ayant « engagé les meilleurs cabinets américains » pour contester ces allégations datant de 2019. Le dossier Bartlett contient également des accusations « d’assistance dans des activités illicites avec le Hezbollah, telles le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, l’exportation d’armes, le trafic de drogue, les enlèvements rançonnés et le financement du terrorisme » – des accusations « sans aucun fondement », selon cette même source.
Rejet de la « responsabilité principale »
Accusant certains « fonds spéculatifs américains » de couvrir les plaignants dans l’unique but « de se faire de l’argent sur le dos des banques libanaises », et soulignant l’engagement de ces dernières « à respecter les réglementations internationales et locales contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », la source bancaire a rappelé au Daily Star que le Hezbollah possédait « son propre système bancaire et financier ».
Dans sa décision préliminaire, le tribunal de New York a, lui, rejeté « la responsabilité principale des banques libanaises », et, selon l’ABL, « le juge a également autorisé les banques concernées à suspendre la procédure et l’exécution de cette décision jusqu’en 2021, lorsque la cour d’appel de New York tranchera dans des affaires similaires.
Ce n’est pas la première fois que des banques libanaises sont dans le collimateur de la justice américaine pour le financement du Hezbollah. JTB avait déjà été visée, le 29 août 2019, par des sanctions du Trésor américain l’accusant de faciliter « les activités bancaires » du parti chiite, une accusation qu’elle a rejetée mais qui l’a, a priori, condamnée à suivre la même trajectoire que celle empruntée en 2011 par la Lebanese Canadian Bank (LCB) qui avait été absorbée par la SGBL.
commentaires (2)
Les américains portent plainte et accusent quelques banques libanaises de collaboration avec les terroristes pour avoir faciliter les transactions mafieuse pour alimenter leurs réseaux qui a abouti à la tuerie de leurs enfants en Irak sans preuve directe. . On peut être certains que ces familles obtiendront justice avant le peuple libanais qui lui, est tué par les mêmes et malgré les preuves qui ne souffrent d’aucun doute, ils peinent à obtenir gain de cause.
Sissi zayyat
15 h 50, le 28 novembre 2020