Le président libanais Michel Aoun a décidé de dépêcher le ministre sortant des Affaires sociales et du Tourisme Ramzi Moucharrafiyé à Damas, afin d'assister à une conférence portant sur le retour des déplacés syriens.
"Le président de la République a décidé, avec le Premier ministre sortant (Hassane Diab), de relever le niveau de représentation du Liban à la conférence pour le retour des déplacés syrien, qui se tiendra à Damas, en y dépêchant un ministre plutôt qu'un ambassadeur. Ils ont chargé le ministre Ramzi Moucharrafiyé", a-t-on affirmé de source proche de ce dernier. "Il s'agit d'une décision remarquable à la suite des sanctions américaines contre (l'ancien ministre) Gebran Bassil", a-t-on ajouté. Le palais présidentiel n'a pas encore fait d'annonce en ce sens. M. Moucharrafiyé est proche du régime syrien.
La conférence internationale doit avoir lieu le 11 et 12 novembre dans la capitale syrienne. C'est ce qu'avait annoncé fin octobre une délégation russe en tournée auprès des responsables libanais et reçue par M. Aoun.
C’est la première fois que Michel Aoun, depuis son accession à la présidence, charge un ministre de représenter l’État libanais à Damas, dans ce qui semble être une forme de normalisation avec le régime syrien, sachant que le Liban officiel observe une politique de distanciation depuis le début de la crise dans ce pays. Des ministres libanais s’étaient rendus en Syrie, certes, mais de leur propre initiative. Toutefois, il convient de relativiser la notion de normalisation dans ce contexte, étant donné que cette décision n’est pas très étonnante venant du chef de l’État qui a déjà annoncé à plusieurs reprises qu’il serait prêt à coopérer sur le dossier des réfugiés syriens. Le Liban accueille en effet plus d’un million de déplacés de ce pays.
Cette décision du chef de l’État semble en tout cas répondre aux vœux de l’émissaire du président russe Vladimir Poutine, Alexander Lavrentiev, qui présidait la délégation ayant visité le Liban en octobre, et qui avait exprimé l’espoir que ce pays participerait à la conférence de Damas.
"Le Liban ne peut plus supporter les conséquences négatives de la présence de ces déplacés qui a coûté au pays des pertes dépassant les 40 milliards de dollars, selon les chiffres du Fonds monétaire international", avait déclaré M. Aoun en recevant la délégation russe. "La présence sur le territoire libanais d'environ un million et demi de déplacés syriens et d'environ 500.000 réfugiés palestiniens, constituant la moitié des habitants du Liban, a un impact négatif sur plusieurs secteurs, avec la crise économique, les conséquences de la pandémie de coronavirus et les pertes causées par l'explosion du port de Beyrouth (le 4 août dernier", avait-il ajouté.
Cette décision intervient en outre alors que le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a été lourdement sanctionné vendredi par Washington qui l'accuse de corruption, abus de pouvoir et soutien au Hezbollah. Ces sanctions ont été prises sur la base du Magnitsky Act, qui vise tout responsable portant atteinte aux droits de l'homme et ayant trempé dans des affaires de corruption. Conformément à ce texte de loi, les actifs de M. Bassil seront pour l'essentiel gelés aux États-Unis.
commentaires (6)
Un ministre un president peu importe ce ne sont que des statuettes qui ont peur des criminels du parti de Salim Ayache..... République de M
CBG
10 h 53, le 09 novembre 2020