1.139 nouveaux cas, le Conseil supérieur de Défense se réunit mardi

Alors que les autorités ont décidé de plancher mardi sur un éventuel reconfinement général du pays pour ralentir la progression du coronavirus, le Liban a enregistré durant les dernières vingt-quatre heures 1.139 cas supplémentaires (dont 9 en provenance de l'étranger) et dix nouveaux décès, selon le bilan officiel publié dimanche par le ministère de la Santé. Cette baisse du nombre de cas s'explique par une diminution des tests PCR effectués au cours des dernières 24h. 

Ces chiffres font grimper à 94.236 le total des cas enregistrés depuis l’apparition de la pandémie dans le pays le 21 février dernier, au nombre desquels 723 décès et 51.728 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées à ce jour, 797 sont hospitalisées, dont 287 aux soins intensifs.

La journée de dimanche a également été marquée par le décès de l'homme d'affaires libanais Pierre Fattouche, frère de l'ancien député et ministre Nicolas Fattouche, originaire de Zahlé. Pierre Fattouche avait contracté le virus il y a un mois, précise notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), il était hospitalisé depuis cette date-là.

Réunions lundi et mardi

Brisant l'immobilisme des autorités qui hésitent à reconfiner tout le pays, le chef de l'État Michel Aoun a convoqué dimanche le Conseil supérieur de défense à une réunion extraordinaire mardi afin de se pencher sur la question du coronavirus. Selon un communiqué de la présidence libanaise, le chef de l'État a "convoqué le Conseil supérieur de défense à une réunion extraordinaire mardi à 11h au palais de Baabda afin d'étudier la situation sanitaire dans le pays, à l'ombre de la propagation du coronavirus, et les mesures nécessaires à prendre afin d'y remédier". Aucune mention explicite d'un reconfinement ne figure dans le texte.

En soirée, le ministère de l'Éducation a annoncé qu'en attendant une décision du Conseil supérieur de Défense, "les cours en présentiel dans les établissements d'enseignement officiels et privés seront suspendus lundi et mardi". Les écoles et les instituts restent ouverts pour la poursuite du travail administratif, mais le principe de la rotation entre les employés doit être adopté, ajoute le ministère. Aussi, les examens peuvent avoir lieu, "à condition que les mesures sanitaires nécessaires soient prises".

Lire aussi

Vers une augmentation du nombre des unités Covid-19 dans les hôpitaux au Liban

La présidence du Conseil des ministres a pour sa part indiqué que le chef du gouvernement sortant, Hassane Diab, allait s'entretenir lundi avec la commission ministérielle en charge du coronavirus afin de formuler des recommandations au Conseil supérieur de défense à la veille de sa réunion à Baabda. Aucune mention n'est faite d'un reconfinement général du pays non plus.

Fin du bouclage localisé

En attendant la réunion du CSD, la police libanaise a annoncé dimanche que le bouclage localisé allait être annulé à partir de lundi. "Conformément au décret 1358 du ministre de l'Intérieur, le bouclage des villages et localités prendra fin lundi à 5h, ont annoncé les Forces de sécurité intérieure sur leur compte Twitter. Les autres mesures restent maintenues, la plus importante étant le couvre-feu de 21h à 5h le lendemain".

Les autorités avaient opté pour la stratégie de bouclage localisé, bien que celle-ci n'ait pas permis de faire baisser la moyenne générale des contaminations, selon les experts. Ainsi, le ministère de l’Intérieur avait publié la semaine dernière une nouvelle liste des villes et villages qui seront confinés jusqu’au 9 novembre à 5h, soulignant que les pubs et boîtes de nuit resteront fermés et que tous les rassemblements, fêtes et cérémonies seront interdits sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre. D'habitude, chaque dimanche le ministère met à jour la liste des localités bouclées, mais celui-ci n'a pas communiqué une nouvelle liste aujourd'hui, préférant attendre la décision du Conseil. 

Décès d'une jeune médecin

Le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a indiqué dimanche sur son compte Twitter qu'un "bouclage total devrait bientôt être observé au Liban". "Le confinement total est difficile. Il encore plus difficile pour une population épuisée émotionnellement et financièrement", a-t-il reconnu avant d'affirmer que "sans confinement, l'économie va empirer encore plus à mesure que le virus se propage".

Pour sa part, le président de l'Ordre des médecins, le Dr Charaf Abou Charaf, a présenté ses condoléances au corps médical au lendemain du décès de la jeune médecin Firdaous Safwan. Il a également appelé les hôpitaux à équiper les ailes dédiées au coronavirus et à mettre en place toutes les mesures préventives nécessaires afin de protéger à la fois les patients et les employés.