Geagea s'attend à "davantage de détérioration" de la situation

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea, virulent critique du pouvoir, s'est montré pessimiste en s'attendant à "davantage de détérioration" de la situation au Liban en crise, appelant à "soit former un véritable nouveau gouvernement, soit aller vers des législatives anticipées ou les deux ensembles".

Lors d'un séminaire organisé à Meerab, le leader chrétien a rappelé que les FL "ne sont alliées à personne aujourd'hui mais ne boycottent personne non plus". "Malheureusement la situation va vers davantage de détérioration et la Banque du Liban va lever les subventions sur les produits de première nécessité, ce qui va déboucher sur une hausse des prix des hydrocarbures et du blé, ainsi que des médicaments, et les salaires en livres libanaises n'auront plus aucune valeur (...)", a prévenu Samir Geagea.

"Les solutions sérieuses et nécessaires sont soit la formation d'un gouvernement véritablement nouveau qui travaille d'une manière nouvelle, ou la tenue de législatives anticipées, ou même les deux ensembles. Mais ce qui se passe actuellement ne correspond absolument pas à cela. Ils forment un gouvernement de la même manière que les précédents et refusent d'aller vers des législatives anticipées", a déploré le chef des FL.

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n'a toujours pas réussi à former son équipe, en raison du traditionnel partage des quotes-parts ministérielles entre les différentes factions politiques. L'initiative française pour une sortie de crise au Liban, lancée à Beyrouth par le président Emmanuel Macron, appelle à la formation d'un gouvernement de "mission" qui puisse mettre en place de sérieuses réformes afin d'attirer des fonds de la communauté internationale.

"Excusez-moi, mais je n'ai aucune nouvelle à vous annoncer sur le plan national, car la réalité est ce qu'elle est. Mais malgré ce tableau sombre, vous devez savoir que les possibilités de sauvetage du Liban existent toujours. Espérons que la classe au pouvoir changera, en cédant la place à une nouvelle classe qui sortira le pays de cette crise", a conclu Samir Geagea.