Y a vraiment de quoi tomber du palmier ! Alors qu’on pensait généralement que le sous-développement politique était l’apanage des pays tapioca du Moyen-Orient, voilà que les États-Unis, phare de la démocratie et des libertés, sont rattrapés à leur tour par la « bananisation » républicaine accélérée de leurs institutions. Si bien que les autorités à la bannière étiolée vont devoir barboter dans les urnes pendant un bon moment, avant de dégager un vainqueur improbable, une gymnastique considérée comme une hérésie dans le monde arabe, où le candidat rival aurait déjà été aligné contre un mur et abattu séance tenante…
Bon, qu’avons-nous dans le panier de la ménagère US ?
Un président sortant aux cheveux jaunes, Trumpète « imprévisible », comme il se plaît à se qualifier lui-même, sans même se douter que l’adjectif est synonyme de « non fiable ». Bref, un Orangina américain, mais avec beaucoup plus de capacité de nuisance. On en viendrait à remercier le ciel de l’inconsistance du nôtre.
À l’autre bout de la bourriche, un vieux birbe déliquescent, le visage emmailloté par un masque et pouvant à peine marcher, au point qu’on se demande s’il trouvera le chemin du bureau Ovale une fois installé à la Maison-Blanche. Les galipettes Bill Clinton-Monica Lewinski sont bien loin ! Lui, c’est le Futuroscope haririen du couple, dans le genre « patience et longueur de temps, aimons-nous les uns les autres, et broutons vegan pour sauver la planète ».
Entre les deux, des hordes d’excités partisans, salivant pour l’un ou pour l’autre, infoutus de produire en quatre années deux candidats plus jeunes et un tantinet soit peu comestibles.
Et c’est sur ce tableau peu ragoûtant que nos imbéciles locaux ont décidé de se fixer pour former un gouvernement en s’adonnant à leur jeu d’alcôve favori : « Passe-moi ton druze, je te refile mon chiite, mais fais gaffe au grec-catho incompatible avec le grec-ortho », « M’en fous, mon Maroun marron pas marrant en a marre de ton sunnite ». Le tout dans le chuchotis honteux de vieux croûtons aux allures de conspirateurs, qui ont siphonné les comptes bancaires privés après avoir pompé l’argent public.
Ne reste plus qu’à attendre la prochaine présidentielle américaine pour voir le Mollasson du Futur pondre son gouvernement, qui entre-temps sera devenu un caravansérail de 832 ministres. Patience les mesquins, quatre ans c’est déjà demain !
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
EXCELLENT COMME D'HABITUDE POURQUOI PAS CHAQUE SEMAINE? MERCI D'AVANCE
LA VERITE
23 h 54, le 06 novembre 2020