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Société - Coronavirus

Le Liban "aux portes d'une deuxième vague", 15 morts et 1.751 nouveaux cas en 24h

"Notre système de santé, public et privé, doit être fin prêt pour augmenter sa capacité en matière de lits et assurer les soins nécessaires à nos citoyens", insiste le ministre sortant de la Santé.

Le Liban

Un employé désinfecte un lit sur lequel des patients se font tester au coronavirus, le 1er octobre 2020 à l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth. Photo REUTERS/Issam Abdallah

"Nous sommes aux portes d'une deuxième vague du coronavirus" et "la situation sanitaire est alarmante". Ce sont les constats dressés respectivement par le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, et le Dr. Firas Abiad, directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Des constats confirmés par les derniers chiffres du ministère de la Santé, vendredi. Le pays a en effet enregistré au cours des dernières 24 heures 1.751 nouveaux cas (dont 78 en provenance de l’étranger) et 15 nouveaux décès, selon le dernier bilan quotidien publié jeudi par le ministère de la Santé. Le nombre de contaminations cumulé s’élève désormais à 79.529 et un total de 625 décès. En tout, 40.352 patients se sont rétablis, alors que 786 personnes sont encore hospitalisées, dont 270 en soins intensifs.

Dans la matinée, un jeune homme de seulement 24 ans, Ali Safwan, est décédé à l'hôpital gouvernemental de Baalbeck des suites du coronavirus après que son état se soit rapidement aggravé ces tout derniers jours, rapporte notre correspondante Sarah Abdallah. La propagation du virus touche également les prisons du pays. Selon les Forces de sécurité intérieure, 476 détenus ont été déclarés positifs dans la prison surpeuplée de Roumieh, la plus grande du Liban, 54 au Palais de justice de Beyrouth, 21 dans la prison de Batroun et quatre auprès de la police de la capitale.

Le Liban est entré lundi dans sa quatrième semaine de bouclage partiel, une stratégie adoptée fin août par le comité interministériel pour le suivi du Covid-19, par laquelle des zones classées rouges au baromètre de l’épidémie sont fermées une semaine durant. En recourant à cette stratégie de bouclage localisé, le gouvernement espère freiner – voire vaincre – la propagation de l’épidémie qui ne cesse de gagner du terrain. En outre, les bars et boîtes de nuit sont également fermés sur l’ensemble du territoire jusqu’à nouvel ordre, alors que le secteur touristique paie déjà un lourd tribut depuis la double explosion du 4 août au port de Beyrouth qui a ravagé des quartiers entiers de la capitale.

Dans ce cadre, le mohafez du Mont-Liban a annoncé le bouclage de la localité de Bsalima, dans le caza de Baabda, pendant une semaine. De son côté, le mohafez de Baalbeck-Hermel a annoncé la fermeture de tous les commerces dans la ville de Baalbeck à partir de 17h, samedi, et jusqu'au 8 novembre. Il a également demandé aux restaurants de travailler qu'à hauteur de 50% de leur capacité d'accueil en journée, tout en maintenant le service de livraison à domicile. "Nous serons contraint à une fermeture totale si les cas de contaminations continuent d'augmenter et que les règles de ne sont pas respectées", a-t-il prévenu.

"Deuxième vague"
Dans ce contexte, la commission de suivi des mesures préventives contre le coronavirus a recommandé dans la journée d'interdire les rassemblements privés de plus de six personnes, d'étendre le couvre-feu quotidien de 21 heures à cinq heures. Elle recommande aux hôpitaux privés de consacrer 10% des lits d'hospitalisation et 20% des lits en soins intensifs aux malades du Covid-19.

Les chiffres des derniers jours ont poussé le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, à tirer la sonnette d'alarme. "Nous sommes en début de chemin et aux portes d'une deuxième vague du virus, alors qu'il n'y a plus de lits en soins intensifs", a-t-il déploré. "Notre système de santé, public et privé, doit être fin prêt pour augmenter sa capacité en matière de lits et assurer les soins nécessaires à nos citoyens", a insisté le ministre sortant.

Pour sa part, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a prévenu que "la situation sanitaire est critique et nécessite davantage d'efforts de la part des hôpitaux, surtout privés, à l'approche de l'hiver et face aux craintes d'une deuxième vague". Dans un entretien à la radio Voix du Liban, il a insisté sur la "nécessité d'augmenter le nombre de lits le plus vite possible et d'ouvrir les ailes dédiées au coronavirus dans tous les hôpitaux gouvernementaux et privés, sans exception". "Un bouclage total est nécessaire, mais il n'apportera pas les résultats voulus sans que les mesures ne soient appliquées de manière globale par tous les secteurs", a prévenu le député. Interrogé sur un vaccin contre le coronavirus, Assem Araji a affirmé que celui-ci "ne sera pas disponible au Liban avant la mi-2021", ajoutant qu'il faut s'assurer auparvant qu'il est "sûr et efficace".

"Situation alarmante"
Après avoir fait preuve d'optimisme prudent en évoquant un "plateau" sur le plan des nouveaux cas de Covid-19, le Dr. Firas Abiad a lui aussi fait part de son inquiétude vendredi. "Les chiffres de Covid-19 ont recommencé à grimper, enregistrant de nouveaux records pendant trois jours consécutifs. Le taux de tests positifs a augmenté. La plupart des décès hier concernaient des patients d'âge moyen. En bref, la situation est alarmante. Une réévaluation est justifiée", a twitté le médecin qui dirige cet établissement en première ligne dans la lutte contre le virus. "Toute croissance du nombre de contaminations au Covid-19 sera suivie sous peu par une croissance du nombre de patients dans un état critique. La plupart des unités Covid à l'hôpital fonctionnent à taux d'occupation élevé. Il faut davantage d'équipements et de soignants pour gérer tout rebond de l'épidémie", a-t-il poursuivi. "A l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, l'extension de l'unité dédiée au coronavirus est presque prête. Elle permettra d'ajouter neuf lits de soins intensifs, d'autres lits et une unité néonatale de soins intensifs. Pourtant, il importe d'insister sur le fait que la véritable bataille contre le virus se joue dans la société et non dans les hôpitaux. Il n'existe pas de substituts au respect des mesures de protection", a averti le directeur de l'hôpital dans un dernier tweet. 

"Nous sommes aux portes d'une deuxième vague du coronavirus" et "la situation sanitaire est alarmante". Ce sont les constats dressés respectivement par le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, et le Dr. Firas Abiad, directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Des constats confirmés par les derniers chiffres du ministère de la Santé, vendredi. Le pays a en effet...

commentaires (5)

Il faudra fermer le pays donc et avec un confinement sevère cette fois , l'hiver est à nos portes .

Antoine Sabbagha

18 h 34, le 31 octobre 2020

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Commentaires (5)

  • Il faudra fermer le pays donc et avec un confinement sevère cette fois , l'hiver est à nos portes .

    Antoine Sabbagha

    18 h 34, le 31 octobre 2020

  • Et encore il ne fait pas froid. Attendons que la température baisse et on en reparlera

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 53, le 31 octobre 2020

  • IL EST DEJA EN PLEIN DANS LA DEUXIEME VAGUE MAIS LES INCOMPETENTS SEMBLE-T-IL NE LE REALISENT PAS ET CONTINUENT A PRENDRE DE FAUSSES ET INSUFFUSANTES MESURES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 14, le 30 octobre 2020

  • on se presse pour faire des déclarations rassurantes dans un système de santé obsolète ( c est un des meilleurs au monde) pour ceux qui ont de l argent &&&& et qu est ce qu on a fait depuis le début de l épidémie : rien on se bat pour savoir qui va avoir le meilleur poste ministeriel

    youssef barada

    20 h 57, le 30 octobre 2020

  • D'après les tableaux, on note une prédominance de cas importés par les vols venant d'Istanbul totalisant autour de 50% des cas venant de l'étranger. N'a-t-on pas eu l'idée d'investiguer le problème ? Ne Faut-il pas arrêter les vols en provenance d'Istanbul ?

    Esber

    20 h 11, le 30 octobre 2020

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