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Politique - Gouvernement

Hariri entame sa mission dans un climat d’optimisme

Gebran Bassil plaide pour le respect de critères unifiés lors de la formation du cabinet.

Hariri entame sa mission dans un climat d’optimisme

Saad Hariri s’entretenant avec le président de la Chambre, Nabih Berry, place de l’Étoile, hier. Photo ANI

Contrairement à ce qu’était le cas avant la nomination du Premier ministre désigné, Saad Hariri, l’écrasante majorité des protagonistes, notamment le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, se sont efforcés hier de distiller une ambiance positive qui laisserait croire que le gouvernement Hariri IV verra le jour rapidement.

C’est ce qui ressort des prises de position des divers blocs parlementaires qui ont participé aux consultations non contraignantes menées par M. Hariri au Parlement. Prenant la parole à l’issue de ces consultations, le Premier ministre désigné a fait savoir que les discussions étaient « positives », et principalement axées sur les réformes économiques et structurelles telles que prévues dans le cadre de l’initiative française en faveur du Liban. « Nous formerons un gouvernement d’experts qui œuvrerait à mettre en application la feuille de route française qui stipule des réformes que nous devions opérer depuis longtemps (…) », a déclaré M. Hariri.

L'édito de Issa GORAIEB

Mariage de déraison

Il est vrai que le leader du courant du Futur s’est toujours dit déterminé à mettre sur pied une équipe de spécialistes qui serait à même de redresser le pays. Mais certains observateurs rappellent que, dans un premier temps, Saad Hariri prônait une équipe de spécialistes indépendants des partis politiques. Puis, dans son allocution à la suite de sa désignation, jeudi à Baabda, il avait promis de constituer un gouvernement regroupant des spécialistes non partisans, c’est-à dire non affiliés à des partis politiques, avant de se dire, hier, favorable à un gouvernement de spécialistes tout court. Ces nuances ne sont certainement pas sans laisser d’incidences sur le processus de formation du prochain cabinet. D’autant que le fait d’évoquer la possibilité de choisir des ministres non partisans prête à croire que M. Hariri aurait abandonné l’option du cabinet d’indépendants, et pourrait donc permettre aux divers partis politiques, largement décriés par le mouvement de contestation soutenu par la communauté internationale, de nommer des ministrables gravitant dans leur orbite. Ce serait surtout le cas du Hezbollah au profit duquel Saad Hariri avait fait une importante concession, dans une volonté de faciliter la tâche à son prédécesseur, Moustapha Adib, qui a fini par rendre son tablier. Le chef du Futur avait alors accepté de laisser le ministère des Finances aux mains de la communauté chiite, une condition sur laquelle le tandem Amal-Hezbollah insiste toujours. S’agit-il donc d’un clin d’œil au tandem chiite de la part d’un Saad Hariri prêt à faire de nouvelles concessions pour accélérer la formation de son équipe ? Les milieux de la Maison du Centre répondent par la négative. « Saad Hariri est clair dans son attachement à l’initiative française qui stipule la mise sur pied d’un cabinet de spécialistes indépendants », déclare à L’OLJ un proche du Premier ministre désigné, excluant de possibles concessions supplémentaires au parti chiite. Même si celui-ci a confié, par la bouche du chef de son bloc parlementaire, Mohammad Raad, avoir plaidé pour une mouture élargie allant de 20 à 24 ministres. Une nouvelle condition que la formation chiite tente d’imposer à M. Hariri, dont les proches prônent un cabinet restreint.

La surprise aouniste

En attendant, c’est le chef du CPL, Gebran Bassil, qui a créé la surprise en prenant personnellement part aux consultations parlementaires d’hier. Au vu des rapports gelés entre le Premier ministre désigné et le chef du CPL, et l’escalade verbale pour laquelle ce dernier avait opté avant la nomination de M. Hariri, des informations avaient circulé dans la nuit de jeudi à vendredi selon lesquelles M. Bassil envisagerait de boycotter les consultations. Commentant ce changement positif, des observateurs rappellent que le chef du CPL avait perdu une manche contre Saad Hariri, dont il ne voulait pas le retour au Sérail. Cela avait poussé le chef de l’État, Michel Aoun, à réaffirmer, à la veille de la désignation de M. Hariri, son rôle central dans la formation du gouvernement, tentant ainsi de garder à son gendre sa place dans le processus. De son côté, le chef du CPL tente de reprendre ses marques pour mieux décoller lors des négociations ministérielles. C’est donc dans une tentative de rassurer M. Hariri, d’affirmer que le dernier différend n’a aucune dimension personnelle et de se montrer prêt à lui faciliter la tâche que M. Bassil a pris le soin d’assurer que son parti est « extrêmement positif » au sujet de la formation du gouvernement. « Il nous importe que le cabinet soit formé rapidement afin qu’il adopte les réformes », a-t-il ajouté hier.

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Dans le prolongement de sa position exprimée il y a quelques jours, M. Bassil a, par ailleurs, de nouveau établi le lien entre la désignation de Saad Hariri et la nature du prochain gouvernement. « Nous appelons à ce qu’elle soit techno-politique ». Jusque-là, ce terme signifiait un gouvernement qui combine experts et figures politiques, comme celui proposé par Nagib Mikati, ex-Premier ministre et actuel député de Tripoli. Dans un entretien accordé à la chaîne al-Jadeed début octobre, ce dernier avait plaidé pour un cabinet dirigé par Saad Hariri et formé de quatorze spécialistes et de six figures politiques qui seraient nommés ministres d’État sans portefeuilles. Sauf que cette fois-ci, Gebran Bassil a donné un nouveau sens à ce terme : selon lui, un gouvernement techno-politique est un gouvernement qui jouirait de l’appui des protagonistes, comme c’est le cas du cabinet sortant de Hassane Diab.

Alain Aoun, député CPL de Baabda, explique à L’OLJ que « Gebran Bassil s’est empressé de définir clairement la notion de cabinet techno-politique, dans une volonté d’émettre des signes positifs en direction de M. Hariri ». « La rencontre du bloc du Liban fort avec le Premier ministre désigné était positive. La page du dernier conflit a été tournée », ajoute M. Aoun, se félicitant du fait que tout le monde est conscient de l’urgence de former un cabinet rapidement. Il reste que le chef du CPL n’a pas manqué d’imposer quelques conditions au Premier ministre désigné. Il a en effet plaidé pour le respect de critères unifiés dans la phase de négociations. Une demande que Saad Hariri entend satisfaire, selon Samir Jisr, député (Futur) de Tripoli, interrogé par l’agence al-Markaziya. En attendant de voir comment ce vent d’optimisme se traduira en actes, la mission du Premier ministre désigné commence officiellement aujourd’hui par une visite au palais présidentiel de Baabda.

Contrairement à ce qu’était le cas avant la nomination du Premier ministre désigné, Saad Hariri, l’écrasante majorité des protagonistes, notamment le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, se sont efforcés hier de distiller une ambiance positive qui laisserait croire que le gouvernement Hariri IV verra le jour rapidement. C’est ce qui ressort des prises de position des divers...

commentaires (3)

FRANCHEMENT À VOIR CES DEUX LÀ SUR CETTE PHOTO, ÇA TE DONNE ENVIE DE LIRE CET ARTICLE ? QUEL PERTE DU TEMPS. C'EST TRISTE

Gebran Eid

13 h 46, le 24 octobre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • FRANCHEMENT À VOIR CES DEUX LÀ SUR CETTE PHOTO, ÇA TE DONNE ENVIE DE LIRE CET ARTICLE ? QUEL PERTE DU TEMPS. C'EST TRISTE

    Gebran Eid

    13 h 46, le 24 octobre 2020

  • LA PYTHIE PREVOIT UN BORDEL A L,IMAGE DE TOUS LES PRECEDENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 57, le 24 octobre 2020

  • bassil jomblate blanc bonnet bonnet blanc , le bateau suit le vent sans conviction en sachant hariri ou un autre ca ne changera pas le probleme . plus nul que moi tu meurs, 3 fois PM les choses sont allées de pire en pire et je ne vois pas que cette fois ca changera quelque chose. à voir

    youssef barada

    01 h 09, le 24 octobre 2020

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