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Économie - Finance

Limites sur les retraits en livres : les commerçants s’attendent à être totalement rassurés aujourd’hui

Limites sur les retraits en livres : les commerçants s’attendent à être totalement rassurés aujourd’hui

Un homme tenant une liasse de livres libanaises, le 1er octobre 2020, dans un bureau de change à Beyrouth. Mohamed Azakir/Reuters

L’Association des banques du Liban (ABL) et la Banque du Liban (BDL) ont peut-être mis fin vendredi à la polémique concernant les nouvelles limitations de retraits en livres libanaises mises en œuvre par la première en réaction à une décision prise il y a une dizaine de jours par la seconde pour tenter de réduire la masse monétaire sur le marché. L’ABL a en effet annoncé vendredi soir qu’un accord avait été trouvé pour que les plafonds de retraits en livres des déposants – ménages et entreprises – ne soient pas réduits. Une annonce saluée par les organisations représentant les commerçants qui avaient haussé le ton au cours de la semaine. Ces derniers préfèrent cependant rester prudents, et une « réunion d’urgence » rassemblant les acteurs économiques du secteur privé se tiendra aujourd’hui à 15h au siège de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban.

« Suite à l’accord annoncé vendredi soir entre l’ABL et la BDL, les banques seront en principe en mesure de maintenir les plafonds de retraits de livres en espèces à des niveaux proches de ce qui était en vigueur jusque-là. Mais nous attendons lundi (aujourd’hui) pour voir si tout se passe comme attendu », a indiqué à L’Orient-Le Jour ce week-end le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas. Ce dernier est également secrétaire général de l’association patronale des organismes économiques. L’ACB fait partie des organisations qui sont montées au créneau pour dénoncer les effets négatifs de toute mesure réduisant les plafonds de liquidités en livres imposées aux entreprises et aux ménages du pays. Contactée, une source bancaire a indiqué qu’il y aurait effectivement un « retour à la normale », même si rien n’avait encore été officiellement annoncé en interne au sein de l’établissement où elle travaille.

Quelles répercussions concrètes ?
Également mobilisé toute la semaine dernière pour appuyer la position de sa filière, le président du syndicat des propriétaires de supermarché, Nabil Fahd, a tenu un discours similaire. « Nous verrons quelles sont les répercussions concrètes de l’accord annoncé dès l’ouverture des banques lundi (aujourd’hui). La problématique pour notre filière est simple : nos fournisseurs ont besoin de liquidités pour continuer à importer. Compte tenu des restrictions bancaires en vigueur au Liban, si leurs banques ne leur en garantissent pas suffisamment, ils vont devoir tout encaisser en espèces, ce qui nous obligera à refuser à nos clients tout autre moyen de paiement », explique-t-il. Nabil Fahd rappelle en outre que sa filière entre dans la catégorie des commerces les plus équipés en matière de terminaux de paiement. « Or, ce n’est pas le cas de beaucoup de petits commerces », souligne-t-il, estimant que la BDL et les banques auraient d’abord dû commencer par augmenter le nombre de terminaux en amont et encourager de façon plus proactive les Libanais à privilégier les paiements par carte. Pour rappel, plus de la moitié de la population libanaise en âge d’avoir un compte en banque n’en possède pas, selon une étude de la Banque mondiale (« Global Findex 2017 »).

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Sauf surprise, cette polémique concernant la circulation des livres pourrait donc se refermer, une (toute relative) bonne nouvelle, alors qu’aucune solution n’a été trouvée face à l’effondrement de la livre, à la crise de liquidités en dollars et aux restrictions imposées depuis plus d’un an sur les opérations bancaires à partir de comptes en devises.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la contestation du 17 octobre, la BDL avait reconnu avoir indirectement limité les quantités de livres qu’elle distribue habituellement aux banques, après que plusieurs informations ont filtré sur ce sujet depuis les coulisses du secteur. Elle s’était cependant défendue d’être intervenue sur les plafonds des retraits que celles-ci accordent à leurs clients.

Une entente sur les coûts
Dans les faits, la BDL avait en réalité réduit les plafonds de liquidités en livres que les banques peuvent retirer de leurs comptes courant à la Banque centrale, sans occasionner de pertes. Pour tous les montants dépassant ces plafonds, les banques devaient alors les prélever sur les comptes bloqués qu’elles détiennent à la BDL en renonçant au passage aux rémunérations (sur les intérêts à long terme) qu’elles en encaissent. Une opération qui n’est soumise à aucune limite, mais que les banques avaient dénoncée alors que leurs sources de revenus ont été drastiquement réduites suite à la crise de confiance qui frappe le secteur. Selon une source à l’ABL, c’est principalement sur ce coût que les deux parties se sont entendues, la BDL ayant accepté de le réduire à une fraction des intérêts perdus. « Les banques ont accepté ce compromis et la situation va effectivement redevenir quasi normale », a conclu la source sans plus de précisions sur les éventuels coûts qui pourraient être répercutés sur les déposants.

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Le pays est en effet dans une situation assez inédite, avec plusieurs taux de change dollar/livre qui coexistent (la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar ; le taux de 3 900 LL/$ appliqué aux agents de change et à certaines opérations de retrait à partir de comptes en devises (circulaire n° 151); et le taux du marché noir, qui flotte actuellement autour de 8 000 LL/$. En raison des restrictions bancaires, les commerçants doivent acheter des dollars auprès de changeurs, agréés ou non, où l’essentiel des transactions se fait en principe en espèces.

Le 9 octobre, la BDL, souhaitant réduire une masse monétaire en livres qui a littéralement explosé (+ 270 % à fin juillet à plus de 19 000 milliards) depuis le début de la crise et alimente la spéculation sur le marché noir, a publié la circulaire n° 573 qui impacte également ce domaine. Le texte impose en effet aux importateurs qui achètent des dollars à la BDL au taux officiel, dans le cadre de ses mécanismes de subvention aux importations, de lui ramener leurs livres en espèces, alors qu’ils pouvaient jusqu’à présent les transférer à partir de leurs comptes bancaires.

L’Association des banques du Liban (ABL) et la Banque du Liban (BDL) ont peut-être mis fin vendredi à la polémique concernant les nouvelles limitations de retraits en livres libanaises mises en œuvre par la première en réaction à une décision prise il y a une dizaine de jours par la seconde pour tenter de réduire la masse monétaire sur le marché. L’ABL a en effet annoncé vendredi...

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Et voilà leur jeux macabres. On menace de tout bloquer et de priver les citoyens de tout centimes pour cause de faillite, puis on donne des miettes et le peuple se réjouit de les avoir alors qu’il ne s’agit de rien d’autre que de leur argent bloqué illégalement dont les vendus disposent comme ils veulent et de temps en temps daignent jeter quelques menus fretins aux ayants droit pour calmer leur colère et acheter leur dignité. Et le peuple se réjouit. Tout comme pour tous leurs droits réquisitionnés et qu’on leur donne par petite dose. Quelques heures d’électricité, un peu d’eau, un peu de pain, un peu de viande bientôt luxe des privilégiés une justice à la carte et des armes à foison ainsi que des explosions simulés en accidents et des morts en veux tu en voilà et pour finir un gouvernement de vendus qui spolie notre souveraineté et notre vie et le peuple continue de se réjouir d’être encore en vie et de pouvoir bénéficier un jour d’un gouvernement quelque soit ses motivations ou son but. Voilà leur jeu innommable.

Sissi zayyat

12 h 38, le 19 octobre 2020

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Commentaires (1)

  • Et voilà leur jeux macabres. On menace de tout bloquer et de priver les citoyens de tout centimes pour cause de faillite, puis on donne des miettes et le peuple se réjouit de les avoir alors qu’il ne s’agit de rien d’autre que de leur argent bloqué illégalement dont les vendus disposent comme ils veulent et de temps en temps daignent jeter quelques menus fretins aux ayants droit pour calmer leur colère et acheter leur dignité. Et le peuple se réjouit. Tout comme pour tous leurs droits réquisitionnés et qu’on leur donne par petite dose. Quelques heures d’électricité, un peu d’eau, un peu de pain, un peu de viande bientôt luxe des privilégiés une justice à la carte et des armes à foison ainsi que des explosions simulés en accidents et des morts en veux tu en voilà et pour finir un gouvernement de vendus qui spolie notre souveraineté et notre vie et le peuple continue de se réjouir d’être encore en vie et de pouvoir bénéficier un jour d’un gouvernement quelque soit ses motivations ou son but. Voilà leur jeu innommable.

    Sissi zayyat

    12 h 38, le 19 octobre 2020

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