Un nouveau bouclage relativement respecté, 1.056 nouveaux cas en 24h

Au premier jour d'un nouveau bouclage d'une semaine de près de 170 localités pour lutter contre la propagation du coronavirus, le Liban a enregistré 1.056 contaminations au Covid-19 (10 cas en provenance de l'étranger) et sept décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Le nombre de cas cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban s'élève désormais à 54.624, dont 466 décès. Au total, 23.941 patients se sont rétablis, alors que 642 personnes sont encore hospitalisées, dont 185 en soins intensifs.

Le ministère de l'Intérieur a décidé dimanche de boucler totalement, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au lundi 19 octobre à six heures du matin, 169 localités, dont environ 80 étaient déjà confinées en vertu d'une précédente décision ministérielle. Les habitants de ces localités sont appelés à rester chez eux, à ne pas circuler ou se mélanger avec d'autres personnes et à porter le masque lorsqu'ils sont obligés de sortir. Toutes les institutions publiques et sociétés privées de ces villes et villages doivent fermer leurs portes durant cette période. Tous les événements sociaux, les fêtes et les rassemblements sont interdits. Les autorités civiles coordonneront avec les autorités religieuses afin d'annuler les cérémonies et autres événements religieux. La décision de lever le bouclage de ces localités, disséminées sur l'ensemble du territoire, sera prise en fonction des résultats des tests de dépistage, de la baisse du nombre de personnes contaminées et du respect des mesures barrières par les habitants de ces localités.

Fahmi se justifie
Ce nouveau bouclage, tout comme le précédent, était relativement respecté lundi. Se défendant d'avoir pris des décisions "arbitraires" à la suite de plusieurs critiques lancées contre lui par des élus locaux, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a rappelé aujourd'hui que sa décision de boucler les localités "se base sur les recommandations de la commission de suivi des mesures contre le coronavirus". Le ministre ajoute que son administration est "uniquement chargée d'appliquer les décisions relatives à la santé publique sans nulle autre motivation". Il rappelle dans ce cadre qu'aucun président de conseil municipal n'est habilité à émettre des décisions contraires à celles du ministère de l'Intérieur.

Signe du non respect de ces mesures dans certaines régions, notre correspondante Sarah Abdallah rapporte que les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont procédé à la fermeture de plusieurs commerces à Bar Elias (Békaa), qui violaient les règlements en vigueur.

Scénario espagnol
De son côté, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a estimé que "la fermeture dans des zones vitales pourrait s'avérer être un facteur positif pour limiter la propagation du coronavirus". Il a également affirmé que "nous connaissons un scénario similaire à celui de l'Espagne, sur le plan des contaminations, mais pas sur le plan des décès".

Sur le plan national, le couvre-feu quotidien d'une heure du matin à six heures du matin est maintenu, hormis pour les voyageurs allant ou venant de l'aéroport de Beyrouth. Les bars, les boîtes de nuit et les parcs d'attraction sont fermés "jusqu'à nouvel ordre" sur l'ensemble du territoire. Quant aux écoles, elles ont rouvert leurs portes aujourd'hui pour le premier jour de la rentrée des classes de troisième, première et terminale. Mais seuls les établissements situés dans les localités non bouclées sont autorisés à ouvrir, ce qui fait craindre un taux élevé d'absentéisme.

Dans le Sud, notre correspondant Mountasser Abdallah rapporte que la rentrée s'est bel et bien déroulée, même si partiellement et selon l'enseignement hybride, dans les écoles publiques de Saïda. Les élèves du brevet et des classes de première et terminale ont dû respecter les mesures de prévention mises en place aux entrées des établissements. Le taux de présence s'élevait à 75%.