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Société - Coronavirus au Liban

Fermetures des boîtes de nuits et bars et rentrée scolaire progressive le 12 octobre recommandées

Le pays enregistre 1.367 cas et six décès au cours des dernières 24 heures.

Fermetures des boîtes de nuits et bars et rentrée scolaire progressive le 12 octobre recommandées

Des clients dans un restaurant à Kaslik, dans le Kesrouan, le 2 octobre 2020, alors que l'inquiétude face à la propagation du coronavirus se poursuit. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Alors que la propagation du coronavirus au Liban ne connaît pas de répit, la commission de suivi des mesures de protection contre le Covid-19 a émis une série de recommandations pour tenter de juguler la circulation du virus. Parmi ces principales recommandations, la fermeture de tous les bars et boîtes de nuits jusqu'à nouvel ordre, ainsi qu'une rentrée scolaire progressive à partir du 12 octobre.

A l'issue de sa réunion mercredi au Grand Sérail, sous la présidence du Premier ministre sortant Hassane Diab, la commission a ainsi formulé les recommandations suivantes :

- Le début de l'année scolaire de 2020-2021 à travers l'enseignement hybride (en présentiel et à distance), partiel et progressif, à partir du 12 octobre pour les classes de troisième (brevet), première et terminale au sein de l'enseignement académique et leur équivalent au sein de l'enseignement technique. Le reste des classes rentrera progressivement en fonction d'un programme mis en place par le ministère de l'Education, deux semaines après la rentrée du 12 octobre, également à travers l'enseignement hybride. La commission recommande toutefois la fermeture des établissements éducatifs dans les localités où un record des cas quotidiens sera enregistré, selon des critères qui seront définis par le ministère de l'Intérieur. 

La fermeture de toutes les boîtes de nuit et bars, jusqu'à nouvel ordre, en fonction de l'évolution de la pandémie. 

- L'abrogation de la circulaire du ministère des Travaux publics et des Transports datée du 21 septembre 2020 en annulant l'article 4 de l'alinéa 2 selon lequel tous les voyageurs en provenance d'Irak, à l'exception des Libanais et des étrangers résidant au Liban, doivent avoir une réservation d'hôtel pour une durée de trois jours, payée en avance dans l'un des hôtels accrédités par l'Etat. Les personnes provenant d'Irak devraient ainsi être suivies par des équipes du ministère de la Santé, en collaboration avec le ministère libanais des Affaires étrangères et l'ambassade d'Irak au Liban.

- L'activation de la plateforme IMPACT par le ministère de la Santé en coopération avec le ministère de l'Intérieur, pour le suivi des cas positifs et généralisation de son utilisation dans le cadre des tests de dépistage PCR. 

- La détermination de manière hebdomadaire des localités enregistrant des records de contaminations quotidiens afin de les isoler durant une semaine. Seraient exemptés des mesures de fermetures les services suivants : les commerces alimentaires, les boulangeries, les magasins de fruits et légumes, les commerces de production et vente de volailles, les abattoirs, les boucheries et les fermes. Dans le secteur industriel, devraient être exemptées les cimenteries, les usines de production de verre, les usines agroalimentaires et celles de production de produits désinfectants. Les sociétés de distribution de gaz et d'hydrocarbures devraient également être exemptées de fermeture, ainsi que celles de distribution de médicaments, notamment par service de livraison urgente. Enfin, la société Câbles du Liban fait partie de ces exceptions.

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L’évolution de la pandémie au Liban divise les spécialistes

- Le ministère du Travail devrait informer toutes les entreprises publiques et privées de ne pas prendre de mesures administratives ou disciplinaires contre les employés qui résident dans les localités isolées et qui s'absentent de leur lieu de travail, et ce durant toute la période de fermeture de ces villes et villages.

- Tous les médias devraient coopérer en vue de mettre un place un plan de sensibilisation contre les dangers du coronavirus, en coordination avec les organisations civiles et les personnalités religieuses.

Bilan du jour
Ces recommandations interviennent alors que le pays a enregistré 1.367 contaminations au Covid-19 (dont 5 en provenance de l'étranger) et six décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan publié jeudi par le ministère de la Santé. Le nombre de cas cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban est désormais de 49.744, dont 439 décès. Au total, 21.625 patients se sont rétablis, alors que 640 personnes sont encore hospitalisées, dont 171 en soins intensifs.

Dans une énième tentative de juguler la propagation du virus, les autorités ont décrété la fermeture de 111 localités à travers le pays, entre le 4 et le 12 octobre, mais cette mesure divise les spécialistes et son respect est clairement mitigé sur le terrain, certaines localités se conformant à ces mesures, alors que d'autres les ignorent. La circulation rapide du virus fait également craindre l'implosion du système sanitaire libanais, déjà éprouvé par une grave crise économique et financière depuis un an, et fortement secoué par la double explosion du 4 août au port de Beyrouth, la déflagration ayant détruit ou endommagé plusieurs hôpitaux. Dans ce contexte, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé mercredi un plan en trois étapes pour améliorer la capacité des hôpitaux publics, alors que les experts tirent la sonnette d'alarme depuis des mois, le coronavirus étant apparu au Liban dès fin février.

"Des concessions"
Dans un entretien à la chaîne locale LBCI, la conseillère du Premier ministre sortant Hassane Diab pour les affaires de santé, Petra Khoury, qui préside la commission nationale chargée de la lutte contre le Covid-19, a souligné qu'"au moins une semaine" était nécessaire pour d'évaluer l'efficacité du bouclage localisé. "Nous allons évaluer demain la situation", a-t-elle annoncé. "La question de la gestion de la pandémie dans les écoles relève d'une responsabilité partagée entre les parents et les établissements", a-t-elle par ailleurs souligné, indiquant que les autorités sanitaires ont demandé au ministère de l'Education de réclamer aux écoles du pays de mettre en place un système de suivi de la situation, au moyen de formulaires à remplir. La responsable a par ailleurs estimé que les problèmes rencontrés par le secteur sanitaire sont "chroniques", appelant les hôpitaux privés à "faire un peu de concessions afin de sauver des vies".

De son côté, le syndicat des hôpitaux du Liban a rejeté les accusations "lancées dans les médias et par les responsables", selon lesquelles les hôpitaux privés sont "les seuls responsables du manque de lits pour les patients souffrant du coronavirus". Il a notamment souligné que les montants dus par le ministère des Finances aux hôpitaux privés pour couvrir les frais de traitement des personnes ayant contracté le virus s'élèvent à 900 milliards de livres libanaises, dont seuls 200 milliards ont été versés par l'Etat. Les quelque 700 milliards de livres de déficit viennent donc s'ajouter aux autres arriérés de paiement dus par les autorités pour couvrir notamment les soins de santé des militaires et forces de l'ordre pour l'année 2019. Le syndicat, réuni sous la présidence de Sleimane Haroun, a par ailleurs souligné l'impossibilité pour de nombreux établissements de créer une unité coronavirus séparée "selon les critères établis" par les autorités sanitaires, en raison notamment de l'architecture des bâtiments, en l'absence de fonds nécessaires pour l'achat d'équipement et de personnel. "400 lits sont disponibles pour les malades du Covid-19 dans les hôpitaux privés, dont 100 en soins intensifs, ce qui correspond à peu près aux disponibilités dans le secteur public", ajoute le communiqué.

"Le pic a été atteint en été"
Commentant la situation des hôpitaux, Hamad Hassan a une nouvelle fois critiqué jeudi certains établissements sans les nommer. Il a ensuite affirmé que le ministère a "trouvé une solution pour payer les factures qui leur sont dues. Mais les hôpitaux doivent consentir des sacrifices durant cette période". Et de défendre le bilan du portefeuille qu'il dirige : "Le ministère de la Santé assume pleinement ses responsabilités, mais on lui en assigne certaines qui ne relèvent pas de ses compétences, tel que le suivi de l'isolement des personnes contaminées par le coronavirus". "Nous faisons de la résistance à mains nues, en espérant que les citoyens respectent (les mesures en place) et réalisent qu'il y a danger. Nous nous approchons du scénario italien, mais la différence est que chez nous, le pic (de la pandémie) a été atteint en été". Hamad Hassan a en outre rappelé que "90% des personnes contaminées ne présentent pas de symptômes et que 10% d'entre eux nécessitent d'être hospitalisés, dont 3 à 4% doivent être admis en soins intensifs". "Je compte sur la réussite de ces deux semaines de fermeture partielle, en espérant que des lits supplémentaires soient assurés dans les hôpitaux et que la propagation du virus soit contenue au sein des localités", a-t-il ajouté.

Sur le plan de la menace de pénurie de médicaments qui plane sur le pays, suscitant les craintes des usagers libanais, le ministre sortant de la Santé a reconnu que "plusieurs types de médicaments sont introuvables dans les pharmacies, mais se trouvent dans les dépôts. Le président du syndicat des pharmaciens m'a informé que les médicaments sont assurés pour les trois prochains mois". "Les gens doivent acheter uniquement ce dont ils ont besoin", a demandé le ministre, alors que de nombreux clients constituent des réserves chez eux par crainte d'une prochaine rupture des stocks.

Alors que la propagation du coronavirus au Liban ne connaît pas de répit, la commission de suivi des mesures de protection contre le Covid-19 a émis une série de recommandations pour tenter de juguler la circulation du virus. Parmi ces principales recommandations, la fermeture de tous les bars et boîtes de nuits jusqu'à nouvel ordre, ainsi qu'une rentrée scolaire progressive à...

commentaires (3)

Fermeture des boîtes de nuit, etc. exigée car promiscuité contraire aux mesures de prévention. Mais, étonnante, l'idée de fermeture totale que certains évoquent, qui est refusée totalement, car il y a des régions vastes du pays où les gens appliquent les mesures et sont dans les zones vertes. Alors, pour ceux là, prière de vous taire.

Esber

22 h 58, le 08 octobre 2020

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Commentaires (3)

  • Fermeture des boîtes de nuit, etc. exigée car promiscuité contraire aux mesures de prévention. Mais, étonnante, l'idée de fermeture totale que certains évoquent, qui est refusée totalement, car il y a des régions vastes du pays où les gens appliquent les mesures et sont dans les zones vertes. Alors, pour ceux là, prière de vous taire.

    Esber

    22 h 58, le 08 octobre 2020

  • ET LES PROMENADES SUR LES CORNICHES AU BORD DE LA MER, SURTOUT A TRIPOLI ET MINA, LES UNS SUR LES AUTRES ET SANS MASQUE NI DISTANCIATION SE POURSUIVENT. LE M,ENFOUTISME DES CITOYENS N,A D,EGAL QUE L,IRRESPONSABILITE ET L,INCOMPETENCE DES RESPONSABLES DE L,ETAT... DU PLUS GRAND AU PLUS PETIT... MAIS QUEL ETAT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 30, le 08 octobre 2020

  • Il suffit de voir la photo en tête de l'article...pour constater une fois de plus l'incorrigible j'menfoutisme de certains Libanais et leur indiscipline légendaire, pour comprendre pourquoi le nombre de contaminations au Coronavirus explose... - Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 13, le 08 octobre 2020

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