La crise des carburants qui sévit au Liban depuis plusieurs semaines, faisant planer le spectre d'une pénurie et d'une hausse des prix, continuait mardi d'alimenter la crainte et la colère des Libanais qui souffrent de la situation économique et financière.
Cette crainte d'une pénurie et d'une hausse massive des prix des carburants s'est installée en raison de plusieurs facteurs, dont l’arrêt possible des subventions mises en place par la Banque du Liban (BDL), une mesure financée via ses réserves en devises et censée limiter l’inflation sur ce produit. Le marché libanais subit également le contrecoup de la contrebande à destination de la Syrie, dont le régime est lourdement sanctionné par les États-Unis notamment.
"Nous allons vers des jours difficiles"
Dans la matinée, une poignée de contestataires sont entrés dans les locaux de la Direction générale du pétrole, relevant du ministère de l’Énergie, pour protester contre le rationnement de la distribution des carburants, l'éventuelle levée des subventions et la contrebande vers la Syrie. Des images de télévision ont montré une discussion houleuse entre ces protestataires et la directrice générale du Pétrole, Aurore Feghali, dont ils contestent la légitimité. Mme Feghali est poursuivie dans le cadre du dossier du fuel frelaté livré à Electricité du Liban. "Nous allons vers des jours difficiles et je comprends la douleur des gens", a-t-elle déclaré.
Sur le terrain, les stations-service de Nabatiyé et ses environs, au Liban-Sud, ont fermé leurs portes ce matin, affirmant ne pas avoir reçu les livraisons d'hydrocarbures nécessaires de la part des distributeurs, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). De longues files d'attente se sont formées devant les entrées de ces stations, avant que les automobilistes ne réalisent cette fermeture soudaine. Certains d'entre eux ont imploré les autorités ministérielles d'intervenir.
Ces scènes sont devenues fréquentes dans un Liban qui ne cesse de s'enfoncer depuis un an dans la pire crise de son histoire moderne. Face à l'effondrement de la livre libanaise, l'achat du fuel en dollars occasionne de grandes pertes pour les distributeurs, qui se répercutent sur l'approvisionnement des stations.
La situation est relativement plus positive à Baalbeck et sa région (Békaa), où les files d'attente se sont réduites, selon l'Ani, dans les stations-service qui, néanmoins, n'appliquent pas la tarification officielle pour le mazout. Fixé à 23.500 LL, le bidon d'essence est affiché au prix de 30.000 LL dans la plupart des stations de la région.
Dans ce contexte, la fédération des chauffeurs de taxi et de vans ont mis en garde contre une éventuelle hausse des prix du carburant "sans trouver une alternative" de compensation pour les transporteurs publics. Lundi, les syndicats avaient prévenu d'une éventuelle levée des subventions des produits de première nécessité, dont le carburant, qui pourrait provoquer "une explosion sociale".
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C'est devant l'ambassade assadienne et pour dénoncer ouvertement le pillage du mazout pratiqué par le Hezbollah pour alimenter l'homme malade assadien pour le compte de l'Iran en concurrence avec la Russie qu'il faut manifester. Dénoncer de simples exécutants plutôt que les vraies têtes ne fait que le jeu de ces dernières. Confrontons le Hezbollah en face mais pas par là où il s'y attend: combat contre Israël, 1559, armes illégales, mais là où ça lui fait le plus mal et où ça met en évidence qu'il n'est qu'un pion au service des puissances étrangères ennemies du Liban.
Citoyen libanais
08 h 12, le 07 octobre 2020