Lors de la réunion hier de la commission parlementaire des Finances et du Budget, présidée par Ibrahim Kanaan, le ministre sortant des Finances Ghazi Wazni a annoncé que le cabinet Alvarez & Marsal, dont le contrat a été signé par le gouvernement sortant de Hassane Diab le 1er septembre dernier, a commencé à entreprendre l’audit juricomptable (forensic auditing) des comptes de la Banque du Liban (BDL). Cet audit vise à retracer l’historique des transactions de manière à pouvoir collecter suffisamment d’éléments pour comprendre d’où proviennent exactement les pertes de la BDL et à qui elles ont bénéficié. Tandis que le Liban subit depuis un an une crise économique et de liquidités, plusieurs personnalités sont soupçonnées d’avoir transféré de gros montants à l’étranger. Deux autres cabinets ont été également mandatés : KPMG (pour l’aspect comptable) et Oliver Wyman (spécialiste des banques centrales). Alvarez & Marsal est, quant à lui, plutôt spécialiste des restructurations.Ghazi Wazni a également déclaré qu’une délégation de Alvarez & Marsal est actuellement au Liban pour une durée de cinq jours et qu’elle devra rencontrer plusieurs représentants du ministère des Finances, ainsi que le gouverneur de la BDL, Riad Salamé. Le cabinet devrait rendre son rapport préliminaire « dans les 10 prochaines semaines », selon le ministre. Ce dernier a aussi souligné que Riad Salamé va coopérer avec le cabinet « conformément aux lois en vigueur », tout en rappelant que le secret bancaire pourrait créer des « obstacles » dans la réalisation de l’audit. Il pourrait notamment ne pas lui permettre d’obtenir toutes les informations nécessaires pour mener à bien sa mission.
Loi de contrôle des capitaux
Ibrahim Kanaan a, lui, annoncé que le Fonds monétaire international (FMI) suit de près l’avancement de cet audit, qui était une des conditions pour l’obtention de l’aide financière demandée par le Liban en mai. Mais les négociations, suspendues, n’ont pas abouti, en l’absence de mise en œuvre des réformes requises et en raison de la présentation au FMI de deux estimations différentes des pertes. Le gouvernement sortant les a chiffrées à 275 000 milliards de livres, un chiffre rejeté par la BDL et les banques, qui n’ont toutefois pas officiellement avancé de chiffre. Le député a insisté pour que le nouveau gouvernement – qui ne semble pas devoir être formé prochainement, alors que la date des consultations parlementaires contraignantes n’a même pas été fixée – entreprenne les négociations avec le Fonds en étant « une seule équipe et non deux ».
Concernant les réformes, le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget a promis une étude sur la loi de contrôle des capitaux (une autre exigence de la part du FMI), en prenant en considération les remarques du secteur bancaire (banques et BDL), ainsi que les associations de déposants, qui subissent depuis un an des restrictions bancaires unilatérales et illégales. Une prochaine réunion se tiendra jeudi prochain, selon lui.
si ces braves gens sont vraiment sincères, ils peuvent faire une proposition de loi levant ce secret bancaire pour le temps de l'enquête. malheureusement, la mafia est plus puissante qu'eux .... personne n'osera toucher les gros bonnets.... les millions de dollars pour payer cet organisme , seront perdus, pour rien et ce ne sera la faute de personne..... puisque le secret sera bien gardé, contrairement à nos économies.....
22 h 55, le 06 octobre 2020