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Politique - Crise

Raï : Après la récusation d'Adib, le pays est désormais face à de multiples dangers

Saad Hariri affirme qu'il n'est pas candidat pour la formation du prochain gouvernement.

Raï : Après la récusation d'Adib, le pays est désormais face à de multiples dangers

Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, lors d'une allocution au palais de Baabda le 15 juillet 2020. Photo d'archives Dalati et Nohra

Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a affirmé dimanche que le Liban se trouvait désormais face à de "multiples dangers" au lendemain de la récusation du Premier ministre désigné Moustapha Adib, chargé de former un gouvernement destiné à sauver le pays d'une des pires crises économiques de son histoire, près de deux mois après l'explosion au port de Beyrouth.

Le 1er septembre, les partis politiques libanais s'étaient engagés lors de la visite du président français Emmanuel Macron à faciliter la formation d'un cabinet "de mission" composé de ministres "compétents" et "indépendants", dans un délai de deux semaines pour sortir le pays du marasme économique. Nommé le 31 août, M. Adib s'était engagé en faveur de réformes réclamées par la communauté internationale pour débloquer des milliards de dollars d'aide. Ses efforts ont toutefois été entravés par les revendications du Hezbollah et son allié Amal, dirigé par le chef du Parlement Nabih Berri, qui réclamaient le portefeuille des Finances.

M. Macron doit s'exprimer dans la soirée lors d'une conférence de presse sur la situation politique au Liban, selon la présidence française. Sur sa page Facebook, le président français invite les internautes à lui poser des questions, promettant qu'il répondra en direct.

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"Avec la récusation de M. Adib,  le pays fait désormais face à de multiples dangers, dont notamment l'absence d'un gouvernement pilotant l'opération de sauvetage du pays, participant aux conférences internationales et discutant avec le Fonds monétaire international", a déclaré Mgr Raï dans son homélie dominicale. "Au-delà de cela, cette récusation déçoit les attentes des citoyens, particulièrement les jeunes qui ont misé sur un début de changement au sein de la classe politique à travers un nouveau cabinet avec des visages prometteurs. La crise nationale et gouvernementale s'est aggravée, comme si on avait été soumis à un veto qui n'existe ni dans la Constitution, ni dans le Pacte national", a-t-il ajouté.

"De par notre attachement à la Constitution et au Pacte national, nous appelons à ce qu'aucun portefeuille ministériel ne soit définitivement réservé à un camp, formation politique, communauté ou confession, et appliquer la règle de la rotation démocratique (...) Aucun nouvel usage ne peut être imposé sans un consensus", a souligné le patriarche. Et de poursuivre : "L’efficacité de toute composante du pays passe par son interaction avec les autres, pas en leur imposant leur force. Notre rôle ensemble est plus fort que le rôle de chacun tout seul (...) Quelles que soient les divergences entre les Libanais, le dialogue doit être plus fort que tout, et la volonté de vire ensemble doit rester la plus forte".

Hariri "pas candidat"
Dans la matinée, le président Michel Aoun, fortement critiqué par la rue, a affirmé qu'il respectera jusqu'au bout les termes de son serment qu'il a prêté lors de son investiture à la présidence de la République en 2016. Samedi, le chef de l'État avait accepté la décision de Moustapha Adib de se récuser, affirmant qu'il prendra "les mesures nécessaires prévues par la Constitution".

De son côté, le Premier ministre sortant Hassane Diab a appelé dans la journée "les forces politiques à accélérer la formation d'un gouvernement capable de résoudre les problèmes auxquels le Liban est confronté".

Par ailleurs, le leader du courant du Futur, l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri, a affirmé qu'il n'était pas candidat pour la formation du prochain gouvernement, réitérant son soutien à l'initiative Macron, "la dernière chance d'enrayer l’effondrement du Liban".

En outre, le mufti de la République, Abdellatif Deriane, a estimé que la récusation de M. Adib était une "grande perte". "Le Liban est régi par l'entente et l'équilibre", a-t-il ajouté.

Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a affirmé dimanche que le Liban se trouvait désormais face à de "multiples dangers" au lendemain de la récusation du Premier ministre désigné Moustapha Adib, chargé de former un gouvernement destiné à sauver le pays d'une des pires crises économiques de son histoire, près de deux mois après l'explosion au port de Beyrouth.Le 1er septembre, les...

commentaires (5)

Quand on est surarmé on utilise le forcing et on a point besoin d'un veto. Le veto qui se pratique rarement entre partenaires civilisés, pour éviter des décisions dangereuses.

DAMMOUS Hanna

15 h 52, le 27 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Quand on est surarmé on utilise le forcing et on a point besoin d'un veto. Le veto qui se pratique rarement entre partenaires civilisés, pour éviter des décisions dangereuses.

    DAMMOUS Hanna

    15 h 52, le 27 septembre 2020

  • Ce patriarche a plébiscité aoun, le CPL et ses moutons des années durant, ils leur a filé des terrains à massacrer à Nahr el Kelb pour leur "centre culturel"; il ne s'est réveillé qu'après sa visite au Vatican, il peut se rendormir avant la chute finale....

    Christine KHALIL

    13 h 48, le 27 septembre 2020

  • IL VA PRENDRE LES MESURES NECESSAIRES PREVUES PAR LA CONSTITUTION... COMMENCEZ PAR DESARMER TOUTES LES MILICES. C,EST UN DES ARTICLES DE LA CONSTITUTION QUE VOUS AVEZ VIOLEE EN COMPLICITE AVEC LES MERCENAIRES IRANIENS TANT DE FOIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 58, le 27 septembre 2020

  • Le Liban est très mal parti, tant les composantes politiques se soucient peu de ce que vous demandez et qui est du simple bon sens de bien vivre ensemble. Malheureusement les partis politiques en général et deux d'entres eux en particuliers travaillent pour des agendas qui ne concernent pas le Liban ni de près ni de loin. Quand à notre président qui veut nous faire croire qu'il va respecter son serment jusqu'au bout de son mandat ... s'il le fais comme il l'a fait jusqu'à maintenant en le piétinant, il est temps qu'il dégage.

    Zeidan

    12 h 55, le 27 septembre 2020

  • Aoun a toutes les cartes en mains pour sauver notre pays auxquelles il n’a jamais eu recours, telle que la dissolution du parlement. Il suffit de demander à Diab qui le fera volontiers et de signer cette décision qui nous débarrassera de Berry en premier lieu et des autres ensuite. Du coup un gouvernement de crise verra le jour pour appliquer les réformes sans entraves, en attendant les élections législatives pour former un nouveau parlement qui sera non, qui doit être purement et simplement formé par des libanais qui n’ont de soucis que l’intérêt du Liban point final. Si Aoun ne le sait pas il peut prendre quelques moments pour lire notre constitution, cette constitution qu’il dit avoir juré de la respecter et que les libanais attendent depuis qu’il a pris le pouvoir à la voir respectée par tous à commencer par un président de la république qui nous promet l’enfer alors qu’il a les clés du paradis.

    Sissi zayyat

    12 h 50, le 27 septembre 2020

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