Les élections législatives partielles, qui doivent être organisées après la démission de huit députés dans la foulée de la double explosion meurtrière dans le port de Beyrouth le 4 août dernier, vont être reportées après le 1er janvier 2021 après un accord entre le président, Michel Aoun, et le Premier ministre sortant, Hassane Diab. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), ce report a été décidé en raison des "circonstances actuelles" et de la pandémie de coronavirus.
Le 24 août dernier, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, avait pourtant convoqué les collèges électoraux en vue de l’organisation des élections partielles.
"5.000 encriers"
Dans l'après-midi, la présidence du Conseil a rendu public le projet de décret actant ce report qui sera examiné ultérieurement en Conseil des ministres, expliquant les raisons pour lesquelles cette décision a été prise. Ainsi, le ministère de l'Intérieur estime que la tenue d'un scrutin dans la 1ère circonscription de Beyrouth, dans laquelle Nadim Gemayel avait été élu en 2018, est rendu impossible en raison du fait que le secteur a été déclaré zone sinistrée après la double explosion meurtrière du 4 août dernier et que plusieurs écoles, utilisées habituellement comme bureaux de vote, ont été endommagées par la déflagration. Également sollicitée sur ce point, la commission de législation et de consultation au ministère de la Justice a expliqué que le fait de tenir le scrutin partout sauf à Beyrouth peut poser un problème de constitutionnalité, les élections devant être organisées le même jour. Le ministère souligne également que l'explosion a accéléré la propagation de la pandémie de coronavirus. L'Intérieur indique en outre que les personnes chargées de l'organisation du scrutin sur le terrain demande à être payées en dollars. Il indique aussi que 5.000 encriers doivent être importés, ce qui doit prendre plus de mois, et que la mobilisation des forces de sécurité pour encadrer le scrutin est difficile dans ces circonstances.
De son côté, le ministère de la Santé indique que des mesures de précaution spécifiques doivent être prises pour assurer la santé des électeurs. Pour sa part, le ministère des Finances indique qu'un budget supplémentaire doit être débloqué pour le scrutin.
Le 14 août dernier, le Parlement avait approuvé les démissions de huit élus de la Chambre, à savoir les trois députés Kataëb, Samy Gemayel, Nadim Gemayel et Elias Hankache, deux députés joumblattistes Marwan Hamadé et Henri Hélou, ainsi que Michel Moawad (ex-bloc CPL), Neemat Frem (indépendant) et Paula Yaacoubian (société civile). Ces députés font porter au pouvoir la responsabilité de la tragédie du 4 août qui a fait 192 morts, plus de 6.500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la capitale, faisant environ 300.000 sans abri. Le mouvement de contestation et plusieurs formations politiques de l'opposition au pouvoir réclament des élections législatives générales anticipées.
commentaires (3)
Il faut expliquer au grand president que la pandémie risque de durer encore quelques années. Croit il pouvoir la prendre comme nouvelle excuse pour bloquer le pays et ses institutions alors que tous les pays du monde ont pris leurs précautions et vaquent à leurs affaires pour assurer la continuité du fonctionnement de l’etat et aider leur pays à sortir de la crise économique qu’a provoqué la première vague? Il doit penser qu’il peut tout se permettre puisque, plus le pays est pauvre et plus le monde s’apitoiera sur son sort et lui donnera des milliards pour rassasier leur cupidité insatiable où rien n’est indigeste pour leur estomac de hyènes pourvu que ça soit gratuit et obtenu sans efforts.
Sissi zayyat
15 h 43, le 10 septembre 2020