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Lifestyle - Coolitude

La « mouné » en mode international

Finie l’addiction aux puzzles, à Tik Tok, à la cuisine, ou aux exercices et la relaxation qui ont explosé lors du confinement imposé pendant la pandémie de Covid-19. Les regards se portent aujourd’hui sur un nouveau loisir venu d’un autre temps : l’art de préparer ses conserves chez soi, à la manière de la « mouné » bien de chez nous.

La « mouné » en mode international

Les conserves faites à la maison, beau et bon à la fois. Photo bigstock

Est-ce l’approche de la fin de l’été liée dans la mémoire collective aux préparatifs de l’hiver ou les temps incertains que nous vivons ? Après le jardinage, c’est désormais l’agitation dans les cuisines autour du choix des bocaux hermétiques, des modes de stérilisation et des grandes marmites de préparation. En témoigne la multitude de sites en ligne, de blogs, de pages Facebook et d’ouvrages détaillant la manière idéale de conserver chez soi les denrées alimentaires. Tout y passe, de la traditionnelle sauce tomate aux viandes salées, en passant par les haricots, les betteraves, les concombres, les fruits et même les ingrédients exotiques, comme la Salsa et le Mango Chutney. Le monde semble se rappeler dans une grande vague nostalgique les étagères de nos grands-mères occupées par des rangs de bocaux colorés pleins de légumes et de confitures des quatre saisons. Ce retour aux pratiques passées s’explique par de nombreuses raisons. La blogueuse Haley Lancaster, professeure dans l’Ohio, qui vient de se lancer dans cette pratique, avance la sienne : « C’est peut-être un cliché, mais la pandémie m’a forcée à ralentir mon rythme de vie. Auparavant, je courais de meeting en meeting et soudain je n’avais plus où aller. »


Les conserves faites à la maison, beau et bon à la fois. Photo bigstock


La ruée des néophytes

Comme elle, beaucoup ont vu leur routine bouleversée, et se sont pris de passion pour cette activité, après s’être successivement transformés, durant la période de confinement, en coiffeur, pâtissier, artiste, inventeur ou encore champion de jeux de société. C’est surtout l’approche de la fin de l’été qui a suscité la vague des conserves maison, un hobby plaisant, réconfortant, économique, vu la hausse des prix des produits frais, et qui, de plus, permet d’éviter les longues visites au supermarché et l’angoisse d’être contaminé par le Covid-19. Le succès est tel que les magasins vendant le matériel nécessaire (bocaux à fermeture hermétique et produits de conservation) peinent à regarnir leurs stocks...

Marisa McClellan, auteure de plusieurs ouvrages culinaires et créatrice du blog Food in Jars, livre son explication. « Ceci prouve que les gens se sentent en insécurité. Ils ne cherchent pas uniquement à faire des confitures et des cornichons. C’est comme si, prévoyant l’arrivée de mauvais jours, ils ne devaient manquer de rien. » Elle précise que l’intérêt suscité par son blog et sa page Facebook – avec les échanges de photos, de conseils et de secrets de réussite – ne fait que grimper.

On « conserve » en temps cruciaux

Le processus des conserves familiales, qui existe au Liban depuis des siècles, surtout dans les villages et les montagnes, a débuté en Europe et en Amérique au XVIIIe siècle et a pris de l’ampleur avant l’ industrialisation. Au pays de l’Oncle Sam, il a connu un véritable boom durant la Seconde Guerre mondiale quand les Américains ont été poussés à cultiver les Victory Gardens (les jardins de la victoire) et au slogan Can what you can (conservez ce que vous pouvez conserver). Cette ardeur a décliné à la fin des années 40 avec l’apparition de l’industrie des conserves et la technologie de la congélation. Elle a réapparu avec le mouvement contre-culturel des années 60 puis a de nouveau disparu dans les années 70. Paula Johnson, curatrice du département alimentaire du Smithsonian’s National Museum of American History, souligne à ce sujet : « Dans les moments cruciaux de l’histoire américaine – de la Seconde Guerre mondiale à l’actuelle pandémie –, ce réflexe de préparer ses propres conserves à la maison revient toujours. » Elle ajoute que le musée possède une collection d’environ mille bocaux de différents tailles et formes témoignant « de ces travaux que l’on avait effectués chez soi en été durant des années et des années ».

Actuellement, l’opération se fait par un simple déclic sur Instagram où des milliers et des milliers de fans s’adonnent à cette pratique. Plus de 50 comptes déclinant notre mouné libanaise qui figurerait déjà dans nos traditions, bien avant les modes et les tendances.


Est-ce l’approche de la fin de l’été liée dans la mémoire collective aux préparatifs de l’hiver ou les temps incertains que nous vivons ? Après le jardinage, c’est désormais l’agitation dans les cuisines autour du choix des bocaux hermétiques, des modes de stérilisation et des grandes marmites de préparation. En témoigne la multitude de sites en ligne, de blogs, de pages...

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