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Politique - Décryptage

48 heures décisives pour désigner avant lundi soir un nouveau Premier ministre

Aux dernières nouvelles, des négociations se déroulent dans la plus grande discrétion entre les différents pôles politiques pour aboutir à la désignation d’un nouveau Premier ministre avant la visite du président français Emmanuel Macron à Beyrouth, laquelle devrait commencer le lundi 31 août au soir. Le chef de l’État Michel Aoun serait en effet déterminé à fixer le rendez-vous des consultations parlementaires obligatoires entre samedi et lundi et à les achever en une seule journée, selon un programme serré, pour que lundi en début de soirée le Liban soit doté d’un nouveau chef de gouvernement.

Au cœur de ces négociations intensives de dernière minute, le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, qui fait la navette entre les différents sièges politiques et le président de la Chambre. Ce dernier n’est pas un négociateur, mais un acteur de premier plan.

Cette insistance à désigner un président du Conseil avant lundi soir est dictée par plusieurs considérations. D’abord, les responsables libanais souhaitent montrer au président français qu’ils ont bien reçu le message qu’il leur a transmis au cours de sa dernière visite le 6 août et qu’ils font de leur mieux pour être à la hauteur de la situation, déjà bien compliquée au point de ne pas supporter une vacance relative au niveau du gouvernement. D’autant que de nombreux projets ont été lancés par le cabinet de Hassane Diab, notamment le « forensic audit », les négociations avec le FMI ou encore le projet de restructuration du secteur bancaire, qui ont tous besoin d’un suivi au niveau gouvernemental. En ayant un Premier ministre désigné pour accueillir le président français et la délégation qui l’accompagne, les responsables espèrent donner ainsi un signe positif de détermination et de rapidité dans la relance des institutions publiques. Ils souhaitent montrer aussi indirectement au chef de l’Élysée qu’ils apprécient le fait que la France se soit précipitée au chevet du Liban après la tragédie du 4 août.

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Sur le plan interne, le chef de l’État souhaite désamorcer la polémique naissante avec les représentants des différents courants sunnites qui commencent à exercer des pressions et à menacer d’utiliser la rue pour préserver ce qu’ils appellent « les droits de la communauté sunnite ». Selon les proches de Baabda, le chef de l’État ne considère certes pas qu’il dépasse ses prérogatives constitutionnelles, en préférant attendre une entente sur la forme du gouvernement, avant de fixer le rendez-vous des consultations parlementaires obligatoires. Au contraire, il estime qu’en agissant ainsi il contribue à faciliter le processus de formation du cabinet et à aider dans une certaine mesure le Premier ministre désigné dans la responsabilité qui lui est confiée. Mais en même temps, en raison de la situation complexe du pays, surtout après la tragédie du 4 août, il ne souhaite pas ajouter au débat politique une nouvelle polémique, ni détourner l’attention générale de l’enquête qui reste pour lui une priorité absolue. Selon des sources proches de Dar el-Fatwa, si le rendez-vous des consultations parlementaires n’est pas fixé rapidement, les anciens Premiers ministres comptent publier dès la semaine prochaine un communiqué virulent pour réclamer « le respect des prérogatives du président du Conseil » et, à travers lui, celui « des droits de la communauté sunnite ». La volonté de procéder aux consultations parlementaires vise donc en partie à éviter au pays une nouvelle polémique confessionnelle dans un climat déjà particulièrement tendu.

Reste à savoir qui devrait être désigné dans le cadre des consultations parlementaires. Selon les différents milieux politiques, il n’y aurait pas encore de candidat précis. L’identité du futur chef du gouvernement reste donc tributaire des ultimes négociations qui se joueront au cours des prochaines 48 heures. Mais les sources proches de Aïn el-Tiné estiment que le candidat favori reste le chef du courant du Futur Saad Hariri. Selon ces mêmes sources, même si ce dernier a déclaré dans un communiqué publié il y a deux jours qu’il ne compte pas assumer cette responsabilité en cette période, tout en demandant aux médias de retirer son nom des spéculations, cela ne signifie pas qu’il rejettera la demande de la majorité des députés consultés. Il s’agirait en quelque sorte de « lui forcer la main » ou de le mettre devant le fait accompli. Le président de la Chambre continue de croire en effet que dans les circonstances particulières que traverse le pays, il est primordial de ne pas donner à la communauté sunnite le sentiment d’être marginalisée. Pour Nabih Berry donc, le seul candidat possible est Saad Hariri... ou n’importe quelle autre personnalité de son choix (on parle de l’ancien Premier ministre Tammam Salam, qui avait déjà été sollicité en novembre dernier mais avait refusé, ou du député et ancien ministre Samir el-Jisr). Le président de la Chambre s’emploie en tout cas à aplanir les obstacles qui se dressent devant une telle désignation. Concernant le chef du Courant patriotique libre, dont selon les sources proches du courant du Futur Saad Hariri ne veut pas, les milieux proches de Aïn el-Tiné révèlent que le problème ne se pose pas puisque Gebran Bassil ne souhaite pas non plus participer au gouvernement. Cela ne signifie pas toutefois que sa formation ne serait pas représentée au même titre que les autres composantes politiques.

Reste le problème de la représentation du Hezbollah au sein du futur gouvernement, que Saad Hariri rejette aussi à la demande des Saoudiens et des Américains. C’est sans doute là qu’il faudra compter sur un rôle français pour tenter de trouver un compromis.

De toute façon, il s’agit à ce stade d’évoquer les grandes lignes du gouvernement, non de préciser sa composition qui viendra dans une phase ultérieure, après la désignation du Premier ministre. Si celle-ci se fait avant lundi soir, cela signifiera que le Liban accueillera le président français avec une demi-décision positive, une formule que les Libanais connaissent malheureusement bien...


Aux dernières nouvelles, des négociations se déroulent dans la plus grande discrétion entre les différents pôles politiques pour aboutir à la désignation d’un nouveau Premier ministre avant la visite du président français Emmanuel Macron à Beyrouth, laquelle devrait commencer le lundi 31 août au soir. Le chef de l’État Michel Aoun serait en effet déterminé à fixer le...

commentaires (11)

Quel méli-mélo? On oublie dans tout ça ce que veut la rue, donc, les citoyens. Ils ne vont pas réussir à avoir la bénédiction de la France en reprenant les anciens avec de nouveaux noms et de recommencer leur mascarade alors que la rue demande des nouveaux sains étiquette partisane. Ça passera auprès de quelques uns mais qu’ils ne rêvent pas de nous faire avaler leurs couleuvres nous sommes atteints d’indigestion. Donc ces couleuvres leur seront vomies à leurs visages de crocodiles loubards qui continuent de jouer alors que tout semble s’écrouler et eux avec. Hariri ne doit pas changer de cap en acceptant leur piège. Il doit nommer un personnage fort donc forcément propre qui leur tiendrait tête , qu’ils ne pourront pas dompter et tout le monde doit suivre. Aoun doit se mettre à l’écart avec son gendrissime pour laisser travailler les gens honnêtes et sauver ce pays. Nous avons nous libanais tout le loisir une fois notre souveraineté retrouvée, de choisir nos députés et donc le prochain président que nous ferons passé au grill avant de lui confier le poste pour représenter tous les libanais toutes confessions confondues. Plus de confessions et plus de clientélisme, que du patriotisme et le Liban ne se portera que mieux. Aucune loi ne peut empêcher les libanais de choisir leurs députés en fonction de leur intégrité et honnêteté quelque soit leur religion.

Sissi zayyat

16 h 49, le 28 août 2020

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Commentaires (11)

  • Quel méli-mélo? On oublie dans tout ça ce que veut la rue, donc, les citoyens. Ils ne vont pas réussir à avoir la bénédiction de la France en reprenant les anciens avec de nouveaux noms et de recommencer leur mascarade alors que la rue demande des nouveaux sains étiquette partisane. Ça passera auprès de quelques uns mais qu’ils ne rêvent pas de nous faire avaler leurs couleuvres nous sommes atteints d’indigestion. Donc ces couleuvres leur seront vomies à leurs visages de crocodiles loubards qui continuent de jouer alors que tout semble s’écrouler et eux avec. Hariri ne doit pas changer de cap en acceptant leur piège. Il doit nommer un personnage fort donc forcément propre qui leur tiendrait tête , qu’ils ne pourront pas dompter et tout le monde doit suivre. Aoun doit se mettre à l’écart avec son gendrissime pour laisser travailler les gens honnêtes et sauver ce pays. Nous avons nous libanais tout le loisir une fois notre souveraineté retrouvée, de choisir nos députés et donc le prochain président que nous ferons passé au grill avant de lui confier le poste pour représenter tous les libanais toutes confessions confondues. Plus de confessions et plus de clientélisme, que du patriotisme et le Liban ne se portera que mieux. Aucune loi ne peut empêcher les libanais de choisir leurs députés en fonction de leur intégrité et honnêteté quelque soit leur religion.

    Sissi zayyat

    16 h 49, le 28 août 2020

  • Nouqssimou bil lahi al azim Mousslimina wa massihiyin Ann nabka da iman mouahaddin Il al abadi al abidin Difa'aan aan Louban al Azim! Gebran Tuéni

    Petmezakis Jacqueline

    14 h 30, le 28 août 2020

  • Concernant le chef du cpl vous dites qu'il ne veut pas participer au gvt mais il souhaite la participation de sa formation. C'est kif-kif puisque il ne prendront aucune décision sans le consulter en live soit par tel, soit en ligne comme pour ceux du gvt Diab. Maintenant il ne pourra pas les empêcher de dire des bêtises quand,interrogés sans préparation par la presse...

    DJACK

    12 h 42, le 28 août 2020

  • Si ce sont toujours les memes ripoux qui doivent imposer un nouveau premier ministre rien n’est vraiment change et comme dit l’adage on reprend les memes et on recommence. La léthargie et la soumission du citoyen libanais devant tant d’aberrations est desolante et ne peut mener qu’a la fin annoncée deja d’une nation.

    Cadige William

    12 h 33, le 28 août 2020

  • Ils veulent faire correspondre la nomination avec la présence du Président français au Liban, pour qu'il puisse appeler le Président Trump à son retour à Paris et lui dire: J'ai passé une seule journée au Liban et j'ai nommé un PM, tu vois comme je suis efficace. Eh Donald, tu devrais venir à Beyrouth, leur taboulé est incroyable !

    Shou fi

    12 h 30, le 28 août 2020

  • exactement elle dit quoi notre decrypteuse en chef a l'OLJ ? que ses parrains/patrons/idoles pensent pouvoir encore berner m.macron -entre autres- en essayant de lui faire mordre l'appat d'un 1er ministre "nomme", quel qu'il soit . AVEC a la sauce les dernieres declarations sucrees/mielleuses de m.aoun . Moi j'espere que m.macron saura les faire mordre eux meme a leur hamecon

    Gaby SIOUFI

    10 h 19, le 28 août 2020

  • Mme Haddad bonjour ! Les français ne sont pas dupes. Ils savent bien à qui ils ont affaire. Pour les négociations avec le FMI, elles sont dans une impasse, le projet de restructuration des banques est flou,impopulaire, injuste et "la coupe de cheveux "est mise en place de fait. Pour ce qui est des tractations sur le prochain gouvernement, ce n'est pas comme vous voulez nous faire croire pour aider le prochain 1er ministre dans une "certaine" mesure dans la responsabilité qui va lui être confiée, mais plutôt pour imposer une feuille de route qui devra être acceptée par celui qui voudra obtenir le graal. Quand à la priorité absolue de l'enquête chère à Baabda qui devait être terminée depuis le 10 ou le 12 Août (en comptant le repos du WE) selon ce qu'il a demandé, eh bien nous attendons toujours et je peux vous dire que beaucoup de libanais n'y croient pas trop voire pas du tout.

    DJACK

    09 h 42, le 28 août 2020

  • Vous etes vraiment parvenu a écrire que l'anciens gouvernement avait fait des réalisations ??? Honnêtement, vous y' croyez vous-meme ?

    Lebinlon

    09 h 30, le 28 août 2020

  • DES PIPEAUX ET DES DIVAGATIONS COMME A L,ORDINAIRE. DES INEPTIES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 16, le 28 août 2020

  • Série Netflix catégorie C

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 51, le 28 août 2020

  • Résumé du décryptage : le prezz énergique veut nommer le chef du gouvernement juste pour montrer à Macron qu'il peut le faire quelque soit ce choix. Si Saad ne le veut pas eh bien la majorité parlementaire, formée des mordus de hassan de ceux qui souffrent du béri béri et bien sûr les groupies de gibron l'apprenti semi-fort, le convaincra par sa force d'amour et de sympathie... Tout est rose dans le camp du prezz mais complètement gris foncé chez l'autre oird!! Super décryptage qui rivalise avec les romans de science fiction d' Azimov.....

    Wlek Sanferlou

    02 h 10, le 28 août 2020

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