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Nos Lecteurs ont la Parole

Lettre ouverte à Madame la Ministre de la Justice, la professeure Marie-Claude Najm

Madame la Ministre, chère professeure, nous avons vécu votre nomination au ministère de la Justice dans le gouvernement de M. Hassane Diab dans un mélange de sentiments, entre étonnement, inquiétude et espoir.

Étonnement car nous ne nous attendions pas à ce que vous acceptiez d’intégrer un gouvernement que les partis politiques au pouvoir ont formé en ignorant la demande de nomination de ministres qui soient tous exclusivement indépendants, demande faite par les manifestants du 17 octobre.

Inquiétude de vous voir entraînée dans ce cercle de pouvoir corrompu et honni par le peuple, qui pourrait vous salir et qui malheureusement, à travers l’exercice du pouvoir tout au long de ces quelques mois, l’a fait.

Et espoir car il restait toujours une lueur d’espoir, que vous puissiez changer quelque chose, que votre sens de la rigueur et de l’exigence que nous vous connaissons en tant que professeure puisse s’appliquer au ministère et montrer une image nouvelle, tant attendue, de l’exercice de la fonction ministérielle. Mais malheureusement aujourd’hui, cette lueur d’espoir s’est éteinte. L’expérience de ces quelques mois a été décevante. Les Libanais n’ont vu en vous qu’une personne partageant la table des suppôts des criminels de guerre, dictateurs communautaires et des corrompus, voleurs du Trésor public et de l’épargne des Libanais. Le risque d’échouer était grand et vous l’avez pris, mais maintenant il est temps de constater l’échec et de vous retirer. Retirez-vous Madame, non seulement à cause de cette expérience ministérielle désastreuse, mais surtout et en premier lieu, en réaction à l’ampleur du désastre que les Libanais ont vécu le 4 août 2020, lors de l’explosion terrible du port de Beyrouth. Retirez-vous de ce pétrin. Démissionnez de ce gouvernement, de ce pouvoir qui savait ce qui était entreposé illégalement au port et qui n’a pas agi. De ce pouvoir qui a joué avec la vie des Libanais pour son propre intérêt. Démissionnez surtout, car il circule des documents dans lesquels il est dit que vous saviez ce qui existait dans le port, et que vous n’aviez pas agi. Démissionnez Madame la Ministre et sauvez votre honneur souillé par ces malfrats au pouvoir. Vous n’êtes pas des leurs, Madame, ne restez pas parmi eux. Il en va de votre réputation, du respect que vous doivent vos étudiants et que vous devront vos futurs étudiants. Il en va de votre honneur, de votre probité. Chaque heure que vous passez en plus au sein de ce gouvernement est une erreur. Madame la Ministre, chère professeure, libérez-vous, démissionnez maintenant.

Les étudiants de la faculté de droit et des sciences politiques de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Madame la Ministre, chère professeure, nous avons vécu votre nomination au ministère de la Justice dans le gouvernement de M. Hassane Diab dans un mélange de sentiments, entre étonnement, inquiétude et espoir. Étonnement car nous ne nous attendions pas à ce que vous acceptiez d’intégrer un gouvernement que les partis politiques au pouvoir ont formé en ignorant la demande de nomination...

commentaires (2)

Vous êtes attachés à la Justice et à l'honneur, j'aimerais bien lire aussi qui était président lorsque le bateau contenant le nitrate d'ammonium est arrivé dans le port de Beyrouth. Ou bien s'il s'agissait d'une vacance présidentielle. Et qui était le ministre responsable a cette époque. Merci.

Sybille S. Hneine

09 h 52, le 10 août 2020

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Commentaires (2)

  • Vous êtes attachés à la Justice et à l'honneur, j'aimerais bien lire aussi qui était président lorsque le bateau contenant le nitrate d'ammonium est arrivé dans le port de Beyrouth. Ou bien s'il s'agissait d'une vacance présidentielle. Et qui était le ministre responsable a cette époque. Merci.

    Sybille S. Hneine

    09 h 52, le 10 août 2020

  • Vous exagérez de beaucoup le déshonneur à vouloir sincèrement faire de son mieux à améliorer au moins le fonctionnement de la justice dans une situation impossible à tous les niveaux, ce qui était le cas quand elle a accepté le job. Mais alors, des gens bien à essayer de récurer les égouts, les "liquidateurs" de Fukushima, vous les voulez quand? Quand vous aurez convaincu le Hezbollah d'arrêter d'être une mafia et de donner au pays une possibilité de normalité ? Êtes-vous bien sûrs d'être vous-mêmes étudiants au sein d'une université dont les problèmes de réputation quels qu'ils soient ne risquent pas de déteindre sur la vôtre ? Vous êtes des donneurs de leçons se croyant révolutionnaires à s'attaquer à une dame qui comme chacun a ses défauts, ses qualités, ses doutes et quelques certitudes alors que vous savez qu'elle fait partie de la solution, pas du problème.

    M.E

    06 h 18, le 10 août 2020

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