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Économie - Assistance financière

Plan de redressement : l’ABL tente encore d’influencer l’exécutif

Plan de redressement : l’ABL tente encore d’influencer l’exécutif

L’entrée de l’Association des banques du Liban, à Beyrouth. Photo P.H.B./Archives

L’Association des banques du Liban (ABL) a tenu hier sa troisième réunion de la semaine avec des représentants de Lazard, l’un des deux cabinets, avec Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP, qui ont été mandatés fin février par le gouvernement libanais pour l’épauler dans le processus de restructuration de la dette publique du pays. Une série de rendez-vous qui s’inscrivent dans le cadre de négociations internes entamées cette semaine et dont l’objectif est de dégager un « compromis acceptable » concernant un plan de redressement qui « prendra en considération les points de vue de la Banque du Liban, des banques, du ministère des Finances et de l’exécutif », pour paraphraser les propos du Premier ministre, Hassane Diab, samedi dernier depuis Bkerké.

« Ces réunions ont le mérite d’exister, mais les propositions mises sur la table ne sont pas assez consistantes pour changer la donne. Les banques sont objectivement alliées à la Banque du Liban et veulent dicter leur agenda à l’État. Ce dernier, qui a le soutien de Lazard, tient bon pour l’instant », a souligné une source proche de l’exécutif. « Le compromis n’est pas encore atteint, mais les discussions avancent », a concédé de son côté une source bancaire. La prochaine réunion est en principe prévue lundi.

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Le plan de redressement alternatif imaginé par Libank et Nicolas Chikhani

Cette volonté d’unifier les visions des différentes parties prenantes, divisées sur l’approche à privilégier pour estimer les montants de leurs pertes respectives et sur les moyens de redresser le pays, vise à relancer les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). Lancées en mai dernier à la demande de l’exécutif afin de débloquer une assistance financière pour le pays en crise, ces négociations sont au point mort depuis le 10 juillet dernier.

Concrètement, les banques, représentées un temps par une partie des députés, contestent d’abord le montant des pertes sur lequel le gouvernement se base et qui ont été calculées avec l’aide de Lazard. La facture s’élève à 241 000 milliards de livres libanaises, soit 69 milliards de dollars selon un taux de change à 3 500 livres libanaises pour un dollar (la livre se déprécie continuellement depuis fin août dernier). Le FMI a, lui, appuyé les chiffres du gouvernement. L’ABL, qui a récemment proposé des solutions alternatives à une association libano-américaine (American Task Force for Lebanon), ne veut pas que le pays fasse défaut sur sa dette en livres, et souhaite que l’État la laisse gérer, à travers un fonds dédié, environ 40 milliards de dollars d’actifs pour éponger les pertes. Enfin, selon plusieurs sources, l’ABL a récemment modifié sa liste de propositions en s’inspirant de quelques points provenant du plan alternatif imaginé par la Levant Investment Bank (Libank) et l’expert financier Nicolas Chikhani. Alors qu’une autre source proche du dossier affirme, au contraire, que c’est plutôt le ministre des Finances, Ghazi Wazni, qui semble avoir modifié son approche, semblable à celle de ce dernier plan.

L’Association des banques du Liban (ABL) a tenu hier sa troisième réunion de la semaine avec des représentants de Lazard, l’un des deux cabinets, avec Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP, qui ont été mandatés fin février par le gouvernement libanais pour l’épauler dans le processus de restructuration de la dette publique du pays. Une série de rendez-vous qui s’inscrivent...

commentaires (4)

Suite du commentaire de MOUSSALLI Georges Il faut reconnaître la situation catastrophique de nos banques et tourner la page en confiant leur direction à des liquidateurs surveillés par la société civile. Les anciens dirigeants et conseils d’administration seront de ce fait empêchés de sévir en disposant de ce qui reste des actifs. Les actifs réalisés seront répartis entre les déposants au prorata de leurs dépôts en réservant cependant une priorité aux petits déposants. Le même sort devra être réservé à la Banque du Liban qui sera remplacée par un institut d’émission (currency board). Le code de la monnaie et du crédit sera amendé en conséquence et il appartiendra au ministère de l’économie de donner des licences aux banques étrangères qui seraient intéressées d’établir des branches au Liban.

Moussalli Georges

12 h 12, le 25 juillet 2020

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Commentaires (4)

  • Suite du commentaire de MOUSSALLI Georges Il faut reconnaître la situation catastrophique de nos banques et tourner la page en confiant leur direction à des liquidateurs surveillés par la société civile. Les anciens dirigeants et conseils d’administration seront de ce fait empêchés de sévir en disposant de ce qui reste des actifs. Les actifs réalisés seront répartis entre les déposants au prorata de leurs dépôts en réservant cependant une priorité aux petits déposants. Le même sort devra être réservé à la Banque du Liban qui sera remplacée par un institut d’émission (currency board). Le code de la monnaie et du crédit sera amendé en conséquence et il appartiendra au ministère de l’économie de donner des licences aux banques étrangères qui seraient intéressées d’établir des branches au Liban.

    Moussalli Georges

    12 h 12, le 25 juillet 2020

  • comme il se doit, toute bataille entre l'etat et les banquiers n'a de but QUE leurs interets propres,certainement ps ceux des "deposants". je l'avais dit deja il y a plusieurs mois : l'etat avait decide de la voie la plus facile- facile dans tous les sens du mot - soit, appliquer le hair cut. pour confirmation il suffira d'ecouter mssrs wazni, kanaan et autres bafouiller lorsqu'ils en parlent. =le hair cut vient en derniere option =la responsabilite -comprendre qui va casquer" des deposants vient en derniere position =si hair cut il y aura, ce sera sur moins de un % des deposants ainsi de suite. alors voila, bonjour bonsoir adieu nos economies. heureux ceux qui n'en ont pas- au moins eux savent sur quel pied danser-une danse mortelle c'est tres vrai

    Gaby SIOUFI

    10 h 05, le 25 juillet 2020

  • ET LES ECONOMIES D,UNE VIE DES LIBANAIS LOCAUX ET DIASPORA EN DEPOTS CHEZ LES PREDATEURS BANQUIERS ? LES LIBANAIS ONT PERDU - LES INTERETS AVEC LESQUELS ILS VIVAIENT. - LA POSSIBILITE DE RETIRER DES SOMMES DE LEURS DEPOTS POUR SUBSISTER. - LA POSSIBILITE DE RETIRER LEURS DEPOTS POUR LES INVESTIR ET OUVRIR DES TRAVAUX QUI EMPLOYERAIENT AUSSI ET FERAIENT TRAVAILLER DU MONDE. L,ECONOMIE EN SOUFFRE AVEC LES DEPOSANTS. ON A REDUITS LES DEPOSANTS EN MENDIANTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 40, le 25 juillet 2020

  • L’ABL sait très bien que chat échaudé craint l’eau froide et qu’une personne sensée qui a déjà été la victime des banquiers n’acceptera jamais de donner une garantie hypothécaire pour couvrir leurs dettes contrairement à ce que soutient l’un de ses membres qui propose l’adoption d’un nouvel instrument (le CHO amendé en CHO pro). L’aventurier John Law de Lauriston (né en 1671 à Edimbourg et mort en 1729 à Venise) avait déjà, à l’époque, imaginé de garantir les dettes des banquiers par des biens fonciers. L’application de ce système malencontreux se matérialisa par une inflation catastrophique qui fut l’une des causes principales des torrents de sang de la révolution française. Après la nationalisation des biens du clergé (le 2 novembre 1789), l’Etat Français a repris l’idée en émettant des assignats garantis par les biens du clergé. Cette politique se solda par un échec retentissant. L’ABL pense peut-être que les banques libanaises peuvent être sauvées de la faillite en garantissant leur passif par les biens nationaux et peut-être aussi par les biens nationalisés des nombreuses communautés religieuses du Liban, pourquoi pas puisqu’ils ont déjà abusé des dépôts de la société civile. John Law de Lauriston, du lieu où il se trouve, frétille de joie en voyant que son génie est enfin reconnu par des banquiers du 21ème siècle. Il faut dire que nos banquiers sont au moins aussi géniaux que lui. Hum ! Pauvre Liban.

    Moussalli Georges

    01 h 25, le 25 juillet 2020

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