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Moyen-Orient - Syrie

Des législatives dans un pays ravagé par la guerre, en pleine crise économique

Il s'agit des troisièmes élections parlementaires depuis le début en 2011 d'un conflit ayant fait plus de 380.000 morts et provoqué l'exode de millions de personnes, tandis que le régime Assad et ses piliers sont frappés de sanctions occidentales.

Des législatives dans un pays ravagé par la guerre, en pleine crise économique

Une femme votant lors des élections législatives syriennes, le 19 juillet 2020 à Damas. Photo REUTERS/Omar Sanadiki

Les Syriens élisent dimanche leurs députés dans un pays ravagé par la guerre et en plein marasme économique, où le pouvoir de Bachar el-Assad a consolidé son emprise sur l'immense majorité du territoire.

Il s'agit des troisièmes élections parlementaires depuis le début en 2011 d'un conflit ayant fait plus de 380.000 morts et provoqué l'exode de millions de personnes, tandis que le régime et ses piliers sont frappés de sanctions occidentales.

Plus de 7.000 bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (04H00 GMT) dans les zones gouvernementales. Ils devraient fermer en principe à 23H00 (20H00 GMT), après une prolongation de quatre heures décidée par la commission électorale, a rapporté l'agence officielle Sana. Pour la première fois, le scrutin se déroule aussi dans d'anciens bastions de la rébellion.

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Le parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle et intimement lié au clan Assad, remporte généralement haut la main ces législatives organisées tous les quatre ans pour élire 250 députés, tandis que la majorité des opposants vivent en exil ou dans les secteurs échappant au contrôle de Damas. Le président Assad et son épouse Asma ont voté à Damas, a annoncé la présidence syrienne en publiant des photos du couple portant des masques de protection contre le nouveau coronavirus. 

Le président syrien, Bachar el-Assad, et son épouse Asma, votant aux législatives, le 19 juillet 2020 à Damas. Photo SANA/Handout via REUTERS

Dans la capitale également, des dizaines d'électeurs -- certains portant des masques et respectant les mesures de distanciation -- se sont rendus dans les bureaux de vote, a constaté un correspondant de l'AFP. Khaled al-Shaleh, 50 ans, assure qu'il accordera sa voix à un candidat "de confiance capable de transmettre au Parlement les doléances des citoyens qui ont toujours été d'ordre économique que ce soit avant, pendant ou après la guerre". Non loin d'un bureau de vote sur l'Avenue de Bagdad, des bénévoles ont exhibé les programmes et les photos de leurs candidats, essayant d'influencer le choix des électeurs qui se pressent devant les urnes.

A la veille du scrutin, une personne a été tuée et une autre blessée dans l'explosion de deux bombes près d'une mosquée dans la banlieue sud de Damas, selon Sana. Initialement prévues en avril, les élections ont été repoussées à deux reprises en raison de la pandémie qui a contaminé 496 personnes et fait 25 morts dans les régions du régime, selon les données officielles. Lors des législatives de 2016, le taux de participation avait été de 57.56%.

"Effort exceptionnel"

L'opposition en exil a qualifié le scrutin de "mascarade". Interrogé par l'AFP, Nasr Hariri, une figure de l'opposition, a fustigé "un Parlement de façade, utilisé par le régime pour faire passer des législations qui servent la clique au pouvoir". Selon la commission électorale, des bureaux de vote ont été installés pour la première fois dans la Ghouta orientale, ex-enclave insurgée aux portes de la capitale. Mais aussi dans des territoires reconquis dans la province d'Idleb (nord-ouest), ultime grand bastion antirégime qui reste dans le viseur de Damas.

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Damas a enchaîné ces dernières années les victoires grâce au soutien militaire de la Russie et de l'Iran, jusqu'à récupérer plus de 70% du territoire national. Aujourd'hui toutefois, les programmes des candidats sont dominés par les questions économiques et sociales, promettant notamment des solutions à la flambée des prix et la réhabilitation des infrastructures.

"Les députés vont devoir fournir un effort exceptionnel pour améliorer les services" à la population, réclamait samedi Oumaya, 31 ans, employée dans une clinique dentaire. Depuis plusieurs mois, l'économie est en chute libre, avec une dépréciation historique de la monnaie. Plus de 80% de la population vit dans la pauvreté, selon l'ONU. Des bureaux de vote spécifiques ont été installés dans les différentes provinces pour permettre aux déplacés de voter pour des candidats de leur région d'origine. Mais les millions de Syriens à l'étranger, dont une majorité de réfugiés, n'ont pas le droit de voter.

Il y a 20 ans, Bachar el-Assad, alors âgé de 34 ans, avait accédé à la magistrature suprême après la mort de son père, Hafez el-Assad. Après les trois décennies de pouvoir sans partage de son père, "Bachar" incarnait un espoir de changement. Vingt ans plus tard, son régime est traité en paria sur la scène internationale.

Les Syriens élisent dimanche leurs députés dans un pays ravagé par la guerre et en plein marasme économique, où le pouvoir de Bachar el-Assad a consolidé son emprise sur l'immense majorité du territoire.Il s'agit des troisièmes élections parlementaires depuis le début en 2011 d'un conflit ayant fait plus de 380.000 morts et provoqué l'exode de millions de personnes, tandis que le...

commentaires (5)

Des prédictions préliminaires et basées sur le fait qu'il y a environ 500000 tués, et 6 à 7 millions déplacés syriens hors du pays, bashar sera re-ré-ré-ré-élu par une bonne majorité et qu'il aura aura environ.... 220 % des votes... ... Apparement, les membres de la famille de sa femme s'abstiendront de voter par respect du choix, préconisé, du peuple....

Wlek Sanferlou

16 h 26, le 19 juillet 2020

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Commentaires (5)

  • Des prédictions préliminaires et basées sur le fait qu'il y a environ 500000 tués, et 6 à 7 millions déplacés syriens hors du pays, bashar sera re-ré-ré-ré-élu par une bonne majorité et qu'il aura aura environ.... 220 % des votes... ... Apparement, les membres de la famille de sa femme s'abstiendront de voter par respect du choix, préconisé, du peuple....

    Wlek Sanferlou

    16 h 26, le 19 juillet 2020

  • Depenser des millions de dollars dans un pays en ruine pour organiser des elections dont on connait par avance le resultat,ca sert a quoi?a convaincre les occidentaux qu apres avoir tue 400 000 et deplace 11 millions de syriens,Bashar est plus populaire que jamais.....?

    HABIBI FRANCAIS

    10 h 56, le 19 juillet 2020

  • Du moment que les ouvriers syriens ont perdu beaucoup de leurs travaux au Liban, et par conséquent, ne pouvaient plus envoyer des dollars en Syrie, la crise économique syrienne s'est aggravée rapidement. Rétrospectivement, on comprend comment les sous des libanais ont disparu partiellement des banques, grâce au taux de change fixe perpétué par notre banque centrale..

    Esber

    10 h 49, le 19 juillet 2020

  • Au lieu d’élections la Syrie a besoin d’érection!

    PROFIL BAS

    10 h 35, le 19 juillet 2020

  • Mais pourquoi embêter tout le monde avec ces "élections" puisque le résultat est connu d’avance?

    Gros Gnon

    10 h 01, le 19 juillet 2020

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