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A la frontière avec l'Iran, Bagdad veut imposer ses droits de douane face aux pots-de-vin

A la frontière avec l'Iran, Bagdad veut imposer ses droits de douane face aux pots-de-vin

Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, parlant à la presse le 11 juillet 2020 depuis le terminal de Mandili, dans la province de Diyala, frontalière de l'Iran. AFP / Maya GEBEILY

Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a appelé samedi les importateurs à payer "les taxes plutôt que des pots-de-vin" depuis un poste-frontière dans l'est du pays, où la corruption fait s'évaporer chaque année des milliards d'euros de droits de douane.

"Ceci est un message aux corrompus: nous voulons le retour de l'Etat de droit", a lancé M. Kazimi, en tenue militaire, depuis le terminal de Mandili, dans la province de Diyala, frontalière de l'Iran. "Il y a des 'fantômes' qui sont impliqués dans la corruption et qui rançonnent les gens qui veulent faire entrer des biens en Irak", a-t-il ajouté, mais les importateurs doivent "payer les taxes plutôt que des pots-de-vin".

En juin, le ministre des Finances, Ali Allawi, avait indiqué que les taxes douanières devaient représenter plus de cinq milliards d'euros par an, mais que seuls 750 millions d'euros étaient réellement perçus. Il avait plaidé pour des réformes. Un plan qui se déroulera "en trois phases", a assuré samedi M. Kazimi, notamment le remplacement des forces de sécurité opérant aux postes-frontières et l'informatisation des données et des sommes échangées. Mandili, par exemple, a été ouvert en 2014 et est depuis contrôlé par des hommes du renseignement irakien et du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran désormais intégrés à l'Etat.

Défenseurs des droits humains et hommes d'affaires accusent régulièrement des factions armées de rançonner les entrées ou le transport à l'intérieur du pays de produits d'importation ou de matériaux de construction. De nombreux commerçants avouent aussi payer des passe-droits, parfois onéreux, pour éviter de verser les droits de douane ou payer des taxes extrêmement réduites.

L'Irak, qui tire la quasi-totalité de ses revenus du pétrole, traverse actuellement la pire crise économique de son histoire. Durant des décennies, il a échoué à diversifier son économie, mais il est désormais acculé et doit trouver des alternatives à l'or noir, dont il est le deuxième producteur au sein de l'Opep. Mais le pays est aussi l'un des plus corrompus au monde, et les passe-droits et détournements de fond ont déjà coûté à l'Etat deux fois son PIB ces 17 dernières années. Tous les gouvernements qui se sont succédés durant cette période ont promis de venir à bout de la corruption. En vain.

Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a appelé samedi les importateurs à payer "les taxes plutôt que des pots-de-vin" depuis un poste-frontière dans l'est du pays, où la corruption fait s'évaporer chaque année des milliards d'euros de droits de douane."Ceci est un message aux corrompus: nous voulons le retour de l'Etat de droit", a lancé M. Kazimi, en tenue militaire, depuis le...