
Les capacités d’EDL ne suffisent pas à alimenter tous les foyers libanais 24 heures sur 24, ce qui a contribué au développement des générateurs de quartier ces dernières décennies. Photo P.H.B.
Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, a annoncé hier, après la réunion du Conseil des ministres qui s’est déroulée à Baabda, qu’un pétrolier transportant du carburant destiné aux centrales électriques opérées par Électricité du Liban (EDL) venait d’arriver au Liban et que la production de courant allait rapidement augmenter.
Cette annonce vise à calmer la colère de nombreux Libanais, qui subissent depuis plusieurs semaines un rationnement draconien du courant électrique de la part du fournisseur public, en raison de perturbations dans le rythme de distribution du carburant. Cette situation a d’ailleurs mobilisé un groupe de manifestants qui ont protesté hier devant le siège d’EDL à Beyrouth. La crise est en outre aggravée par le rationnement imposé depuis peu par certains propriétaires de générateurs privés, à court de mazout. Certains groupes de protestataires actifs sur les réseaux sociaux ont appelé hier les Libanais à camper pendant la nuit devant l’entrée du siège du fournisseur public.
Grades A et B
Selon le ministre, la situation devrait commencer à s’améliorer dès aujourd’hui, avec une hausse de l’alimentation de « deux heures » par jour dans un premier temps. Raymond Ghajar a promis un retour à la normale après l’arrivée « prochaine » de trois autres tankers transportant du carburant. Selon une source proche du dossier, le navire ayant accosté transporte 35 000 tonnes de fuel de « grade B » destiné aux deux navires-centrales opérés par Karadeniz Orhan Bey à Jiyé (Chouf) et Fatmagül Sultan à Zouk (Kesrouan), ainsi qu’aux unités de production les plus récentes d’EDL sur les deux mêmes sites. Le total assure une capacité de plus de 600 mégawatts (MW).
« Cette quantité suffit pour une dizaine de jours », assure la source, révélant que généralement le Liban reçoit deux à trois navires de cette capacité et transportant ce type de carburant chaque mois. EDL réceptionne généralement chaque mois deux chargements de 50 000 tonnes d’un autre type de fuel, « de grade A », adapté celui-ci à ses unités de production les plus anciennes. C’est un de ces chargements qui serait attendu à la fin de la semaine, affirme la source précitée, qui n’anticipe pas de réelle amélioration de la production avant la fin de la semaine, en raison de plusieurs facteurs d’ordre administratif (notamment les tests devant valider la qualité du carburant livré).
L’approvisionnement des centrales d’EDL a été perturbé cette année par plusieurs facteurs liés à la gravité de la situation financière du pays, en défaut de paiement sur ses obligations d’État en devises depuis mars dernier et qui tente de débloquer une aide du Fonds monétaire international. Le printemps a également été marqué par l’affaire du carburant défectueux livré par un des fournisseurs d’EDL, l’algérien Sonatrach. Cette dernière compagnie a décidé à la suite de l’affaire de ne pas renouveler son contrat avec le Liban, qui expire à la fin de l’année, tandis que le gouvernement a annoncé courant juin être à la recherche d’alternatives. Pour rappel, les capacités d’EDL ne suffisent pas à alimenter tous les foyers libanais 24 heures sur 24, ce qui a contribué au développement des générateurs de quartier ces dernières décennies. Des exploitants illégaux mais tolérés, et dont les tarifs sont plafonnés par le ministère de l’Énergie.
Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, a annoncé hier, après la réunion du Conseil des ministres qui s’est déroulée à Baabda, qu’un pétrolier transportant du carburant destiné aux centrales électriques opérées par Électricité du Liban (EDL) venait d’arriver au Liban et que la production de courant allait rapidement augmenter.Cette annonce vise à calmer la...
commentaires (6)
Au rythme de la chute de la livre...oublions l'électricité! On s' éclairera à la lumière de liras brûlant dans un feu de camp ... moins cher que les bougies... Haram ya Watan où un grand père n'ose pas contredire un barbu qui favorise l'intérêt d'un conquérant plutôt que celui du pays...
Wlek Sanferlou
13 h 59, le 08 juillet 2020