Kassem Tajeddine, contributeur financier du Hezbollah, libéré par les États-Unis, selon la LBCI

Kassem Tajeddine, un homme d'affaires libanais considéré comme un important contributeur financier du Hezbollah, a été libéré mardi par les États-Unis, rapporte la chaîne LBCI. M. Tajeddine, 65 ans, a été libéré deux ans avant la fin de sa peine de prison de cinq ans, en raison de ses problèmes de santé et des risques d'attraper le Covid-19.

Selon la LBCI, il devrait arriver dans les prochaines heures à Beyrouth. Contacté par L'Orient-Le Jour, le bureau de presse du Hezbollah n'a pas été en mesure de confirmer l'information. 

Le 28 juin, le département américain de la Justice avait fait appel de la décision prise un mois plus tôt de libérer M. Tajeddine. Dans son appel, le département US de la Justice estime que l'état de santé de Kassem Tajeddine qui souffre d'hypertension ne s'était pas gravement détérioré au point de devoir être libéré d'urgence pour des motifs humanitaires, selon un article publié sur le site de la chaîne américaine NBC News.

Le 28 mai, un juge fédéral de Washington, Reggie Walton, avait accepté la demande de libération d'urgence de l'homme d'affaires, qui arguait que son âge et "ses sérieux problèmes de santé" le rendaient vulnérable au coronavirus. Il avait quitté la prison fédérale de Cumberland, dans le Maryland, après un isolement de deux semaines et a été placé dans un centre de détention.

L'éventuelle libération de M. Tajeddine avait suscité des spéculations, certains lançant l'hypothèse qu'elle était intervenue en contrepartie de la libération par le Liban en mars de l'Américano-Libanais Amer Fakhoury, un ex-milicien accusé de torture et de collaboration avec Israël. L'avocat de M. Tajeddine, William Taylor, avait rejeté ces allégations.

Engagé dans le commerce de matières premières au Moyen-Orient et en Afrique, M. Tajeddine avait été désigné comme un "important contributeur financier" d'une organisation "terroriste" en mai 2009 en raison de son soutien au Hezbollah, considéré par Washington comme une organisation terroriste. Il avait été expulsé du Maroc vers les États-Unis en 2017, puis condamné à cinq ans de prison et 50 millions de dollars d'amende pour avoir contourné des sanctions américaines.