La rencontre de dialogue national du 25 juin, à laquelle le président Michel Aoun a convié les principales figures politiques du pays, continuait mercredi de faire l'objet de critiques acerbes de la part des opposants au mandat, ce qui n'a pas empêché la présidence de confirmer qu'elle sera maintenue.
Dernier en date à ajouter son nom à la liste des absents à ces assises de Baabda, prévues jeudi matin, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a fustigé, lors d'une conférence de presse, une réunion dont les objectifs "ne sont que de la poudre aux yeux". "Nous avons longtemps essayé de comprendre le but de cette réunion, mais sans succès", a-t-il souligné. Et d'ajouter que "l'invitation est axée autour du dialogue sur la paix civile, alors que le problème se situe complètement ailleurs".
Peu avant, le député maronite du Kesrouan Farid Haykal el-Khazen, membre du groupe parlementaire des Marada de Sleiman Frangié, a affirmé que cette rencontre nationale "n'a aucun sens", accusant le pouvoir d'hostilité envers un grand nombre des composantes du paysage politique libanais.
Le vice-président du Conseil supérieur grec-catholique Michel Pharaon a de son côté déploré qu'aucune figure éminente de sa communauté n'ait été conviée, affirmant que les membres de cette communauté en ont été "irrités et étonnés". Il a évoqué un "manquement flagrant, dangereux et inédit" de la part de la présidence de la République.
L'initiative du chef de l'Etat, qui a convoqué cette réunion, ne fait pas l'unanimité parmi les personnalités et formations conviées. Mardi, le chef des Marada Sleimane Frangié et celui des Kataëb Samy Gemayel ont annoncé qu'ils n'y participeraient pas. Lundi, une annonce similaire avait été faite par les anciens Premiers ministres Nagib Mikati, Tammam Salam, Fouad Siniora et Saad Hariri. Les anciens présidents de la République Amine Gemayel et Emile Lahoud ont également décliné l'invitation du président Aoun, tandis que Michel Sleiman a fait savoir qu'il y participerait.
Les préparatifs finalisés
Malgré ces critiques, Baabda a affirmé, via un communiqué, que le chef de l'Etat présidera bien, à 11h jeudi, la "rencontre nationale". Et de rappeler que cette réunion intervient "dans le cadre des développements sécuritaires et des pratiques portant atteinte à l'unité nationale et à la paix civile", observés en marge du mouvement de contestation à Beyrouth et Tripoli il y a deux semaines.
"Plusieurs sujets seront discutés par les participants", ajoute la présidence, qui souligne qu'un communiqué final "reprenant les points agréés" sera publié à l'issue de cette réunion. Et Baabda de souligner que les préparatifs logistiques, protocolaires et médiatiques liés à cette réunion avaient été finalisés dans la journée.
Convoquées à l'initiative du président de la République et inspirées notamment par le président de la Chambre Nabih Berry, les assises nationales de Baabda sont destinées à "examiner et débattre de la situation politique générale pour sauvegarder la stabilité et la paix civile, dans le but de prévenir tout débordement aux conséquences graves et destructrices pour la patrie, spécialement à l’ombre d’une situation économique, financière et sociale sans précédent au Liban", selon les cartons d'invitation envoyés la semaine dernière par la présidence.
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Le pouvoir tourne en rond il veut discuter de tout sauf ce qui est utile à savoir les problèmes réels des Libanais.
EL KHALIL ABDALLAH
21 h 39, le 24 juin 2020