Rechercher
Rechercher

Société

Sit-in à Tripoli pour réclamer la libération des militants arrêtés

Sept activistes du Liban-Nord ont été arrêtés il y a près de deux semaines. Depuis, leurs proches n’ont pas de leurs nouvelles. Les manifestants comptent recourir à l’escalade.

Sit-in à Tripoli pour réclamer la libération des militants arrêtés

Des manifestants devant le Palais de justice de Tripoli. Photo ANI

Ils étaient des dizaines hier à observer un sit-in devant le Palais de justice de Tripoli, au Liban-Nord, pour réclamer la libération des sept activistes arrêtés depuis le jeudi 11 juin, ainsi que du militant controversé Rabih Zein, détenu depuis près d’un mois. Cinq de ces activistes sont arrêtés à Tripoli et deux au poste de la police militaire à Rihaniyé. Ces arrestations sont survenues quelques jours après les émeutes du samedi 6 juin.

L’avocat des sept activistes, Ahmad el-Bayah, affirme à notre correspondante au Liban-Nord, Ornella Antar, qu’« il n’y a pas de motifs juridiques pour leur arrestation ». Il explique que les cinq activistes arrêtés à Tripoli font l’objet d’enquêtes par différents services sécuritaires. « Ils sont interdits d’entrer en contact avec leurs proches », ajoute-t-il, notant que même lui « n’arrive pas à les visiter ou à les contacter ». Ce qui, selon l’avocat, « va à l’encontre des chartes onusiennes ratifiées par le Liban, de la Constitution et du code de procédure pénale qui autorise l’avocat à entrer en contact avec son client ». Pour Me Bayah, ces actes visent à « intimider les activistes et les protestataires ».

« Nous dénonçons ces arrestations arbitraires des protestataires et militants », confie de son côté Abou Mahmoud Chok, président du groupe Horras el-Madina (les gardiens de la ville), l’un des groupes de la contestation civile au Liban-Nord. « Même les magistrats n’appliquent pas la loi, puisqu’ils interdisent aux activistes arrêtés d’entrer en contact avec leurs proches, poursuit-il. De plus, les arrestations se font à la manière d’un kidnapping. » M. Chok affirme que les protestataires ne comptent pas baisser les bras et qu’ils vont opter pour l’escalade « sans pour autant recourir à des actes de vandalisme ».

Brandissant le drapeau libanais, les manifestants ont scandé des slogans du soulèvement du 17 octobre. D’autres se sont symboliquement couvert la bouche d’un bâillon, pour protester contre la répression et la campagne d’arrestations en cours. Certains d’entre eux ont aussi mis le feu à des bennes à ordures avec lesquelles ils ont bloqué la circulation. Ils ont également installé une tente devant l’entrée du Palais de justice, alors qu’un important dispositif de sécurité se déployait à proximité.

Par ailleurs, la juge d’instruction au Liban-Nord Samaranda Nassar a interrogé Rabih Zein à distance. L’avocat de M. Zein, Nohad Salma, a précisé qu’il a présenté une demande pour sa mise en liberté.

Un sit-in de protestation contre les arrestations a également eu lieu à Beyrouth, à proximité de la direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI), à Achrafieh, appelant à la libération des militants arrêtés, surtout ceux de la Békaa, et dénonçant les « convocations des militants dans des dossiers ayant trait à la liberté d’expression ». Plusieurs militants antipouvoir résidant dans la Békaa ont été convoqués hier par la justice ou interpellés. Des groupes de contestataires de la région évoquent une vingtaine d’interpellations, mais selon notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, onze personnes ont été arrêtées.En fin d’après-midi, Hanadi el-Moallem, une ressortissante suisse originaire de la Békaa, accusée d’avoir participé à des actes de vandalisme à Beyrouth, a été relâchée après avoir été interrogée par les services de renseignements des FSI.

Enfin, un sit-in en solidarité avec Kinda el-Khatib aura lieu aujourd’hui à 11 heures devant le tribunal militaire. La jeune militante de 24 ans, résidente du Akkar, est connue pour sa position hostile au Hezbollah et au chef de l’État Michel Aoun. Elle fait l’objet de poursuites lancées lundi par le parquet financier pour intelligence avec l’ennemi et entrée en Israël.


Ils étaient des dizaines hier à observer un sit-in devant le Palais de justice de Tripoli, au Liban-Nord, pour réclamer la libération des sept activistes arrêtés depuis le jeudi 11 juin, ainsi que du militant controversé Rabih Zein, détenu depuis près d’un mois. Cinq de ces activistes sont arrêtés à Tripoli et deux au poste de la police militaire à Rihaniyé. Ces arrestations sont...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut