Amine Gemayel demande un report de la rencontre de Baabda

L'ancien président de la République Amine Gemayel, qui, selon nos informations, ne devrait pas participer à la réunion de dialogue convoquée par le chef de l'Etat, Michel Aoun, à Baabda le 25 juin, a souhaité mardi auprès du président le report de la rencontre, dont il faut revoir, selon lui, les "priorités".

"Le président Amine Gemayel souhaite que le président Aoun ajourne la rencontre nationale et en redéfinisse les priorités en vertu de la Constitution et dans l'intérêt supérieur de l'Etat, de sorte à préserver la souveraineté du Liban et son unité, ainsi que son rôle avant-gardiste et ses relations avec les Etats arabes et étrangers, a annoncé le bureau de l'ancien chef de l'Etat dans un communiqué.

L'ancien président de la République a regretté que l'invitation qu'il a reçue, "dans sa forme actuelle, n'évoque pas les dangers existentiels auxquels est confronté le Liban, à la lumière des risques intérieurs, régionaux et de la confiscation de la souveraineté et de la décision nationale". "Toute rencontre qui passerait outre ces priorités" souffrirait d'un défaut structurel qui aura des conséquences sur la nation et le peuple", a prévenu Amine Gemayel. Il n'a toutefois pas dit clairement s'il comptait participer ou non à la réunion de Baabda.

Un autre ancien président de la République, Michel Sleiman, a pour sa part déjà affirmé qu'il répondrait présent à la réunion, précisant dans un court communiqué "avoir toujours plaidé en faveur du dialogue, dans la fidélité à la déclaration de Baabda".

Convoquées à l'initiative du président de la République et inspirées notamment par le président de la Chambre Nabih Berry, les assises nationales de Baabda sont destinées à "examiner et débattre de la situation politique générale pour sauvegarder la stabilité et la paix civile, dans le but de prévenir tout débordement aux conséquences graves et destructrices pour la patrie, spécialement à l’ombre d’une situation économique, financière et sociale sans précédent au Liban", relèvent les invitations adressées la semaine dernière par la présidence. Toutefois, cette initiative ne fait toujours pas l'unanimité parmi les personnalités et formations conviées. Les anciens présidents du Conseil, Saad Hariri, Fouad Siniora, Tammam Salam et Nagib Mikati, ont ainsi annoncé lundi qu'ils ne participeraient à la réunion, arguant qu'elle constituait "une perte de temps". De leur côté, les Forces libanaises de Samir Geagea ont fait savoir qu’elles se prononceraient mercredi sur leur participation.