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Politique - Contestation

Heurts à Jounieh après l’arrestation d’un militant

Les protestataires, qui ont fermé l’autoroute du Nord pendant des heures, demandaient la libération de Michel Chamoun. Le jeune homme a retrouvé la liberté peu avant 22h.


Heurts à Jounieh après l’arrestation d’un militant

Les manifestants en colère bloquant l’autoroute à Jounieh, hier. Photo ANI

Des dizaines de protestataires ont manifesté hier devant le sérail de Jounieh pour exiger la libération de Michel Chamoun, 34 ans. Le militant avait été arrêté le matin même par les Forces de sécurité intérieure en son domicile à Kfarhbab, manu militari, pour une vidéo postée sur les réseaux sociaux où il critiquait les politiques ayant résulté en l’effondrement économique actuellement observé dans le pays. Cette vidéo ayant été considérée par les autorités comme insultante pour le chef de l’État, elle a été la cause de l’arrestation du jeune homme.

« Tu pourras peut-être nous empêcher de parler de toi sur les réseaux sociaux mais je te promets qu’à chaque coupure de courant, et à chaque fois que les banques ne vont pas nous donner notre argent, les gens vont dire du mal de toi », lance Michel Chamoun dans sa vidéo qui a fait le tour du web. « Ton mandat est celui de l’humiliation, les gens meurent de faim », ajoute-t-il. L’internaute a finalement été libéré peu avant 22h, sur ordre de la procureure du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun.

Cette détention est en phase avec une décision du procureur général près la Cour de cassation, le juge Ghassan Oueidate, qui préconise des poursuites contre tout auteur de messages jugés comme étant des atteintes à la personne du chef de l’État. Une mesure décriée par les militants de tous bords comme une atteinte à la liberté d’expression.

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Avant la libération de Michel Chamoun, alors que celui-ci était toujours interrogé à la gendarmerie et que les FSI avaient décidé de le transférer vers un autre poste, une manifestation de soutien a dégénéré dans la rue. Les manifestants se sont heurtés aux agents de l’ordre, exigeant la libération immédiate du jeune homme et n’hésitant pas à leur reprocher leur comportement vis-à-vis de la contestation. Ils scandaient des slogans de la révolution du 17 octobre, franchement hostiles aux dirigeants et au chef de l’État, comme on peut le constater sur des vidéos diffusées par les médias.

Plus le temps passait et plus le ton montait. Les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont gagné en violence et des brigades antiémeute ont été appelées en renfort. En fin d’après-midi, les manifestants avaient réussi à bloquer l’autoroute de Jounieh, très fréquentée en cette fin de semaine, provoquant un embouteillage monstre. Les militaires ont réussi à les déloger de la voie qui mène vers le nord, alors que l’autre voie, celle qui se dirige vers Beyrouth, est restée fermée jusqu’à la libération de Michel Chamoun. Selon l’Agence nationale d’information, un policier a été blessé à la tête par une pierre lancée contre lui par les protestataires. Sur des vidéos qui ont circulé, l’on voit aussi des manifestants se faire violemment tabasser par les forces de l’ordre.

À sa sortie de détention, le jeune homme a été accueilli en héros par ses camarades. Il a assuré, à la MTV, qu’il continuerait à critiquer les dirigeants et leur politique, assurant que ce serait avec mesure. Sa vidéo, cependant, a été retirée des réseaux sociaux.

Des dizaines de protestataires ont manifesté hier devant le sérail de Jounieh pour exiger la libération de Michel Chamoun, 34 ans. Le militant avait été arrêté le matin même par les Forces de sécurité intérieure en son domicile à Kfarhbab, manu militari, pour une vidéo postée sur les réseaux sociaux où il critiquait les politiques ayant résulté en l’effondrement économique...

commentaires (5)

Sans liberté totale d'expression pas de liban. Les seules interdictions ( orient oblige qui nous différencie de l'occident laic voire athée ) : Ne pas offenser les religions ( attention pas les religieux qui sont criticables ). Tout le reste fait partie de la liberté d'expression. Même Trump aux USA qui a le culte de la personnalité et qui devrait subir une bonne psychanalyse : accepte la critique, la moquerie et le ridicule que les américains font de lui, tous les jours.. Pq chez nous sont ils différents?? en quoi le seraient ils d'ailleurs ?? Ah oui...sauf à l'EST cher à Nasrallah, pays de dictatures et de soumission : pas de critique ou moqueries..c'est pour cela que Nasrallah a proposé d'orienter le liban vers l'EST ?? à l'image de la chine , iran, arabie voire corée du Nord !!!

LE FRANCOPHONE

15 h 32, le 19 juin 2020

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Commentaires (5)

  • Sans liberté totale d'expression pas de liban. Les seules interdictions ( orient oblige qui nous différencie de l'occident laic voire athée ) : Ne pas offenser les religions ( attention pas les religieux qui sont criticables ). Tout le reste fait partie de la liberté d'expression. Même Trump aux USA qui a le culte de la personnalité et qui devrait subir une bonne psychanalyse : accepte la critique, la moquerie et le ridicule que les américains font de lui, tous les jours.. Pq chez nous sont ils différents?? en quoi le seraient ils d'ailleurs ?? Ah oui...sauf à l'EST cher à Nasrallah, pays de dictatures et de soumission : pas de critique ou moqueries..c'est pour cela que Nasrallah a proposé d'orienter le liban vers l'EST ?? à l'image de la chine , iran, arabie voire corée du Nord !!!

    LE FRANCOPHONE

    15 h 32, le 19 juin 2020

  • Amusant il y a peu de commentaires, les gens approuvent le pouvoir ou en ont peur??

    TrucMuche

    14 h 13, le 19 juin 2020

  • Une vidéo jugée insultante envers le chef de l'Etat a incité les FSI à arrêter un citoyen à Kfarhbab,. Des vidéos pareilles paraissent par milliers chaque jour en France sans provoquer une seule arrestation.. Michel Aoun a oublié que le Kesrouan fut son "Cap Canaveral" d'où était lancée sa fusée présidentielle en 2005 . C'est la reconnaissance du scorpion de la fable.

    Un Libanais

    12 h 48, le 19 juin 2020

  • Critiquer le pouvoir, est - en démocratie, du moins - le droit de tout cioyen. Si une personnalité député, ministre ou président séstime insultée, elle a toukours la possibilité, comme nímporte quel citoyen, d''íntenter un procès en diffamation. Mais arrêter quelquún pour de tel propos est scandaleux.

    Yves Prevost

    07 h 06, le 19 juin 2020

  • Dans toute démocratie on a le droit de critiquer le chef de l'état mais le Liban n'en est plus une depuis au moins 2006 ! Vive le pouvoir corrompu et criminel. Tout cela est triste et écœurant.

    TrucMuche

    00 h 30, le 19 juin 2020

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