Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a annoncé lundi le début de la guerre contre la corruption, l'un des problèmes endémiques du Liban qui connaît sa plus grave crise économique et financière depuis 30 ans. La lutte contre la corruption est également l'une des principales revendications du mouvement de contestation contre la classe dirigeante.
"L'administration de l'Etat ne peut pas rester dans cette situation. La corruption a provoqué l'effondrement", a déclaré M. Diab dans une courte allocution au début d'une réunion avec les représentants des instances de contrôle de l'Etat, dénonçant le fait que "le système de corruption est devenu plus fort que l'Etat lui-même". "Les mafias ont volé le pays, se sont infiltrés au sein de l'administration, ont commencé à en prendre le contrôle, au point d'en contrôler totalement certaines", a-t-il poursuivi.
"Nous sommes accusés de ne rien faire d'efficace sur ce plan. Il s'agit pourtant de la priorité des priorités du gouvernement. Je déclare donc le début de la guerre contre la corruption. La bataille sera longue et difficile. Nous serons la cible d'accusations, de trahisons, d'insultes et de campagnes. Les corrompus vont tenter de se protéger sous des couvertures politiques et confessionnelles. Tout cela ne nous empêchera pas de mener cette bataille. Nous nous battrons jusqu'à la fin", a promis le chef du gouvernement. "Nous serons plus forts dans la défense de l'Etat et ses intérêts, dans la protection des gens et dans la restauration de la confiance des Libanais dans leur Etat", a-t-il poursuivi.
M. Diab a ensuite insisté sur l'importance des instances de contrôle et de surveillance de l'Etat. "Votre rôle est essentiel. Il vous est demandé de n'écouter que votre conscience et la voix des gens. Il vous est demandé d’assainir l'administration et d'assurer les services aux citoyens dans les meilleures conditions possibles", a-t-il martelé. "Le concept de l'Etat reste incomplet sans contrôle de ses actes. Le pouvoir est soumis au contrôle du peuple à travers le Parlement", dénonçant le fait qu'elles (les administrations, NDLR) ont toutes "des dossiers bloqués depuis des années".
Cette réunion s'est déroulée en présence du ministre des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, et de son collègue de l'Environnement et du Développement administratif Damien Kattar. Étaient également présents le président de la Cour des comptes, Mohammad Badran, le procureur général auprès de la Cour des comptes, Fawzi Khamis, la présidente du Conseil de la fonction publique, Nisrine Machmouchi, le président de l'Inspection centrale, Georges Attieh, et la présidente du Conseil supérieur de discipline, la juge Rita Ghantous.
commentaires (14)
Il était temps . On va voir de quel bois se chauffent les résistants. C'est la panique à bord du vaisseau corruption. LA GROSSE TÊTE VA TOMBER .
FRIK-A-FRAK
16 h 31, le 16 juin 2020