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Société - Déconfinement

« Nous nous sentons revivre », affirment les adeptes des salles de gym

Les clubs de sport ont rouvert hier leurs portes dans le cadre de la cinquième phase du plan de déconfinement progressif... à 50 % de leur capacité et avec de nombreux « interdits ».

« Nous nous sentons revivre », affirment les adeptes des salles de gym

Dans les clubs de sport, qui ont repris leurs activités hier, la distanciation est de mise. Photo Bigstock

« Je me sens revivre. » Noha est une férue d’activité physique. Elle avait l’habitude d’enchaîner les heures d’entraînement, « parce que la gym, c’est ma vie ». Depuis le début du confinement toutefois, le 16 mars dernier, elle a dû se contenter des cours dispensés en ligne, à l’instar de nombreux sportifs. « Aujourd’hui (hier), j’étais aux anges, affirme-t-elle à l’issue d’un cours. L’énergie de notre prof de Pilates et celle de la classe étaient motivantes. Comme c’est différent des cours en ligne ! »

Hier, dans le cadre de la cinquième et dernière phase du plan de déconfinement progressif, les clubs, les académies et terrains de sport, les salles de sport (gym) et les pistes de karting ont repris leurs activités, se conformant à cet effet aux mesures de prévention émises par les ministères de la Santé et de la Jeunesse et des Sports.

« C’était bien organisé, poursuit Noha. À l’entrée, on a pris notre température. Nous avons amené notre propre serviette. En classe, nous étions placées de manière espacée. D’ailleurs, des autocollants apposés sur le parquet indiquent l’endroit où nous pouvons placer notre matelas. Les mesures de prévention sont parfaites. Personnellement, je n’ai pas peur, du moment que je suis les consignes d’hygiène. Il y avait même en classe des femmes âgées de plus de 65 ans. Personnellement, je m’apprête à aller faire un second tour le soir. »

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Même son de cloche chez Noura qui explique ne pas avoir senti qu’elle prenait un risque supplémentaire en fréquentant les salles de gym. « J’ai réservé à l’avance pour le cours qui n’a pas duré une heure, parce qu’il fallait terminer plus tôt pour permettre aux équipes du club de désinfecter les matelas et tout le matériel utilisé, affirme-t-elle. Le retour était sympathique, d’autant qu’il y avait cette interaction avec l’entraîneur. Mais quelque part, je regrette un peu les cours en ligne. Ils étaient plus pratiques, d’autant que j’avais tout à portée de main. La vie calme du confinement me manque un peu. J’avais pris du temps pour moi. »

« La reprise des activités dans les clubs de sport est pour moi le plus grand symbole d’un retour à la vie normale, beaucoup plus que la réouverture des grandes surfaces, d’autant qu’ils étaient pratiquement les derniers à fermer avant le début du confinement », confie de son côté une employée de 45 ans, affirmant être satisfaite des mesures d’hygiène prises dans son club.

Les consignes de prévention

« Les salles de gym ne relèvent pas du ministère de la Jeunesse et des Sports, explique à L’Orient-Le Jour le propriétaire d’un grand club beyrouthin. Il n’y a aucune loi ou règlement dans ce sens. Ce sont des entreprises privées. Pour faciliter la réouverture des clubs dans des conditions de sécurité optimales, nous nous sommes renseignés sur les mesures prises dans d’autres pays, comme sur les standards internationaux en cette période. En nous basant sur ces informations, nous avons préparé un document que nous avons soumis à la commission chargée du suivi de l’épidémie du coronavirus. Samedi, nous avons reçu une liste de consignes que nous avions déjà commencé à appliquer. »

Selon les recommandations des ministères de la Santé et de la Jeunesse et des Sports, la distanciation doit ainsi être respectée à tout moment. Dans ce cadre, les adhérents à ces clubs doivent, de préférence, ne pas rester plus de 90 minutes sur les lieux. Les cours de gym sont permis, mais à 50 % de la capacité initiale de chaque classe. À cet effet, les réservations pour les cours sont recommandées.

Les cours individuels ou en groupe sont également autorisés, à condition qu’il n’y ait pas un contact personnel entre les entraîneurs et les sportifs. Des autocollants doivent être apposés par terre pour faciliter le respect de la distanciation. Les salles de musculation doivent être réaménagées de manière à respecter la distanciation. Selon ces recommandations également, les championnats et les concours sportifs sont interdits pour l’instant.

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Côté hygiène, l’usage des douches et des distributeurs d’eau est interdit et les toilettes doivent être nettoyées fréquemment – idéalement toutes les demi-heures durant les heures de pointe. De plus, des gels désinfectants doivent être disponibles et le matériel doit être désinfecté après chaque usage. Les clients doivent apporter leurs propres serviettes, mais aussi leur matelas si ceux-ci ne peuvent pas être facilement désinfectés sur place. Le port de masque est obligatoire, sauf lors de l’entraînement. La ventilation doit de même être optimisée. Il est également interdit de toucher les parties découvertes du corps, notamment le visage. De préférence, le paiement doit s’effectuer par carte pour éviter tout contact. Il faut aussi enlever tout objet qui peut être partagé comme les journaux, magazines et tablettes…

Au nombre des recommandations aussi, la nécessité d’inscrire le nom de toutes les personnes entrant au club afin de pouvoir effectuer un suivi, en cas d’une contamination au coronavirus, et la prise de température qui ne doit pas dépasser les 37,4 degrés.

« Nous avons fait part de notre objection concernant l’usage des douches et des distributeurs d’eau, affirme le propriétaire du club susmentionné. Nous n’avons pas très bien compris l’utilité de ces deux mesures, surtout que l’hygiène est l’une des mesures de prévention du Covid-19, mais nous nous conformons aux recommandations. »

Dans une école de danse du Metn, la propriétaire assure avoir pris des mesures supplémentaires en plus de celles émises par les ministères concernés. « Nous désinfectons les chaussures de danse avant que les étudiants n’entrent en classe, souligne-t-elle. De plus, les étudiants sont priés d’apporter leurs propres matelas pour les cours de fitness. Les cours durent désormais un peu moins d’une heure pour pouvoir désinfecter les salles, ainsi que les portes et les poignées. Nous allons utiliser autant que possible les salles avec des portes extérieures, ce qui permet de mieux les aérer. Nous avons aussi la chance de pouvoir donner des cours en été en plein air. De plus, le travail en couple sera limité aux danseurs qui ont déjà un partenaire. »

« La distanciation est respectée dans les salles et les étudiants seront répartis sur deux classes au cas où leur nombre est élevé, insiste-t-elle. Il y a la contrainte de la circulation alternée. De ce fait, tous les étudiants ne pourront pas venir tous les jours. Mais il y a aussi la crise financière. Aujourd’hui (hier) sera un test pour optimiser les mesures que nous avons prises. »

« Je ne veux pas prendre de risques »

Sur une piste de karting au Metn, les préparatifs battent leur plein pour accueillir les férus de ce sport. Le propriétaire des lieux confie ne pas avoir reçu les recommandations du ministère de la Jeunesse et des Sports. « Nous nous sommes renseignés sur les mesures prises dans des clubs à l’étranger et les avons adaptées », avance-t-il. Il note ainsi que les casques et les voitures seront désinfectés après chaque utilisation, que des indications permettent de faire respecter la distanciation et que des gels désinfectants sont mis à disposition des conducteurs et de l’équipe.

Si ce retour à la vie active tant attendu enchante les plus sportifs, d’autres hésitent encore à franchir le pas. Tel est le cas de Rita qui a respecté le confinement jusqu’à la semaine dernière. « Je commence à sortir parce que j’ai des formalités à finir, dit-elle. D’ailleurs, je ne sors que pour les choses urgentes. » Elle qui fréquentait le club de sport près de quatre fois par semaine a décidé de suspendre son abonnement « tant que la pandémie n’est pas finie ». « Je ne peux pas faire confiance à quiconque dans ce pays, martèle-t-elle. Au début, les mesures de prévention seront strictes, mais un relâchement sera certainement noté au fil des jours. Je ne veux pas prendre de risques. Je continuerai à faire des cours en ligne. »

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Paula, coach de Pilates, ne peut pas cacher sa joie. Durant tout le confinement, elle a assuré des cours en ligne sur son compte Instagram à ses élèves et leurs amis. « Revenir en classe est formidable, confie-t-elle. À la fin, j’en avais ras le bol de m’adresser à la caméra de mon téléphone. Aujourd’hui (hier), j’ai réalisé à quel point j’aime mon métier. Je puise mon énergie positive de mes étudiants, ce qui me permet de la leur transmettre en retour. Il est vrai qu’on était peu nombreux en ce premier jour, mais l’ambiance était superbe et les mesures d’hygiène prises sont impeccables. Nous craignons tous d’attraper le virus, mais la vie doit continuer. La pandémie ne finira pas de sitôt. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus. »

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