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Société - Liban solidaire

Grâce à la générosité de la diaspora, 50 000 familles reçoivent une aide alimentaire

Les aides sont distribuées par les associations Beit el-baraka et Lebanese Food Bank, en coopération avec l’ONG Seal et l’armée libanaise.

Les aides seront distribuées dans 351 régions libanaises.

Lorsque les autorités ont imposé le confinement à la mi-mars sans aucun plan d’urgence pour pallier la paralysie de l’économie, il était prévisible que des milliers de familles libanaises déjà appauvries par la crise économique allaient basculer dans la précarité alimentaire. Une situation qui a donné lieu à de nombreuses initiatives d’entraide qui prouvent, une fois de plus, à quel point les Libanais sont capables de se serrer les coudes lorsque la faim frappe à la porte.

Début avril, un formidable élan de générosité de membres de la diaspora libanaise aux États-Unis avait permis de collecter un million de dollars en moins d’une heure. Sollicités par les ONG Seal, Beit el-baraka et Lebanese Food Bank, ces donateurs ont permis le lancement, il y a deux semaines, d’une campagne de distribution de caisses alimentaires à 50 000 familles libanaises réparties sur 351 régions du pays, en coopération avec l’armée libanaise. Cette opération, qui n’a pas été révélée plus tôt au grand public en raison du reconfinement décrété dans le pays à la mi-mai, devrait encore s’étendre sur les deux prochaines semaines.

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« Lorsque le confinement a commencé, j’étais très inquiète car il était clair que 1,2 million de travailleurs journaliers allaient se retrouver sans le sou. Décréter la mobilisation générale sans mettre en place un plan d’urgence, c’est criminel », indique à L’Orient-Le Jour Maya Ibrahimchah, directrice de Beit el-baraka, association qui gère un supermarché gratuit pour les plus démunis dans le secteur de Karm el-Zeitoun, à Achrafieh. « Un million et demi de Libanais vivent aujourd’hui dans une pauvreté extrême avec moins de 5$ par jour. C’est la classe moyenne qui a le plus été touchée par la crise économique puis par le confinement imposé par le coronavirus. Aujourd’hui, la classe moyenne constitue moins de 15 % de la société libanaise », ajoute-t-elle.

Face à cette situation catastrophique, Maya Ibrahimchah a l’idée d’organiser un webinaire (séminaire sur le web) avec l’association humanitaire libano-américaine Seal début avril afin de sensibiliser les donateurs potentiels à la grave crise humanitaire qui menace le Liban et récolter leur participation le cas échéant. Les dons ne tardent pas à pleuvoir et permettent à Beit el-baraka de préparer un plan de distribution de 50 000 caisses alimentaires.L’association a reçu la presse hier dans un entrepôt de la banlieue de Beyrouth mis à disposition par un des partenaires de l’opération et où une dizaine de volontaires s’activaient à remplir les caisses destinées aux familles ciblées par ce programme d’aides. Les caisses sont ensuite entreposées dans des camions de l’armée, prêtes à être expédiées.


Des volontaires remplissent les cartons destinés à la distribution. Photos Patrick Baz/AFP


Encourager l’économie locale

L’association s’est associée à la Lebanese Food Bank afin de remplir ces caisses avec les produits de paysans locaux dans le but d’aider ces derniers à écouler leur marchandise et d’encourager l’économie locale et le développement durable. Dans chaque caisse se trouvent également des graines de tomate, de concombre et d’autres végétaux afin d’encourager les familles à cultiver leurs propres légumes.

La distribution des caisses s’effectue ensuite avec l’aide de l’armée libanaise, qui se charge de livrer les caisses à 95 ONG partenaires disséminées sur l’ensemble du territoire libanais. « Les ONG partenaires nous ont fourni des listes des familles qu’elles aidaient. Nous nous sommes basés sur ces listes et avons contacté chaque famille avant de passer à la distribution des caisses », indique Mme Ibrahimchah.

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Marwan Pharaon, membre du comité de direction de Lebanese Food Bank, reconnaît pour sa part que « la faim est un problème dont on entend de plus en plus parler au Liban ». « Il s’agit d’une situation sociale répandue et qui nécessite d’y remédier en urgence. Les gens n’ont plus peur d’en parler et il faut s’entraider pour s’en sortir », confie-t-il à L’OLJ.

Le mois dernier, l’armée avait été sollicitée par les autorités afin de distribuer des aides sociales à hauteur de 400 000 livres libanaises par famille nécessiteuse. Cette opération avait connu quelques problèmes au niveau des listes de bénéficiaires fournies par les autorités locales. Ces dernières avaient été accusées de clientélisme politique. En outre, le Parlement a accepté hier l’ouverture d’un crédit de 1 200 milliards de livres libanaises pour aider les classes défavorisées et les secteurs de production dans le pays.

Ceux qui désirent apporter leur contribution peuvent le faire via les comptes suivants :

Transferts internationaux :

Banque BEMO SAL

IBAN :

LB89009300000002149313681 USD

Swift : EUMOLBBE

Compte : 0214931

Transferts locaux :

Banque BEMO SAL

IBAN : LB61 0093 0000 0002 1493 1366 1LB (LBP)

IBAN : LB22 0093 0000 0002 1493 1366 1USD (USD)

Info@beitelbaraka.org

www.beitelbaraka.org

Lorsque les autorités ont imposé le confinement à la mi-mars sans aucun plan d’urgence pour pallier la paralysie de l’économie, il était prévisible que des milliers de familles libanaises déjà appauvries par la crise économique allaient basculer dans la précarité alimentaire. Une situation qui a donné lieu à de nombreuses initiatives d’entraide qui prouvent, une fois de plus,...

commentaires (3)

Je ne reconnais plus le Liban où il est arrivé ...'

Eleni Caridopoulou

18 h 50, le 30 mai 2020

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Commentaires (3)

  • Je ne reconnais plus le Liban où il est arrivé ...'

    Eleni Caridopoulou

    18 h 50, le 30 mai 2020

  • ET GRACE A LA STUPIDITE DU GOUVERNEMENT DES CENTAINES DE MILLIERS DE FAMILLES RISQUENT DE PERDRE LEURS ECONOMIES D,UNE VIE POUR PAYER LES MONTANTS VOLES PAR LES MAFIEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 06, le 30 mai 2020

  • Je suis admirative de toutes ces ONG qui font un travail extraordinaire pour aider les plus démunis à s’en sortir, et particulièrement à Beit El Baraka et à sa fondatrice qui n’épargnent aucun effort à cet effet. BRAVOOO ❤️?? Dieu vous le rendra au centuple !!

    Khoury-Haddad Viviane

    08 h 29, le 30 mai 2020

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