Rechercher
Rechercher

Économie - CRISE

L’AIL demande la réouverture des cimenteries

La manifestation des employés et ouvriers de Holcim Liban à al-Heri, dans la région de Chekka (Liban-Nord) hier. Photo ANI

L’Association des industriels du Liban (AIL), présidée par Fady Gemayel, a demandé hier dans un communiqué la réouverture des cimenteries basées à Chekka. M. Gemayel a mis en lumière « leur engagement pour le respect des normes environnementales décidées par le ministère », tout en mettant en garde contre les « répercussions négatives sur l’économie, l’industrie et les ouvriers » qui se retrouveront sans emploi, alors que le Liban traverse sa plus grave crise économique depuis trente ans.

Cette demande intervient alors que les employés de deux cimenteries à Chekka (Liban-Nord) – Holcim Liban et la Cimenterie nationale – ont manifesté cette semaine contre la fermeture de leurs usines, suite notamment à l’arrivée à échéance des licences d’exploitation. Hier, les ouvriers de Holcim ont appelé le gouvernement et les ministères concernés à prendre une décision qui les sauverait du chômage. Présent avec les manifestants, le président du syndicat des employés et ouvriers de Holcim Liban, Antoun Antoun, a exhorté le gouvernement à renouveler la licence d’exploitation de la carrière pour deux ans. Cette licence est arrivée à échéance en septembre dernier, obligeant l’entreprise à continuer sa production sur base de ses stocks dont l’épuisement menace aujourd’hui la survie de la branche libanaise du groupe et les emplois de ses employés. M. Antoun a fermement démenti toute ingérence politique dans les affaires de l’entreprise lors d’une conférence de presse : « Holcim appartient à un groupe international qui ne s’engage pas en politique », a-t-il dit, affirmant par la même occasion le respect de l’entreprise des normes internationales et de « toute nouvelle norme environnementale supplémentaire fixée par l’État ». Antoun Antoun a également annoncé une rencontre avec la CGTL prévue pour mardi prochain, ainsi qu’une prise de contact avec les ministères du Travail, de l’Économie, de l’Industrie et de l’Environnement. Le président du syndicat a également soutenu l’intensification du mouvement promise par les travailleurs de Holcim si le gouvernement ne répond pas à leurs demandes.

Les travailleurs de la Cimenterie nationale, basée également à Chekka, ont, quant à eux, organisé hier des protestations devant le ministère de l’Environnement, ainsi qu’en début de semaine, réclamant aussi le renouvellement de la licence d’exploitation de leurs carrières ayant pris fin en décembre dernier et menaçant de licenciement 95 % des employés de la cimenterie. Le PDG de la Cimenterie nationale, Pierre Doumet, a alors déclaré être entré en contact avec les ministères concernés mais qu’aucune décision n’a encore été prise, malgré l’existence du plan de Fady Jreissati, ancien ministre de l’Environnement, qui prévoyait de mettre en œuvre un système d’autorisation des carrières contraignant sur le plan environnemental mais aux durées plus adaptées aux impératifs du secteur.

Selon les chiffres communiqués par la filière, la quantité totale de ciment livrée par les trois acteurs libanais se partageant le marché – Cimenterie nationale, Holcim et Sibline – a diminué de 8,67 % en 2018 en rythme annuel (4,7 millions de tonnes) puis de 31,87 % en 2019 (3,2 millions de tonnes). Si la Cimenterie nationale a annoncé une baisse de ses livraisons de ciment à fin avril dernier de 56 %, Holcim n’a pas encore divulgué ses chiffres. Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune réaction de la part de la société Sibline, basée dans le Chouf.

L’Association des industriels du Liban (AIL), présidée par Fady Gemayel, a demandé hier dans un communiqué la réouverture des cimenteries basées à Chekka. M. Gemayel a mis en lumière « leur engagement pour le respect des normes environnementales décidées par le ministère », tout en mettant en garde contre les « répercussions négatives sur l’économie,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut