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Politique - Conseil des ministres

Les nominations administratives à nouveau reportées

Le chef de l'Etat a demandé au gouvernement de reconsidérer sa décision d'écarter la construction d'une centrale électrique à Selaata. 

Le président libanais, Michel Aoun, présidant un Conseil des ministres à Baabda, le 29 mai 2020. Photo Dalati et Nohra

Les nominations administratives, que devait approuver ce vendredi le Conseil des ministres, ont à nouveau été reportées, en raison de désaccord sur le mécanisme à appliquer, une question qui devrait être tranchée lors de la prochaine réunion gouvernementale, prévue jeudi prochain. Le cabinet devait notamment procéder à la nomination d'un nouveau président du Conseil de la fonction publique, d'un nouveau directeur général du ministère de l'Economie et d'un nouveau directeur général de l'investissement au ministère de l'Energie, ainsi que d'un nouveau mohafez pour Beyrouth, après la fin du mandat de Ziad Chbib.

"Le dossier des nominations est reporté à jeudi prochain", a annoncé à l'issue du Conseil, tenu à Baabda, la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad. Elle a précisé que ce report n'était pas lié aux noms proposés mais à la méthodologie à mettre en œuvre pour effectuer ces nominations, alors qu'une loi a été adoptée hier dans ce cadre, mais n'est toujours pas appliquée. Toutefois, selon des informations de notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid, c'est surtout la question de la nomination du nouveau président du Conseil de la fonction publique qui a provoqué des remous. La ministre de la Justice, Marie-Claude Najem, aurait formulé des réserves sur ce point, et après de longs débats, certains ministres auraient demandé "davantage de transparence" sur ce plan.

Commentant ce report à sa sortie du palais de Baabda, le ministre des Transports et des travaux publics, Michel Najjar, a souligné que le dossier avait "besoin d'être encore discuté et étudié". Pour sa part, le ministre de l'Economie, Raoul Nehmé, a démenti les informations ayant circulé dans la presse concernant "le manque de compétences" d'un des candidats au poste de directeur général de son ministère. Il a fait état d'une "contradiction" au niveau du mécanisme de nominations.

Le remplacement de Ziad Chbib, dont le mandat était arrivé à son terme le 19 mai, avait provoqué une vive polémique ces dernières semaines, qui semble toutefois se dénouer, ce qui permettrait d’éviter un bras de fer entre le chef de l’État Michel Aoun et le Premier ministre Hassane Diab. Dans certains milieux grecs-orthodoxes, on confie que les choses semblent aller dans le sens d’un accord autour du nom de Marwan Abboud, ancien président du Conseil supérieur de discipline et proche du CPL. Cette entente devrait mettre fin également à l’épreuve de force entre le Premier ministre et le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, qui a généralement son mot à dire dans ce dossier, le poste de mohafez de Beyrouth revenant traditionnellement à cette communauté.

Finul et gestion des déchets
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé un "accord de principe" sur la mise en fonctionnement de l’usine de traitement des déchets de Ghosta, dans le Kesrouan, qui peut traiter entre 150 et 200 tonnes de déchets par jour, et qui devrait permettre de réduire le volume des déchets à destination de la décharge de Bourj Hammoud-Jdeidé. Cette décharge était arrivée à saturation il y a plusieurs semaines mais sa durée de vie avait été prolongée par le Conseil des ministres, qui avait préconisé un stockage en hauteur des déchets, pour trois mois supplémentaires. Le contrat qui sera conclu avec l'usine de Ghosta aura une durée de cinq ans et le travail de l'usine sera supervisé par deux consultants nommés par le gouvernement, ainsi que par le Conseil du développement et de la reconstruction et l'union des municipalités du Kesrouan, selon les informations de notre correspondante.

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L'équipe ministérielle a en outre approuvé la demande du ministère des Affaires étrangères de renouveler d'un an, sans modifications, le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) jusqu'au 31 août 2021. Créée en 1978 pour superviser le retrait israélien du Liban, la Finul est chargée de veiller au respect du cessez-le-feu entre les deux pays depuis la fin de la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël, en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Son mandat doit être renouvelé cet été.
Mardi soir, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé les États-Unis d’œuvrer, de concert avec Israël, à modifier la nature de sa mission de la Finul. Ce week-end, de nouvelles tensions entre des Casques bleus et des habitants dans des villages du Sud où le Hezbollah est prépondérant avaient éclaté, notamment à Blida et Mayss el-Jabal.

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Une demande du ministre de l'Agriculture, Abbas Mortada, concernant un projet de coopération avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour un montant de 12 millions de dollars, pour le développement de l'agriculture au Liban, a également été approuvée.

Selaata
En outre, la question de la construction d'une centrale électrique à Selaata s'est invitée dans les débats, en marge de l'ordre du jour. A ce propos, le chef de l'Etat, qui présidait la réunion, a demandé au gouvernement de revenir sur sa décision d'écarter du plan de réforme du secteur de l'électricité l'option de la construction d'une centrale à Selaata (Nord). Il a justifié cette demande en soulignant que trois centrales devaient être construites pour assurer l'électricité 24h/24 aux Libanais, comme cela est prévu dans le plan de réforme. "L'application de ce plan est essentielle, autant pour le Liban que dans le cadre des négociations avec les institutions internationales" pour obtenir des financements, a-t-il estimé, soulignant que cette requête était formulée "dans l'intérêt général" du pays. 

Le Premier ministre Diab a pour sa part affirmé "respecter les deux décisions prises par le gouvernement précédent (de Saad Hariri) et qui prévoient les sites de construction des centrales de production de courant électrique, soulignant que la décision prise d'écarter le site de Selaata s'inscrit dans le cadre de l'application du plan de l'électricité sans le contredire, et que toutes les décisions prises par son gouvernement sur ce dossier suivent les mesures envisagées dans la déclaration ministérielle. A sa sortie de la réunion, le ministre de l'Energie, Raymond Ghajjar, a de son côté souligné qu'il avait été convenu de mettre en œuvre le plan pour l'électricité "conformément à ce qui est prévu dans la déclaration ministérielle". "Nous construirons les centrales en fonction des offres présentées" par les sociétés internationales préalablement contactées, a-t-il ajouté, sans plus de détails. 

Pour mémoire

Aoun demande au gouvernement de reconsidérer l'exclusion de la centrale de Selaata de son plan

Il y a deux semaines, le Conseil des ministres avait écarté par la voie d’un premier vote l’option Selaata, préférant accorder la priorité aux deux centrales de Deir Ammar et Zahrani, quitte à reconsidérer la troisième solution par la suite si cela devait s’avérer utile. Le gouvernement avait motivé cette décision par le fait que les centrales de Zahrani et Deir Ammar bénéficient d’infrastructures déjà existantes et posent moins de problèmes logistiques que le projet de Selaata, dont le terrain doit être exproprié et nécessite donc des indemnisations que l’État ne peut honorer aujourd’hui. Ce dossier, pourtant purement technique, a vite fait de prendre une tournure éminemment politique, le camp aouniste s’étant lâché contre son allié le Hezbollah, dont les ministres ont refusé d’avaliser le projet.

Contrebande, inflation et FMI
Le Premier ministre a par ailleurs évoqué la question de la contrebande transfrontalière avec la Syrie, alors qu'il s'était rendu, dans la matinée, dans le nord du pays, où des mesures sont prises pour fermer les passages illégaux. "Nous pouvons dire que les mesures prises mèneront à un meilleur contrôle de la contrebande. Il faut poursuivre nos efforts afin de pouvoir clôturer ce dossier", a-t-il ajouté.

Pour sa part, le ministre des Finances, Ghazi Wazni, a tenu ses collègues au courant de l'évolution des négociations avec le Fonds monétaire international qui en sont toujours, selon ses propos, à la phase de présentation de la situation par la partie libanaise. "A partir de la semaine prochaine, le FMI donnera son point de vue", a ajouté M. Wazni. 

Le ministre de l'Economie a de son côté commenté le mécanisme de soutien octroyé par la Banque du Liban aux importateurs de produits alimentaires, qui devrait permettre de faire baisser les prix des biens de consommation. "D'ici la semaine prochaine, une baisse des prix devrait probablement être observée", a-t-il annoncé. Il a souligné que si cette baisse n'était pas effective, le mécanisme de soutien serait arrêté. "Nous effectuerons des suivis afin de découvrir qui hausse les prix illégalement", a-t-il encore affirmé. 

Les nominations administratives, que devait approuver ce vendredi le Conseil des ministres, ont à nouveau été reportées, en raison de désaccord sur le mécanisme à appliquer, une question qui devrait être tranchée lors de la prochaine réunion gouvernementale, prévue jeudi prochain. Le cabinet devait notamment procéder à la nomination d'un nouveau président du Conseil de la fonction...

commentaires (5)

Pourquoi 10 drapeaux libanais identiques alignés comme aux temps des défilés des soldats hitlériens dans les années 1930; dans les défilés de l'armée rouge à Moscou aux temps de Staline et dans les défilés de l'armée chinoise aux temps de Mao Tsé Tung et aux défilés actuelles en Corée du Nord ? Un seul drapeau ne suffirait pas ? Le spectacle est anormal dans un Etat démocratique.

Un Libanais

20 h 55, le 29 mai 2020

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Commentaires (5)

  • Pourquoi 10 drapeaux libanais identiques alignés comme aux temps des défilés des soldats hitlériens dans les années 1930; dans les défilés de l'armée rouge à Moscou aux temps de Staline et dans les défilés de l'armée chinoise aux temps de Mao Tsé Tung et aux défilés actuelles en Corée du Nord ? Un seul drapeau ne suffirait pas ? Le spectacle est anormal dans un Etat démocratique.

    Un Libanais

    20 h 55, le 29 mai 2020

  • Pauvre Liban ?.encore et encore et toujours .mais au fait ou est gaby ? Nous sommes vendredi

    Kelotamam

    20 h 24, le 29 mai 2020

  • Des bons à rien. tout simplement.

    LE FRANCOPHONE

    20 h 03, le 29 mai 2020

  • Les nominations administratives le report sera donc à la st Glin Glin . Triste tribal pays .

    Antoine Sabbagha

    19 h 56, le 29 mai 2020

  • DES REUNIONS DE POLICHINELLES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 34, le 29 mai 2020

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