Le Premier ministre libanais Hassane Diab a réaffirmé vendredi la détermination des autorités à lutter contre la contrebande frontalière en fermant les points de passage illégaux "qui causent de grands dommages à l'Etat", au moment où le Liban fait face à sa pire crise économique en trente ans.
"Nous poursuivrons nos efforts pour mettre fin à l'économie de contrebande avec la fermeture des points de passage illégaux qui causent de grands dommages à l'Etat et dont profitent une poignée de contrebandiers", a déclaré le chef du gouvernement lors d'un déplacement à la caserne militaire Elias Khoury, située à Ras Baalbeck, dans la Békaa. Hassane Diab était accompagné de la ministre de la Défense, Zeina Acar, ainsi que du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun.
Depuis que le pouvoir a annoncé sa décision, mi-mai, d’intensifier la lutte contre la contrebande de marchandises entre le Liban et la Syrie, une des conditions posées par le Fonds monétaire international (FMI) avec lequel il négocie des aides financières, les opérations de sécurité se multiplient aux frontières et sur les voies de passage illégales.
Par ailleurs, M. Diab a fait l'éloge de l'armée libanaise. "L'armée représente un espoir, de par son ancrage à l'appartenance nationale, la protection de la paix civile, de la stabilité sécuritaire et de la primauté de l'Etat", a-t-il affirmé, et d'ajouter : "L'armée est un exemple vivant des aspirations des Libanais pour leur pays dans lequel ils veulent vivre en sécurité et dans la stabilité, loin des alignements communautaires, confessionnels et politiques".
"Les jurds resteront une zone inviolable sous la protection de l'armée", a-t-il conclu, après avoir déposé une gerbe de fleurs en hommage aux martyrs de la troupe. A l'été 2017, l'armée libanaise avait conduit l'opération "Aube des Jurds", qui avait permis de déloger les jihadistes du groupe État islamique qui sévissaient sur les hauteurs des villages chrétiens de Ras Baalbeck et Qaa dans cette région proche de la frontière avec la Syrie. Ces deux localités avaient été le théâtre d'attentats jihadistes en 2016.
Le général Aoun a pour sa part ensuite effectué une tournée auprès de la 3e brigade déployée dans la Békaa-Ouest puis du 6e régiment d'intervention à Rayak où il a été informé des mesures sécuritaires déployées et a donné ses instructions aux officiers et militaires du rang déployés. "Malgré les difficultés de la situation économique du pays et ses conséquences sur toute la population, la paix civile reste la priorité de l'armée qui protège le peuple et la nation", a affirmé le général Aoun. "Nous ne permettrons à personne de porter atteinte à la sécurité et la stabilité. Quelles que soient les difficultés, l'armée les surpassera avec vigilance et discipline, avec l'aide de tout le monde", a-t-il ajouté. "La première et seule priorité de l'armée reste la sécurité du pays (...). Les rumeurs et les accusations ne l'empêcheront pas d'accomplir sa mission (...)", a-t-il conclu.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait récemment affirmé que l'armée libanaise ne pouvait, seule, juguler la contrebande frontalière et qu'une relance du dialogue avec la Syrie était nécessaire, alors que la normalisation des rapports avec le régime de Bachar el-Assad divise les responsables locaux. Dans ce cadre, le chef de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, s'est dernièrement rendu à Damas pour s'entretenir de ce dossier.
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19 h 48, le 29 mai 2020