Rechercher
Rechercher

Politique - Décryptage

En dépit des crises et des conflits, le gouvernement Diab reste en place

En cent huit jours, le gouvernement de Hassane Diab a traversé plus de crises que bon nombre de ses prédécesseurs en un an. Il y a eu les manifestations populaires et les heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre. Il y a eu ensuite la crise du coronavirus et sa gestion difficile. Il y a eu aussi le conflit latent avec le gouverneur de la Banque centrale et l’Association des banques, le différend avec le président de la Chambre, la question des nominations, la crise dite grecque-orthodoxe et récemment l’affaire de Selaata qui a failli faire éclater le gouvernement de l’intérieur en provoquant une crise entre les ministres du Courant patriotique libre et derrière eux le chef de l’État, d’une part, et le président du Conseil de l’autre. Tout cela sans parler de la campagne menée contre le gouvernement par des forces de l’opposition, en tête le courant du Futur et son chef Saad Hariri.

Chacune de ces crises aurait pu à elle seule faire chuter le gouvernement ou le pousser à la démission, mais à chaque fois, une solution était trouvée in extremis ou, en tout cas, un accord pour calmer le jeu était conclu. Pour ne parler que des derniers dossiers conflictuels, la désignation d’un nouveau mohafez de Beyrouth est prévue en principe au cours de la séance gouvernementale de demain vendredi, le scénario de la solution ayant été établi lors de la visite du métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, au palais de Baabda à travers une entente sur un successeur au mohafez Ziad Chebib dont le mandat a expiré le 19 mai. Concernant le projet de construire une troisième centrale électrique à Selaata, qui avait été abandonné à la suite d’un vote en Conseil des ministres, il serait question de revenir sur ce dossier la semaine prochaine, le temps de permettre aux esprits de se calmer. Le chef de l’État et avec lui le bloc du Liban fort s’étaient sentis visés par ce vote négatif, d’autant que le plan présenté par le ministre de l’Énergie prévoyait la construction de trois centrales à Zahrani, à Deir Ammar et à Selaata pour pouvoir donner aux Libanais du courant électrique 24 heures sur 24. Ce qui constituerait le signe positif que le Fonds monétaire international attend du gouvernement pour l’aider à sortir de la crise financière et économique actuelle. Du point de vue du chef de l’État et de son camp, il n’y a aucune raison valable pour rejeter la construction de la centrale de Selaata, les études ayant confirmé l’utilité de cette centrale pour produire une quantité d’électricité suffisante pour la consommation libanaise. Par contre, le président du Conseil et les ministres qui ont voté comme lui estiment qu’il vaudrait mieux commencer par la centrale de Zahrani puis celle de Deir Ammar, qui ne posent pas de problème, et de voir ensuite s’il est toujours nécessaire de construire la troisième centrale, sachant qu’elle est coûteuse puisque les expropriations n’ont pas été versées. En réalité, les points de vue ne sont pas si éloignés si on exclut l’existence d’intentions politiques inavouées. Mais comme d’habitude, les problèmes de forme ont pris le pas sur le fond. Le vote négatif au sujet du projet de Selaata a failli faire sauter le gouvernement, et, dans les coulisses politiques, les noms d’éventuels successeurs à Hassane Diab ont commencé à circuler. Mais il a fallu rapidement se rendre à l’évidence : le gouvernement actuel doit rester en place. Cette conclusion s’impose désormais à tout le monde. Tous ceux qui ont eu un accrochage avec le président du Conseil ou ceux qui préfèrent le retour à un gouvernement plus politique ont finalement compris, bon gré, mal gré, que ce gouvernement est là pour rester au moins pour les mois à venir, et ce pour trois raisons principales. D’abord, sa formation est le fruit d’un compromis minimal entre la classe politique, mise à mal par les protestations populaires, et les manifestants. Ensuite, il bénéficie d’un appui même relatif de la part de la communauté internationale et, enfin, dans le contexte actuel de crise économique et financière sans précédent, il serait pratiquement impossible de former un nouveau gouvernement pour le remplacer. Il faut rappeler à cet égard que Saad Hariri avait été longuement sollicité par les deux formations chiites Amal et le Hezbollah pour former le cabinet, et c’est lui qui avait refusé à la dernière minute, faute d’appui international et régional à son retour à la tête du gouvernement. Aujourd’hui, les conditions de son retour ne sont toujours pas réunies pour la même raison. Selon des sources proches du courant du Futur, Saad Hariri sait donc qu’il ne peut pas former un gouvernement dans de telles circonstances et il préfère le maintien de Hassane Diab au poste de Premier ministre plutôt que l’arrivée de l’ancien président du Conseil Nagib Mikati ou encore celle du député Fouad Makhzoumi. Ses partenaires au sein de l’opposition, le Parti socialiste progressiste et les Forces libanaises, ne pensent pas non plus que le moment est venu de faire chuter le gouvernement. Même chose pour le président de la Chambre, Nabih Berry, qui était entré directement en conflit avec le président du Conseil il y a un mois, lors de la séance parlementaire qui s’était tenue à l’Unesco. Selon les sources proches de Aïn el-Tiné, il s’agissait essentiellement de pousser Hassane Diab à la coopération, sur la base du respect des équilibres politiques. La dernière réunion entre les deux hommes aurait permis de clarifier ce point.

Au final, tout le monde serait donc convaincu que le gouvernement actuel est là pour rester, et même s’il avait été en principe formé pour une période transitoire, celle-ci risque de se prolonger.

En cent huit jours, le gouvernement de Hassane Diab a traversé plus de crises que bon nombre de ses prédécesseurs en un an. Il y a eu les manifestations populaires et les heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre. Il y a eu ensuite la crise du coronavirus et sa gestion difficile. Il y a eu aussi le conflit latent avec le gouverneur de la Banque centrale et l’Association des...

commentaires (4)

On se calme Mme HADDAD. Ce gouvernement n’a eu que ce que vous avez écrit et qui sont des faits dus à son inaction ou ses interventions arbitraires pour imiter ses prédécesseurs. Obéir aux ordres et placer leur pions la où il faut pour avoir le champs libre pour continuer le saccage. Depuis 108 jours puisqu’il vous plaît de les compter, rien absolument rien n’a été ne serait ce entamé. A part leurs réunions foireuses et leurs querelles dignes de vulgaires acteurs jouant une pièce mal écrite aucun projet n’a vu le jour. D’ailleurs vous non plus vous ne changez pas toujours fidèle à vous même. C’est déjà pas mal au moins vous êtes fidèle à quelque chose même si elle ne sert à rien.

Sissi zayyat

22 h 58, le 28 mai 2020

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • On se calme Mme HADDAD. Ce gouvernement n’a eu que ce que vous avez écrit et qui sont des faits dus à son inaction ou ses interventions arbitraires pour imiter ses prédécesseurs. Obéir aux ordres et placer leur pions la où il faut pour avoir le champs libre pour continuer le saccage. Depuis 108 jours puisqu’il vous plaît de les compter, rien absolument rien n’a été ne serait ce entamé. A part leurs réunions foireuses et leurs querelles dignes de vulgaires acteurs jouant une pièce mal écrite aucun projet n’a vu le jour. D’ailleurs vous non plus vous ne changez pas toujours fidèle à vous même. C’est déjà pas mal au moins vous êtes fidèle à quelque chose même si elle ne sert à rien.

    Sissi zayyat

    22 h 58, le 28 mai 2020

  • l'OLJ aujourd'hui regorge d'écrits pleins de mauvaise foi ! H N, Abdel sater proche de lui , dame hadad. Pas besoin d'autres commentaires , ce ne serait que repetition de faits aussi evidents que tristes. Tristes pour les Libanais !

    Gaby SIOUFI

    10 h 45, le 28 mai 2020

  • Suite........ Vous parlez de compromis avec les manifestants: de la blague car la populace est clouée chez elle par une pseudo-crise existentielle du Coronavirus qui tue moins que la grippe saisonnière et ne peut même plus se permettre de descendre dans les rues... Entre-temps, situation catastrophique socio-économique qui empire et on a eu le temps d’exterminer les quelques PME qui survivaient encore...et de pousser plus de 50% de la population au seuil de la misère... Émettre des certificats de bonne conduite à ce pseudo- gouvernement qui n’a rien fichu à ce jour est insultant pour le commun des mortels

    Saliba Nouhad

    03 h 22, le 28 mai 2020

  • Mais c’est du n’importe quoi, cet article... Cousu de fils blancs et de contre-vérités! Mais qu’est qu’il a pondu au juste, et à ce jour, ce gouvernement en 108 jours? Les nominations judiciaires: à la saint glin glin... La nomination d’un nouveau mohafez de Beyrouth: en discussion La dénonciation du système bancaire et du gouverneur de la banque centrale: remis aux oubliettes La construction des centrales électriques: chacun y met du sien et les discussions stériles continuent... L’aide du FMI: encore rien de concret Plan de restructuration économique et sociale: rien qui presse Lutte contre la corruption: parlons-en... Mais si ce gouvernement est toujours en place, c’ est simplement qu’il fait l’affaire de ses parrains et, dès qu’il veut montrer un peu d’initiatives, il est remis en place

    Saliba Nouhad

    03 h 11, le 28 mai 2020

Retour en haut